Des F1 plus légères pour 2026 de 50 kgs, plus rapides en ligne droite et plus lentes en virages


Le but d'un règlement technique est de s'assurer que toutes les équipes seront capables de se développer de manière proche afin de proposer du spectacle et de l'enjeu tout en se calant sur les réalités économiques et sociétales. Ainsi, l'ère hybride est arrivée alors que de plus en plus de voitures des particuliers étaient vendues en hybride ou électrique. Le système utilisé actuellement en F1 est trop complexe et non représentatif des solutions adoptées par les constructeurs de voitures de série. Ainsi pour gagner du poids et de l'efficacité notamment, le moteur à récupération d'énergie thermique sera supprimé, pour ne conserver que le moteur de récupération de l'énergie cinétique.
Ce changement permettra notamment de gagner un peu de poids et de place afin d'optimiser le règlement pour atteindre un poids minimum plus bas qu'à l'heure actuelle.
Les pilotes se plaignent du gabarit et du poids
Le poids a toujours été l'ennemi numéro un en Formule 1. Il demande une gestion des pneus plus complexe et est associé à une problématique de taille. En plus d'être plus lourdes, les F1 sont de plus en plus grandes. Les mesures de sécurités qui se sont accentués ont joué un rôle important dans l'augmentation du poids et de la taille, mais l'évolution du moteur également.
Ainsi depuis en 13 ans, les Formule 1 ont pris 176 kgs de masse minimum entre les différents éléments techniques ajoutés et les besoins de sécurité comme le halo. Cela porte l'ensemble à 798 kgs minimum, sans le carburant qui peut totaliser environ 125 kgs d'essence en début de Grand Prix.
Ce poids et cette taille est décriée par les pilotes qui peinent à dépasser et avoir un comportement réactif comme ils pouvaient l'avoir sur des monoplaces plus petites ou plus légères. Pour comparaison une F4 pèse moins de 500 kgs.
Verstappen, Russell ou Stroll ont notamment jugées les F1 trop lourdes mais sont réalistes : « Je pense que les voitures sont devenues trop lourdes, et j'aimerai voir les choses changer dans le futur. Il y a beaucoup de choses qu'il est possible de changer pour que cela soit mieux en Formule 1, mais la première chose qui me vient à l'esprit, serait de rendre les voitures plus agréables à conduire, et plus agiles. » expliquait Russell.
« Comme Lance et Max l'ont expliqué, avoir des voitures plus légères, ça serait mieux, mais vous ne pouvez pas tout avoir. La raison pour laquelle les voitures sont plus lourdes, est en lien avec la sécurité. Il est difficile de choisir entre plus de confort dans le pilotage ou plus de sécurité, il y a trop de compromis. »
La FIA veut baisser de 50 kgs le poids minimum
Nicolas Tombazis, l'actuel responsable du développement technique des monoplaces de F1 a expliqué que le but était de réduire le poids de 50 kgs pour la règlementation de 2026.
« Avec les dimensions des roues, qui seront plus étroites, ainsi qu'avec l'aileron arrière et la voiture en général, nous visons à réduire le poids des voitures d'environ 50 kgs. Il sera donc possible de voir des monoplaces plus petites : plus courtes et plus étroites. Mais nous parlons de solutions qui doivent encore être discutées. »
« Avec ce régime, les vitesses dans les virages seront un peu réduites mais les voitures iront plus vite en ligne droite, mais généreront moins de charge aérodynamique. Il faudra donc augmenter la part de la récupération d'énergie pour garantir des performances similaires au tour. »
Un règlement controversé
Le clan Red Bull a notamment appelé à modifier le règlement pour ne pas avoir des F1 "Frankenstein" en 2026 où pour optimiser le temps au tour, il faudra décélérer en ligne droite par exemple. Tombazis se veut rassurant sur ce point et estime que les données analysées par les équipes actuellement pour parler de ce règlement concerne des simulations où le moteur 2026 est installé sur une monoplace de 2023. Hors, le règlement 2026 modifiera également le format des F1 et leur aéro et c'est sur ce nouveau format qu'il faudra réaliser les simulations.
« Si l'on prenait les groupes motopropulseurs de 2026 et les montait sur les voitures actuelles, le résultat serait probablement le scénario avancé par ceux qui sont inquiets. Mais ces derniers mois, nous avons faits une série de développements très positifs, de sorte que les commentaires ne sont pas valables. Nous devons également prendre en compte le fait que le moteur et le châssis devront évoluer ensemble et qu'il ne sera pas possible de penser l'un sans l'autre. »