Jules Bianchi, huit ans déjà

Le Grand Prix de Suzuka, le 5 octobre 2014, a pris des airs bien funestes. Il a suffi d'un violent typhon, d'une pluie battante, et tout a basculé. À quelques tours de la fin du Grand Prix, Adrian Sutil sort de la piste détrempée et vient finir sa course dans les graviers. La voiture de sécurité est déployée mais même derrière cette dernière, la piste est extrêmement dangereuse. Deux tours plus tard, on annonce l'abandon de Jules Bianchi, sans images. À cet instant, personne ne sait pourquoi ni comment.

Un choc à 92G

Quelques minutes plus tard, des images apparaissent enfin. Elles sont effroyables. À bord de sa Marussia n°17, Jules Bianchi est sorti de la piste au même endroit qu'Adrian Sutil. La monoplace du Français est venu s'encastrer sous la dépanneuse qui tentait de dégager la voiture de l'Allemand. Le choc à la tête est mesuré à 92G. L'impact est d'une inimaginable violence. Les images sont insoutenables. Les secours interviennent rapidement mais Jules Bianchi a perdu connaissance, il ne répond pas. Le Français est dans un coma profond, il est tout de suite emmené à l'hôpital le plus proche.

Rapatrié à Nice, sa ville natale, Jules Bianchi reste près des siens avant de décéder le 17 juillet 2015, neuf mois après son terrible accident au Japon. À cette date, un immense espoir français s'en est allé. « Jules s’est battu jusqu’au bout, comme il l’a toujours fait, mais hier, sa bataille a pris fin », pouvait-on lire dans le communiqué de la famille.

Sebastian Vettel : « Merci Jules »

Les hommages des pilotes n'ont pas manqué suite à cette terrible nouvelle. Le plus marquant fut sans doute la déclaration de Sebastian Vettel à la radio juste après sa victoire au Grand Prix de Hongrie 2015, seulement quelques jours après le décès de Jules Bianchi. Les mots parlent d'eux-mêmes : « Merci Jules, cette victoire est pour toi. Cette victoire est pour toi. Tu seras toujours dans nos cœurs. On sait tous qu'un jour, tu aurais fait partie de cette équipe », avait-il lancé le jour de sa 41e victoire. En effet, Jules Bianchi était promis à un avenir radieux, et peut-être même chez Ferrari.

Charles Leclerc rend également souvent hommage à Jules Bianchi, son grand ami. Le Monégasque rappelle que sans Jules, il ne serait pas en Formule 1. « En 2010, mon père n'avait plus assez d'argent pour financer mes années de karting. Ça devait être ma dernière année. Mais Jules a parlé de moi à son manager, Nicolas Todt, qui a ensuite tout payé pour moi jusqu'à mon arrivée en Formule 1. Sans Jules, je serais nulle part », avait-il déclaré. La mémoire de Jules Bianchi perdure en Formule 1, et notamment à travers la personne de Charles Leclerc.

Sa mort en a évité d'autres

L'accident de Jules Bianchi a également permis d'améliorer la sécurité. Le halo, cette protection en carbone qui entoure le casque du pilote, a été introduit en 2018 pour éviter les chocs sur la tête et pour ne pas qu'un accident similaire à celui de Jules Bianchi ne se reproduise. Il a d'ores et déjà montré son efficacité : Charles Leclerc en Belgique en 2018, Romain Grosjean à Bahreïn en 2020, Lewis Hamilton à Monza en 2021 ou plus récemment, Guanyu Zhou à Silverstone en 2022. Le Français est à l'origine de l'augmentation du niveau de sécurité de ces dernières années.

Jules Bianchi restera dans les mémoires de tous et depuis les cieux, il continue de veiller sur sa famille, celle de la Formule 1.

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