La métropole de Nice sort du GIP, après avoir payé ses dettes du Grand Prix de France
Le Grand Prix de France a manqué à l'appel cette saison en 2023, après qu'il ait fait son retour en 2018 au circuit Paul Ricard, au Castellet. Pour l'occasion, un Groupe d'Intérêt Public s'était formé pour organiser et financer l'évènement, avec comme participante la ville de Nice, qui annonce aujourd'hui avoir payé ce qu'elle devait.


Jeudi dernier avait lieu le conseil métropolitain de Nice, au sujet de l'ancien Grand Prix de France de Formule 1. Un conseil marqué par l'absence de quatre élus, qui n'ont participé ni au débat ni au vote de cette délibération. Parmi les absents, Christian Estrosi, le maire de Nice. Il était aussi celui qui dès le début a œuvré pour que le Grand Prix de France revienne en 2018, en formant ce Groupe d'Intérêt Public pour donner vie à cette course.
Lors de l'annonce du projet en décembre 2016 Christian Estrosi avait chiffré le budget du retour du GP de France à « 30 millions d'euros par an, dont 14 millions venant des collectivités locales et 16 millions de recettes directes (billetterie, produits dérivés,...)».
Aujourd'hui, c'est lui-même qui veut faire sortir sa ville du groupe, derrière lequel il laisse une dette de plus de 32 millions d'euros. Il estime que la ville a déjà remboursé sa dette, à savoir 5 millions d'euros. Joseph Ségura, l'édile de Saint-Laurent-du-Var, était chargé de défendre la position de Christian Estrosi à sa place lors du conseil. « Il est nécessaire de sortir, car ce groupement n'a plus lieu d'être ».
La somme déboursée par la ville continue néanmoins de faire grincer des dents du côté de la classe politique, et surtout de l'opposition, qui se demande pourquoi le territoire niçois a dû payer pour un évènement qui s'est produit à plus de deux heures de routes de la ville.
Et comme si cela ne suffisait pas, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Marseille pour « favoritisme », « détournement de fonds publics » et « recel ». Ce qui explique pourquoi la métropole de Nice souhaite quitter le GIP. Mais la dissolution tarde à se faire et le préfet de région ne l'acte pas, car des parties du groupe ne veulent pas régler l'ardoise, ce qui entraîne une situation de blocage.
Sylvie Bonaldi, élue des rangs écologistes : « C'est une attitude digne du capitaine du Costa Concordia, qui a été le premier à quitter le navire ».
Juliette Chesnel-Leroux, chef de file EELV : « Personne n'ose prendre la responsabilité de ce désastre. [...] Seule la justice peut nous dire où cette course nous mènera ».
Christelle d'Intorni, élue chez Les Républicains : « Heureusement, Formula One Management a sifflé la fin de la récré, il ne devrait plus y avoir de grands voyages à 70.000 euros à Abu Dhabi ou de réveillon à Courchevel, . C'est au moins cela d'économiser pour le contribuable ! »
Cependant, Emmanuel Macron a chargé Christian Estrosi de ramener, encore, le Grand Prix de France dans le futur.