L'édito : la victoire triomphale de la F1
F1. Le Grand Prix de Singapour a consacré un nouveau vainqueur cette saison et Red Bull ne sera pas invaincu. Au delà d'une domination qui prend (momentanément) fin, cette bouffée d'air frais a fait un bien fou !
Depuis le Grand Prix du Brésil 2022, remporté par George Russell, jamais Red Bull n'avait été vaincu. Et entretemps, la saison 2023 a été un enchaînement de couses de plus en plus frustrantes.
Un simulacre de championnat en début d'année entre Max Verstappen et Sergio Pérez n'a donné que peu de réjouissances sur ce qui nous attendrait. Certains Grand Prix, remportés par Max Verstappen, avaient parfois l'air de mauvaises blagues : on peut se souvenir du loupé d'Alonso à Monaco (mettre des slicks quand il pleut) ou de la simple incapacité des héros d'un jour à s'imposer dignement (Norris à Silverstone).
Il fallait alors se reporter sur le peloton, où on voyait de belles bagarres et des pilotes qui, de toute façon, ne pouvaient pas faire mieux que 2e. Beau à voir, mais pas nécessairement plus excitant. Preuve en est avec Singapour !
La hype est montée d'un seul coup quand tout le monde a compris que ni Sergio Pérez ni Max Verstappen ne seraient dans le coup. Cela a rappelé l'époque ou tout le monde attendait que Ferrari et Schumacher aient une mauvaise passe pour enfin avoir une course à grands enjeux.
Et les garçons ne nous ont pas déçus : Singapour aurait pu être propice à un Grand Prix des plus ennuyeux, à sens unique...mais il n'en est rien ! C'était un pur régal !
Car il n'y avait pas qu'un ou deux, mais bien quatre pilotes capables de remporter le Grand Prix ! Bien sûr, tout le monde est resté calme au début. La course est montée en puissance jusqu'à la fin : pas besoin de 650 dépassements, quand on voit quatre fous furieux groupés, aux tactiques différentes !
Sainz jouait du DRS, Mercedes à l'attaque pure, Norris à défendre une 2e place géniale...il n'y avait certes pas de dépassements à tous les virages, mais l'incertitude était à son paroxysme : la moindre erreur de l'un ou des autres et c'était fini. George Russell, auteur d'une superbe course, l'a prouvé.
Cette manche de Singapour a montré ce qu'était un beau Grand Prix : de la bagarre d'un bout à l'autre du peloton, des pilotes sans pitié pour gagner la moindre parcelle de temps, des prises de risques, de l'audace...et de vraies belles émotions, en voyant Frédéric Vasseur les larmes aux yeux pour sa première victoire comme directeur d'équipe !
C'est ça la F1 qu'on aime ! Celle qui donne des frissons, des émotions, qui fait parfois peur, mais qui donne le sourire ! Et lors de ce Grand Prix, c'est la Formule 1 qui est ressortie gagnante.
Evidemment, ça ne peut pas être serré ainsi tout le temps. Evidemment, les dominations ont fait et feront toujours partie du sport (ce qui est logique). Mais dans une saison 2023 avec pour seul enjeu les places d'honneur, on avait facilement atteint le niveau d'ennui stratosphérique des saisons 2002 et 2004.
Les batailles du peloton c'est divertissant. Celles pour les avant-postes, c'est excitant. Là est toute la différence. Et avec la qualité du plateau de F1 cette année, il était inconcevable qu'une saison soit uniquement dévolue à un seul pilote, malgré son mérite. Le mal est réparé !
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