Chassé-croisé entre Prema et Andretti
F1. Alors qu'Andretti cherche désespérément à se faire une place en F1, Prema a obtenu la sienne en IndyCar dès 2025.
On ne peut pas faire deux oppositions de style plus flagrant : Liberrty Media, détenu par un fonds d'investissements américain, fait la sourde oreille aux demandées répétées d'Andretti, au point d'humilier publiquement l'équipe américaine. Dans le même temps, l'IndyCar, le championnat de monoplaces de référence aux Etats-Unis, accueille à bras ouverts une équipe européenne.
A 24 heures d'intervalle, ces deux histoires se sont entrechoquées et il est impossible de ne pas voir dans les déclarations des uns et des autres des arrières pensées liées à l'autre. Ce mardi, l'IndyCar faisait savoir que Prema allait rejoindre ses rangs dès l'an prochain, avec un moteur Chevrolet. Dans le communiqué de presse diffusé par le championnat, on ne manquait pas de souligner le palmarès XXL acquis par l'équipe fondée par Angelo Rosin en 1983. Jaye Frye, son PDG, indiquait ainsi : « C'est génial. Dans notre plan à cinq ans mis en place en 2017, un de nos objectifs était de recruter de nouvelles équipes et propriétaires de pointe. Evidemment, 80 titres en 40 ans, c'est l'élite. Il y a beaucoup d'intérêt pour l'IndyCar. »
Ainsi avec l'arrivée confirmée de Prema, la discipline a fait venir trois équipes complètement nouvelles depuis 2018 et a vu le rachat d'une quatrième équipe par un grand nom puisque McLaren a racheté une écurie après avoir tenté sa chance en solo aux 500 miles d'Indianapolis avec Fernando Alonso.
Ce mercredi, Andretti reprenait la parole, deux mois après les échanges houleux avec Liberty Media. L'équipe américaine a ainsi martelé sa volonté de rejoindre la F1 en mêlant les actes aux paroles. Ainsi c'est un tout nouveau bâtiment de 4500m² qui vient d'être inauguré à Silverstone. Le concept est que l'équipe dirigée par Michael Andretti met tout en place, y compris les recrutements d'ingénieurs en provenance d'autres équipes et l'installation de machines de production, pour que le détenteur des droits commerciaux n'aient plus d'arguments à faire valoir pour leur refuser un accès.
Le communiqué de l'équipe ne laissait aucune place à l'interprétation : « Nous avons dit que notre travail se poursuivait au même rythme. Ce nouveau bâtiment symbolise ce travail. Même si nous construisons une équipe américaine, avoir une base européenne nous permet d'attirer les meilleurs talents en F1 et installer des machines d'avant-garde. »
Au final, l'IndyCar comptera la saison prochaine 29 monoplaces quand le compteur de la F1 reste volontairement bloqué à 20... La comparaison entre Andretti et Prema pourrait même s'intensifier dans les années à venir puisqu'Andretti a annoncé qu'ils souhaitaient également créé leur propre échelle vers la F1, avec un programme en F2 et F3. Soit en concurrence frontale avec l'équipe italienne, qui domine les formules junior depuis de nombreuses années.
Vous nous lisez régulièrement ? Ajoutez Motors Inside dans vos sources favorites sur Google News pour nous soutenir ou inscrivez-vous à notre newsletter.