Gerhard Berger trouve que les pilotes de F1 se plaignent trop par rapport à ceux en MotoGP
F1. Le Grand Prix du Qatar 2023 s'est déroulé sous une chaleur et un taux d'humidité très forts, à tel point que certains pilotes ont été victime de déshydratation. Malgré ces conditions difficiles pour effectuer un Grand Prix, Gerhard Berger trouvent que les pilotes de F1 se plaignent trop.
Si la F1 est habituée à se rendre dans des pays aux fortes températures comme Singapour ou ceux du Moyen-Orient, ses courses ont lieu de nuit afin d'éviter les fortes chaleurs. Cependant, malgré ces précautions, le Grand Prix du Qatar 2023 a été très difficile à supporter pour de nombreux pilotes. La température dans l'air qatari était de 32 °C avec un taux d'humidité de 73 %.
Alors qu'il ne restait que 16 tours à parcourir sur les 57 du tracé de Losail, Logan Sargeant, 14e à cet instant, décide d'abandonner à cause de la chaleur étouffante. L'Américain a été soutenu par son équipe, en lui disant qu'il n'y avait « aucune honte à abandonner » s'il ne sentait pas bien. Il a été pris en charge par les membres de son équipe et transporté vers le centre médical pour traiter au plus vite sa déshydratation.
À la fin de la course, Lance Stroll sort de son Aston Martin avec beaucoup de difficultés et se rend directement vers une ambulance. Alexander Albon a rejoint le Canadien et son coéquipier au centre médical quelques instants plus tard.
Après la course, Charles Leclerc, transpirant et portant une serviette humide derrière son cou, dénonce les conditions climatiques dans lesquelles s'est tenue la course. « Ce n'est pas à cause des conditions physiques, parce qu'on n'est même pas fatigué musculairement. C'est juste qu'on n'arrive pas à s'hydrater. On perd tellement d'eau avec cette forte chaleur », a expliqué le pilote Ferrari.
« Le MotoGP est plus brutal et les gens y sont plus terre-à-terre »
Si pour une grande partie du monde de la F1, les citriques des pilotes sont justifiées, Gerhard Berger n'est pas de cet avis. Aux yeux de l'Autrichien, les pilotes actuels se plaignent de condition de courses qui n'étaient pas pires que dans les années 80-90.
« Vous voulez les voir apprivoiser des machines extraterrestres, mais aussi les voir serrer les dents lorsque quelque chose leur fait mal. Les pilotes de F1 se plaignent quand il fait trop chaud au Qatar. Mais à mon époque, nous courions des Grand Prix à Rio de Janeiro sous une chaleur de 40° C et une humidité élevée. Et nous nous déplacions manuellement. Je ne veux pas dire que c'était plus difficile à l'époque, mais ce n'était certainement pas plus facile qu'aujourd'hui », déclare Gerhard Berger au média Auto Motor und Sport.
« Si un pilote de F1 se fait une entorse au doigt, les médecins et les kinésithérapeutes interviennent immédiatement et c'est toute une histoire. En MotoGP, en revanche, quelqu'un se casse l'épaule le matin et remonte sur la moto l'après-midi. C'est aussi comme ça que nous envisageons les super-héros », compare l'Autrichien.
« Le MotoGP est beaucoup plus brutal et les gens y sont beaucoup plus terre-à-terre. Cela n'a rien à voir avec la technologie, mais surtout avec le fait que l'atmosphère est beaucoup plus détendue et que les fans peuvent se rapprocher. La F1 est beaucoup plus distante à cet égard. Tout est beaucoup plus axé sur la perfection, tout est extrêmement précalculé, » explique le sexagénaire.
« Bien sûr, il y a des limites à ce que vous pouvez faire. Il y a des limites aux risques que vous devez être prêt à prendre. Par exemple, j'étais au Tourist Trophy de l'île de Man l'année dernière, mais je suis parti au bout d'une journée. Trop de risques y sont pris et les dangers sont trop grands. La F1 est l'autre extrême et est un peu en retard dans ce domaine. Le MotoGP représente le juste milieu dans ce domaine », termine Gerhard Berger.
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