Grand Prix de Las Vegas : Le Top et Flop
F1. Les qualités de Charles Leclerc et Esteban Ocon ont permis d'illuminer encore plus les rues de Las Vegas tandis que Williams et McLaren n'ont pas livré une prestation satisfaisante. Voici toutes les satisfactions et déceptions de la rédaction au terme de ce 22ème weekend de Formule 1.
Les Tops
La victoire était encore trop loin pour Leclerc
Pour la cinquième fois cette saison, Charles Leclerc est parti en pole position d'un Grand Prix. Une nouvelle fois, sa position prometteuse sur la grille ne lui a pas permis de franchir la ligne d'arrivée en première position. Cette nouvelle déconvenue ne doit pas éclipser la prestation de haut voltige qu'a effectué le Monégasque.
Le premier virage du premier tour allait être un signe prémonitoire du reste de sa course : ce sont sur les freinages que tout allait se joué. Max Verstappen n'a pas hésité à retarder son freinage le plus possible, jusqu'à pousser Leclerc en dehors des limites de la piste, afin de prendre le commandement de la course. Sa manœuvre inutilement sale et puérile a été condamné par 5 secondes de pénalité de la part des commissaires.
Le pilote Red Bull avait un temps creusé l'écart avec son rival mais la dégradation des pneus mediums a joué en la faveur de la Ferrari. Au 16ème tour, Leclerc a pris sa revanche et a dépassé Verstappen à l'intérieur du virage numéro 12 pour reprendre la tête de la course. C'est à ce virage que tous les éléments clés de la course de Leclerc se sont produits. Au 35ème tour, il effectue un superbe dive-bomb pour dérober la première position à Perez, deux tours plus tard il fait de nouveau chauffer ses plaquettes de frein pour se défendre face à Max Verstappen. Au 43ème tour, il perd la deuxième position en bloquant ses roues et finalement dans la toute dernière boucle avant de franchir l'arrivée il se jette une deuxième fois sur le mexicain pour priver l'écurie autrichienne d'un doublé. Leclerc s'est battu comme un lion et a laissé le suspense jusqu'au dernier tour. Vivement le retour de Ferrari à la lutte pour le titre.
Ocon a bien joué ses cartes à Vegas
Les deux trajectoires des pilotes Alpine ont été construites en miroir à Las Vegas. L'un a volé proche du soleil en qualifications mais s'est brûlé les ailes le dimanche, l'autre est sorti de l'ombre pour briller lors du jour J.
17ème sur la grille, Esteban Ocon s'était encore plaint d'être du mauvais côté de la rivière au terme de la séance de Q1. La mauvaise gestion du trafic de lui et son équipe ne l'ont jamais mis en position favorable pour établir un chrono respectable. Dès le départ, le Français a refait son retard. Il a profité du grabuge et des têtes à queue en face de lui pour sortir du premier virage en 9ème position.
Si certains ont reproché à Esteban Ocon de ne pas avoir écouté les consignes de son équipe lui demandant de rester Gasly, la propreté et la rapidité de la bataille entre les deux était plus judiciable et efficace que de devoir patienter derrière un coéquipier qui commençait à couler. Si celui-ci a fini derrière George Russell, la pénalité accordée au Britannique lui a permis de finir à la quatrième position.
Si Ocon a été massivement aidé par le chaos du premier virage, il n'en reste pas moins que celui-ci a réussi à mener sa barque avec brio et de toujours aller vers l'avant. Difficile d'imaginer comment il aurait pu partir de Las Vegas avec un meilleur résultat au vu de sa position sur la grille.
Stroll se réveille en fin de saison
Endormi durant une bonne partie de la saison, Lance Stroll se réveille à un moment curieux chez Aston Martin. Sous-performant quand l'AMR23 était aux avants postes, le Canadien a retrouvé un niveau de performance convenable dans une période de disette chez les verts.
N'ayant inscrit que 12 points en 9 courses (entre le Canada et le Qatar), la tournée américaine a revigoré Lance Stroll. Lors de cette tournée américaine, soit quatre courses, il a ramené 26 points à son unité. C'est un tiers de ses points inscrits en tout cette saison. Qui aurait cru qu'en partant 19ème, le fils de Lawrence Stroll allait effectuer une telle remontée pour décrocher la cinquième position. Sa course a certes était facilité par le grabuge du premier tour et la deuxième voiture de sécurité, le Canadien a réussi à imprimer le rythme des leaders sans problème une fois qu'il a rejoint le train. Ce n'est toujours pas assez pour rendre Stroll jouasse derrière les micros mais au moins il se montre utile pour son équipe.
