Le nombre de victoires en F1, un indicateur de comparaison sensé ?
F1. C’était inéluctable, c’est désormais acté. Avec ses 52 victoires, la dernière acquise au Brésil, le néerlandais dépasse d’une unité le total d’Alain Prost. Un symbole, malgré la multiplication du nombre de Grand Prix ces dernières années. Cependant, est-ce vraiment pertinent de comparer les résultats des pilotes de différentes époques ?
Verstappen avait rejoint Prost à l’issue du Grand Prix du Mexique, une semaine avant le week-end Brésilien. Le dépasser était une simple question de temps, c’est désormais chose faite.
Le point statistique
Dans l’Histoire de la F1, ils ne sont que 5 pilotes à compter plus de 50 succès : Hamilton, Schumacher, Vettel, Verstappen et Prost. Un sacré club des 5 ! Cependant il existe écart significatif entre les 103 victoires de Lewis Hamilton et les 51 de Alain Prost.
Entre Hamilton et Verstappen le nombre de victoire est un indicateur intéressant puisque ces pilotes ont pratiqués
à la même époque. Mais entre deux époques éloignées, cela pose question. Dans ce classement du nombre de victoires, des légendes figurent très loin dans la hiérarchie. C’est le cas des années 1950-60 comme Juan Manuel Fangio ou Jack Brabham. Le premier est pourtant cinq fois champion du monde, mais compte "seulement" 24 victoires ! Brabham lui, est triple champion du monde comme Verstappen et compte 14 victoires…
Un nombre de Grand Prix par saison en constante augmentation
À l’époque le nombre de Grand Prix par saison oscillait entre 7 et 11. Ce chiffre a constamment évolué : on était aux alentours de 15 GP en 1990 puis à 20 à partir de 2010, et maintenant au-delà ! Un accroissement logique qui va de pair avec le développement de la Formule 1 dans le monde.
Si nous prenons la saison 1993, celle du dernier championnat du monde remporté par Alain Prost, 16 Grand Prix étaient au calendrier. Aujourd’hui Verstappen aura disputé à la fin de la saison, 22 Grand Prix. En 2023 par rapport à 1993, il a donc 6 chances supplémentaire d’obtenir un succès.
En effet, le ratio de victoires sur une saison reflète les performances du pilote et de sa machine comparés aux autres pilotes, son coéquipier bien sûr, mais aussi les autres machines. Une machine qui a l'avantage sur 14 courses, l'aurait probablement eu cette même saison sur 22 courses. Si l'on considère un nombre de Grand Prix à 14 en moyenne à l'époque d'Alain Prost, pour 22 actuellement, le champion du monde français aurait pu - potentiellement, atteindre 80 victoires. Les époques ne sont donc pas comparables entres elles de part les différences dans les éléments qui les composent.
Prost : « Les chiffres sont là. Ils ne mentent jamais, ils parlent du passé. »
Interrogé dans les colonnes de l’Equipe, le « Professeur » prend en compte les différences entre les époques mais ne réduit en rien la performance du champion en titre : « Les voitures sont beaucoup plus fiables, il y a beaucoup plus de courses par saison. Et les règlements permettent des dominations plus fortes qu'autrefois. Attention, je ne cherche pas à minimiser les records actuels. Les chiffres sont là. Ils ne mentent jamais, ils parlent du passé. »
Les records sont faits pour être battus, et si la F1 continue son extension nulle doute qu’il le seront. Alain Prost risque de voir de plus en plus de pilotes le dépasser désormais.
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