Grand Prix d'Autriche - Le Tops/Flops
F1. Après un nouveau week-end facilement dominé par Max Verstappen, en Autriche, plusieurs enseignements sont à tirer. Voici, pour cela, le traditionnel Tops/Flops de la rédaction de MotorsInside.
TOPS
1. Ferrari semble trouver des solutions
En ce début de saison, la Scuderia a connu beaucoup de difficultés, qui contraste beaucoup avec la potentielle lutte pour le titre de l'an dernier.
Charles Leclerc en particulier s'est une nouvelle fois montré très à son aise sur le tracé du Red Bull Ring. Il est passé à seulement 48 millièmes de la pole position, vendredi, pour la qualification du Grand Prix. La course sprint s'est mieux passée pour Carlos Sainz (3e), et le Monégasque a conclu le dimanche à une très belle deuxième place.
La SF-23 a retrouvé du rythme et laisse augurer de Grand Prix plus disputés en tête de course. Même l'arrêt raté pendant la voiture de sécurité virtuelle n'aurait rien changé, puisque Max Verstappen était impossible à aller chercher. Et Carlos Sainz, 4e avant pénalité, n'aurait pas non plus pu faire bien mieux en étant resté en piste. Ferrari a fait son maximum, proprement.
2. Lando Norris : méritant, combatif et efficace
Le chiffre 4 réussit fort bien au Britannique qui l'arbore sur sa voiture ! Lando Norris s'est rappelé aux bons souvenirs de tous en réalisant un Grand Prix de toute beauté. Le pilote McLaren était un sérieux candidat au podium avant la remontée de Sergio Pérez, plus que décevant ce week-end.
Norris a toujours été à l'aise sur ce tracé, à plus forte raison que le Red Bull Ring a été la terre de son tout premier podium, en 2020. Il l'a une nouvelle fois prouvé et a acquis (avec la pénalité de Carlos Sainz) une superbe 4e place. Sa magnifique 3e place lors du Sprint Shootout a démontré à quel point il méritait de se battre aux avant-postes.
Son titre de pilote du jour est plus que mérité : la moindre des choses sera de le voir logiquement récompensé de son talent à minima sur le podium.
La McLaren semble bien plus compétitive, tout du moins en ses mains, puisqu'Oscar Piastri a terminé très très loin (15e). Attendons de voir ce que proposera la version B, prévue pour Silverstone.
3. Hülkenberg brillant opportuniste
Le Grand Prix s'est soldé par un abandon pour Nico Hülkenberg, arrivé chez Haas en début d'année. Mais le samedi a révélé un pilote allemand toujours solide, avec une monoplace sachant tirer parti des évènements.
Il s'est magnifiquement hissé au 4e rang lors du shootout et a allègrement dominé son équipier Kevin Magnussen. Et voir cette Haas profiter du combat entre les deux Red Bull était une image sensationnelle, puisqu'il a longtemps tenu la dragée haute à Pérez, depuis la 2e place.
Les écarts étant ce qu'ils sont, impossible pour Hülkenberg de concrétiser (et donc d'être sportivement récompensé) ce magnifique sprint. La mécanique a décidé de rendre l'âme le dimanche, mais qu'importe : ce plateau comporte énormément de pilotes capables de faire des coups d'éclats. Hülkenberg en fait partie.
FLOPS
1. Pérez. Que dire de plus ?
Chez Red Bull, on dirait que la fin de la récréation a été sonnée. Sergio Pérez a bien figuré lors du sprint, en tentant de s'opposer à Max Verstappen. Cette bataille était plutôt là pour faire joli pendant les premiers mètres, puisque que le Néerlandais s'est tranquillement échappé vers la victoire sans difficulté.
Evidemment, lorsque l'on pilote la meilleure voiture du plateau, on attend par exemple un peu plus d'un pilote qui la conduit, même s'il est derrière son équipier. Et il ne sert à rien d'aller tenter le diable en qualifications le vendredi, qui plus est en Q2, avec les (exagérées) limites de piste.
Pire encore : le Mexicain n'a plus franchi le cap de la Q2 depuis quatre Grand Prix...voilà qui est gênant. La supériorité de la Red Bull lui a permis de remonter jusqu'au podium. Mais les spectateurs ont déjà dit adieu au suspense pour le titre en 2023.
Bien sûr, à sa décharge, il est connu de tous que la Red Bull s'articule autour du style de pilotage de Max Verstappen (rien d'étonnant, puisque c'est lui qui mène la maison aux victoires principalement). Mais pour Pérez, il sera grand temps de réhausser son niveau de jeu et à minima assurer les doublés pour l'écurie autrichienne. Sinon, gare au Dr. Marko, qui n'est pas connu pour sa patience.
2. Mercedes : le trou noir
Hamilton sorti en Q1 et Russell en Q2 le vendredi...parle t-on bien de l'écurie Mercedes ? Celle qui a assommé le championnat entre 2014 et 2020 ?
Cette saison, un phénomène très dommageable s'observe : dès lors qu'une écurie figure bien sur un Grand Prix, elle régresse au suivant. Aston Martin ne lutte plus pour les podiums, Alpine rentre dans le rang après une belle course à Monaco et Mercedes fait oublier sa bonne prestation barcelonaise.
En Autriche, Lewis Hamilton a terminé deux fois 10e sur les deux courses et Russell n'a pas fait mieux que 7e. Red Bull peut effectivement dormir sur ses deux oreilles, si ses adversaires potentiels se passent le relais de la régression, aussi bien en termes de rythme que de résultats.
Peut-être faudra t-il également basculer les ressources sur 2024. Là est la question. Mais il est clair que, cette année, le chemin avant de retrouver la victoire ne semble plus se construire que sur l'espoir d'une course folle.
3. Suspense, limites de piste, réclamations, ordres...quel est ce bazar ?
La Formule 1 sauce américaine fait tout ce qu'elle peut pour tenter de rendre les courses plus passionnantes. Mais force est de croire qu'entre les interdictions dans tous les sens, des changements de règlement toutes les courses et des radios qui fument lorsqu'il faut dénoncer les petits camarades, il y a de quoi se demander si la bonne formule sera trouvée un jour.
Il est clair que les limites de piste en Autriche ont joué un rôle essentiel dans un sentiment d'aseptisation générale. Beaucoup d'observateurs sont unanimes à ce sujet. Bien sûr, la F1, en sa qualité de catégorie reine, se doit d'être stricte dans ses règles. Mais les limites de piste, millimétrées au possible, ne sont que l'arbre qui cache la forêt : les monoplaces ont des mensurations beaucoup trop importantes à notre époque.
Vu de l'intérieur, derrière le volant, juger une limite de piste aussi fine avec des voitures aussi énormes conduit irrémédiablement à ce que, à un moment donné, une petite ligne blanche soit franchie. Tout le monde n'a pas une voiture facile à conduire, ni forcément rapide. Alors parfois, il faut la pousser un peu plus. Mais dans ce cas-là, impossible de faire un résultat au delà des espérances.
Cette même équipe Aston Martin qui, malgré les justifications de Fernando Alonso, a montré un visage risible lors de la course sprint. L'Espagnol a dû savoir dans quoi il était arrivé, en dépit de ses résultats toujours excellents.
Ajouté à cela une saison qui ne propose plus vraiment d'enjeu, qui ne devra son salut qu'à une superbe lutte pour la 2e place chez les constructeurs, entre Mercedes, Aston Martin et Ferrari. Si tant est que cela se joue sur la piste, et non chez les commissaires ou à la radio.
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