Vasseur : "Nous avons m*** cette course"

Frédéric Vasseur a le mérite d'avoir un vrai franc-parler. Dans les bons comme dans les mauvais moments, on peut compter sur lui pour présenter la situation telle qu'il l'a ressent réellement.

Dans le paddock d'Austin, le Français présentait un bilan contrasté : d'un côté, Carlos Sainz, qui partait quatrième, a terminé à la même place mais à seulement quelques secondes du podium et de Lando Norris. De l'autre, Charles Leclerc, en pole vendredi soir, qui termine à l'agonie en sixième position.

La différence entre les deux : la stratégie. Carlos Sainz a adopté la stratégie conservatrice et classique, à deux arrêts. A l'inverse, Charles Leclerc s'est retrouvé dans une stratégie à un arrêt, que personne d'autres n'a réalisé : « Nous nous engagés pour une stratégie à un arrêt et ce n'était pas le bon choix. C'est évident et j'en ai parlé avec Charles il y a dix minutes. »

Mais le mal est plus profond que cela puisque les Rouges se sont embarqués dans la course, sans être convaincus de quelle était réellement la bonne stratégie. Cela a eu des conséquences dès le premier relais puisque le Monégasque ne savait pas s'il devait pousser (option à deux arrêts) ou, au contraire, faire de la gestion de pneumatiques (option à un arrêt). Pour Carlos Sainz, la question ne s'est pas posée puisque, dans sa bataille face à Max Verstappen, il a abimé ses pneumatiques et la stratégie à deux arrêts s'est imposée d'elle-même.

Cela n'était pas la cas de l'autre côté du garage. « Notre erreur est que nous avons anticipé que ce serait 50/50 (entre les deux stratégies) et ce ne fut pas le cas. Pas du tout. » En effet, le problème d'avoir une stratégie différente de tous les autres pilotes autour de lui est qu'il s'est retrouvé à devoir gérer le trafic, à se faire dépasser un ou deux fois par plusieurs pilotes. Or chaque dépassement fait perdre quasiment deux secondes puisque le pilote n'est pas sur la trajectoire idéale, doit faire des compromis pour laisser la place. Cela fait donc perdre encore plus de temps.

Lorsqu'on lui demande de se projeter sur le Mexique, la réponse : « D'abord, laissez moi digérer celle-ci. Que l'on comprenne pourquoi nous avons m*** cette course, au moins pour Charles. »

Le processus d'analyse a débuté mais pas le fait de se dire ce qui aurait pu se passer car "avec des si" : « Nous devons nous concentrer sur l'erreur. Comprendre pourquoi nous avons pris cette décision car, au moment de la prendre, nous étions convaincus que c'était la bonne. Cela veut dire que les chiffres que nous avions sur le muret des stands et à l'usine n'étaient pas bons. »

La gestion entre les deux pilotes étaient donc le dernier des soucis du directeur à l'issue de la course. Si Charles Leclerc a pu demander à la radio pourquoi on lui avait demandé de laisser passer son coéquipier, il a rapidement compris en voyant revenir Sergio Perez et George Russell.

De notre envoyé spécial à Austin

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