Les Flops
Promesses non tenues chez Williams
Partant 5ème et 6ème, les attentes étaient hautes chez Williams. Pour une fois, Alexander Albon n'a pas porté à lui tout seul son équipe. Ce n'était pas un exploit individuel mais une réussite collective qui montrait que la FW45 se sentait à l'aise sur le néo-circuit urbain américain. La ligne droite du Strip faisant presque deux kilomètres mettait parfaitement en avant les qualités de la Williams dans les lignes droites.
Tous ces espoirs ont éclatés durant la course. L'équipe britannique a été atteinte du syndrome Haas. La voiture dégradait beaucoup trop vite ses pneus. Avant même la première voiture de sécurité, Logan Sargeant avait commencé à dégringoler dans le classement. Ce même phénomène s'est produit plus tard pour Alexander Albon. En grande difficulté avec sa monture, le thaïlandais a finalement craqué, raté un freinage et a éventuellement perdu 3 positions en l'espace d'un tour pour finir à une anonyme 12ème position. Son voisin de garage a lui terminé avant-dernier.
Alors que Williams aurait pu faire le break sur ses rivales, Alfa Romeo, AlphaTauri et Haas, aucun jeton n'a été ramené de Las Vegas. Les hommes de James Wolves doivent attendre avec impatience la fin de saison. Aucune amélioration n'a été apporté su la monoplace depuis le Canada.
Course ratée chez McLaren
L'écurie basée à Woking n'a pas touché le jackpot à Las Vegas. Cette course dans la capitale du jeu a été la première depuis le Canada où McLaren a inscrit aussi peu de points. Seulement une voiture papaye a réussi à rallier l'arrivée.
Dès le troisième tour de course, Lando Norris a trébuché. Il a été la victime d'une bosse. Passager du crash, le Britannique a ricoché sur les murs du virage 11 avant d'être catapulté dans l'échappatoire du virage numéro 12. SI perdre son chef de file n'était pas assez dur, Oscar Piastri ayant commencé la course sur les pneumatiques à bandes jaunes a été obligé, à cause des deux voitures de sécurité, de basculer sur une stratégie à deux arrêts. Il est impossible de ne pas se dire que des meilleurs choix auraient pu être possibles pour sauver la course de l'Australien qui avait affiché un rythme étonnamment rapide.
Ce piètre weekend signifie que McLaren s'est fait rattraper au classement constructeur par Aston Martin. La 5ème position de Stroll et les deux points supplémentaires de Fernando Alonso permettent aux verts d'arriver à Abu Dhabi de n'arriver qu'avec 11 points de retard dans cette lutte pour la quatrième position.
Une erreur bête qui vient gâcher le weekend de George Russell
Piloter aussi tard la nuit n'a pas réussi à Lewis Hamilton ce weekend. Le septuple champion du monde a été en dessous de son coéquipier et la comparaison a été violente en qualifications. Si Hamilton n'a pas réussi à s'extraire de la Q2, Russell est lui parvenu se qualifier derrière les deux Ferrari et Max Verstappen en quatrième position. La pénalité de Carlos Sainz l'a promulgué à la troisième position sur la grille de départ.
Le premier facteur de frustration dans la course de Russell est d'être resté derrière Leclerc et Verstappen à la sortie du premier virage alors que les deux étaient sortis hors de la piste. Se bataillant avec le champion du monde en titre pour le gain de la deuxième place, le Britannique en a trop fait. Il n'a laissé aucune place à l'intérieur du virage numéro 12. La collision entre les deux hommes a envoyé des débris partout sur la piste et a provoqué la sortie de la voiture de sécurité. Aucun dégâts sur la Mercedes mais une pénalité de 5 secondes qui l'a relégué de 4ème à 8ème, derrière son voisin de garage. La vitesse était là mais la concentration a péché.
Ce n'est pas la première fois en 2023 que George Russell fait une petite erreur qui le prive d'un gros résultat. Au Canada il était allé trop haut sur le vibreur et avait perdu sa monoplace avant de s'encastrer dans le mur, à Singapour il avait été trop proche de la limite et en avait perdu son pneu arrière droit. Ces petites bévues accumulées expliquent le retard que concède l'ancien pilote Williams à son coéquipier.
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