Grand Prix de Singapour : les Top/Flops de la rédaction
F1. Après un Grand Prix de Singapour de toute beauté, la rédaction de MotorsInside a passé au crible les pilotes et écuries. Les réussites ont été nombreuses, les ratés bien visibles.
TOPS
1. La victoire de Sainz et une F1 qui retrouve des couleurs
On ne pouvait pas ouvrir les Tops de ce Grand Prix de Singapour sans parler de la maestria signée Carlos Sainz et Ferrari ! La Scuderia a déroulé un plan comme à ses plus belles heures. Déjà samedi, la pole de l'Espagnol, avec la 3e place de Charles Leclerc, augurait d'un Grand Prix teinté de rouge.
La suite, on l'a vue : Charles Leclerc, sur une stratégie différente, a été érigé en rempart pour aider son équipier à maintenir la tête jusqu'au bout. Le Monégasque a vite subi le revers de son décalage avec les pneus tendres, mais a été l'une des pièces sur l'échiquier de Ferrari.
Et surtout : quelle maîtrise de Sainz ! Il est vrai qu'à Singapour, le tracé urbain est peu propice aux dépassements, mais cela n'a pas empêché l'incertitude de régner jusqu'au dernier tour. Le DRS a été le sauveteur du numéro 55, qui a permis également à son grand copain Lando Norris de se protéger des assauts des Mercedes.
Au final, cette lutte à quatre, puis trois dans le dernier tour, a fait un bien immense à une saison matraquée par la domination de Max Verstappen. Quatre voitures capables de gagner, ce n'est pas arrivé depuis des lustres dans un dernier tour ! D'autant plus que, cela se voyait, chacun était à l'attaque où à la défense...c'est la F1 telle qu'elle est aimée !
2. Mercedes : une audace séduisante
Si ce Grand Prix a été aussi beau et aussi excitant, on le doit aussi à la touche Mercedes : le malheureux Esteban Ocon, alors 6e, a dû renoncer à la suite d'un caprice de son Alpine. La Virtual Safety Car, à défaut d'être du pain béni, a été l'occasion pour Mercedes de prendre un risque.
Il a failli être payant : George Russell et Lewis Hamilton, avec des balles mediums neuves, ont mis une pression d'enfer sur Carlos Sainz et Lando Norris, qui sont allés au bout de leur course avec des vieux pneus durs.
Le TGV Mercedes s'est mis en route et pouvait pousser à tout moment les deux hommes de tête à la faute...perdu ! C'est George Russell qui s'est fait surprendre, lui qui croyait dur comme fer à ses chances de remporter une 2e victoire en carrière. Cette erreur est dommageable, mais témoigne des risques pris pour aller chercher la victoire.
Lewis Hamilton a hérité du podium, mais n'en menait pas extrêmement large. Mais lui aussi a bien mené sa barque et Mercedes a contribué à un formidable spectacle en piste.
3. Liam Lawson : le bourreau de son propre employeur !
Pour conclure ces Tops, que dire de Liam Lawson ? Celui qui a remplacé à toute vitesse un Daniel Ricciardo blessé n'en finit plus de surprendre son monde !
Le Néo-Zélandais a déjà marqué les esprits en qualifications : non seulement il a accédé à sa première Q3 (sur un circuit qu'il découvrait totalement)...mais en plus, il a expédié Max Verstappen à l'échec en Q2 ! Forcément, cela a eu tout d'un gros rebondissement, puisque Yuki Tsunoda avait lâché son chrono...allons savoir pourquoi.
Il a confirmé en course : même avec Max Verstappen à ses trousses, le jeune N°40 s'est dit qu'il fallait bien tenir tête à l'écurie mère. Même Sergio Pérez, l'équipier du Néerlandais, s'est fait siffler la fin de la récréation en début de saison ! Une telle démonstration de caractère n'aurait sans doute pas été du même effet si Lawson n'avait pas, ensuite décroché deux beaux points avec la 9e place ! Demandez à Enrique Bernoldi, à Monaco en 2001...
Yuki Tsunoda et Nyck de Vries se sont tous deux plein de fois cassé les dents sur le mur d'accès au Top 10...Lawson y est parvenu au bout de trois courses. Dans des conditions bien entendu particulières, mais avec brio !
FLOPS
1. Red Bull : loup y es-tu ?
Les Bulls n'avaient jamais daigné lâcher une victoire à la concurrence depuis le début de saison. A Singapour, il était attendu que les RB19 pouvaient être en difficulté sur la Marina Bay. Mais à ce point !
Les Red Bull n'étaient tout bonnement nulle part : larguées en essais libres, mises à la porte de la Q3 en qualifications et pas dans le coup en course. Max Verstappen a réussi, tout de même, à remonter jusqu'au 5e rang, qui était l'objectif initial de l'écurie autrichienne.
Quant à Sergio Pérez, peut-être que ce Grand Prix de Singapour lui fera d'avantage réfléchir sur son avenir : sa 8e place n'est pas cher payée, compte tenu de ses bévues et de son rythme encore inférieur à celui de Verstappen. Le Mexicain était anonyme, sauf quand il a percuté le pauvre Yuki Tsunoda, qui n'avait pas forcément besoin de ça.
Suzuka devrait sonner la fin des réjouissances pour la concurrence...si tant est que les directives techniques y soient pour quelque chose.
2. Aston Martin : que se passe t-il ?
Il est fort possible que l'écurie britannique ne remonte pas la pente d'ici la fin de la saison, en vue de 2024. A Singapour, Lance Stroll s'est mis dans le mur sur un tour vraiment à la limite en qualifications et a fait l'impasse sur le Grand Prix.
Il ne restait plus que Fernando Alonso, un des héros du début de saison. Mais la Marina Bay a rendu l'Espagnol totalement anonyme : pas de rythme, pas en mesure de passer proprement Sergio Pérez et une pénalité affreusement bête en coupant la ligne d'entrée des stands. Voilà une prestation à des années lumières de que l'on attend désormais d'Aston Martin.
Quand bien-même Lance Stroll aurait participé (heureusement, il s'est sorti sans dommages de son accident), nul doute qu'il aurait été très loin de son équipier. Et c'est comme ça depuis le début de saison, alors que l'AMR23 lui permettait de viser à minima le podium. Vraiment, un Grand Prix à oublier pour les Verts.
3. Alpine pas bien récompensé
Si les Bleus arrivent dans les flops, ce n'est pas par une mauvaise prestation de leur part, bien au contraire. Pierre Gasly, récent 3e aux Pays-Bas, a fait une course sage, avec ses armes, pour remonter au 6e rang. Cette place-même qu'occupait Esteban Ocon !
Le N°31 a été l'auteur d'un superbe dépassement par l'extérieur sur Fernando Alonso, puis sur Sergio Pérez. Voir ça dans un circuit urbain, c'est du grand art ! Seulement voilà, l'A523 a décidé de faire un caprice : la boîte de vitesse a condamné l'Alpine a abandonner dans le 2e virage, bloquée en 6e.
Cet abandon est cruel et Ocon méritait largement le Top 5, qu'il aurait pu décrocher avec le crash de George Russell. Puisse Suzuka sourire un peu plus à une écurie qui semble repartir de l'avant.
Vous pouvez ajoutez Motors Inside dans vos sources favorites sur Google News.