La FIA souhaite que la F1 se rapproche le plus possible des véhicules de série
Avec l'objectif zéro émission de 2030, la FIA explore des pistes pour ses prochaines réglementations. Sur le long terme, les moteurs de F1 doivent s'orienter de plus en plus vers ce qu' il se fait sur les voitures de monsieur et madame tout le monde. C'est cet objectif que vise la FIA à travers ses multiples nouveautés.


Dès 2026, l'instance s'est engagée à rendre le nouveau cycle de règles davantage en phase avec la filière automobile. Les moteurs déjà hybrides laisseront encore plus de place à l'électrique, et les carburants utilisés seront entièrement durables. Les réservoirs seront donc moins remplis d'un combustible moins polluant.
Ce changement entraînera l'utilisation d'un moteur à 50% électrique, 50% thermique. Afin de préserver l'intérêt des écuries pour son championnat, la Formule 1 veut rester à la pointe du développement technologique. Avec la tendance actuelle vers le développement de voitures entièrement électriques, voire hybrides au minimum, les dirigeants de la FIA veulent rester à la page.
L'avenir des prochains groupes motopropulseurs reste incertain. L'évolution du règlement post-2026 n'est pas fixée. Néanmoins, Nikolas Tombazis, responsable des monoplaces auprès de la FIA, affirme que les prochaines directives doivent offrir des perspectives et de l'intérêt pour les constructeurs. « L'étape pour 2026 est définie, mais ce que nous ferons au-delà est encore en discussion », a déclaré l'ingénieur grec lors d'un point presse. « Il existe encore de nombreuses options sur la table, que ce soit des carburants plus durables, de l'hydrogène (sur lequel la FIA travaille activement), ou encore plus d'électricité. Cependant, l'objectif principal demeure de rester en phase avec les constructeurs automobiles participants, en évitant une direction complètement aléatoire déconnectée des voitures routières. La pertinence de la F1 avec les voitures de route reste l'objectif clé, et le défi est énorme, comme peut le constater quiconque se promène dans le paddock. »
Cap vers 2030
La FIA n'a toujours pas choisi son prochain règlement moteur. La seule donnée connue actuellement est que la F1 doit devenir un championnat zéro émission, visant la neutralité carbone. Les dernières réglementations vont dans le sens d'une transition plus écologique et responsable. Cependant, la pollution générée par le championnat ne provient pas seulement des courses. La Formule 1 est un grand cirque qui se déplace toutes les semaines à travers le monde. Lorsqu'il s'agit du même continent, les transports se font dans le meilleur des cas par de grands convois de poids lourds. Lorsque la F1 doit changer de continent, ces déplacements se font soit par de grands paquebots industriels, représentant une consommation hallucinante de carburant, soit par avion. Ceci sans compter les déplacements des équipes et des pilotes.
L'augmentation de la présence des énergies dites vertes et plus responsables est une bonne chose, représentant des progrès. Cependant, pour atteindre l'objectif zéro émission, les déplacements doivent être plus encadrés sur le plan écologique. Le calendrier de la F1, en constante augmentation, ne contribue pas non plus à réduire ces émissions lors des transports. En 2023, suite à l'annulation d'Imola, les équipes de Formule 1 ont dû se déplacer 22 fois d'un circuit à l'autre.
« La création et la consommation des voitures en elles-mêmes, en proportion de l'empreinte carbone globale, est très faible », a affirmé Nikolas Tombazis. « Je pense que c'est moins de 2% au total. Il est évident que notre responsabilité globale pour le sport doit également aborder les autres 98%, et cela doit être couvert par la logistique, les matériaux, le nombre de composants, les calendriers, beaucoup de choses. Mais le côté voiture est important d'un point de vue technologique, en relation avec les OEM qui participent et qui peuvent travailler sur des technologies, etc... »
L'option hydrogène
Au cours des derniers mois, la F1, la FIA et l'Extreme H ont annoncé leur association afin de former un groupe de travail sur l'hydrogène. Cette initiative, qui débutera en 2025, vise à proposer de nouvelles solutions pour tendre vers la neutralité carbone.
« En tant qu'instance dirigeante du Championnat du Monde FIA de Formule 1 et du prochain Championnat FIA Extreme H en 2025, nous nous félicitons de cette dernière collaboration », a déclaré le responsable des monoplaces auprès de la FIA. « Le département technique de la FIA possède une expérience et un savoir-faire dans le domaine de la technologie de l'hydrogène, que nous apporterons au groupe de travail avec une expertise sportive, de sécurité et réglementaire. »
Avec la nouvelle réglementation de 2026, la FIA devrait pouvoir évaluer où en est le championnat dans sa démarche écologique.