Superstitions : les pilotes de F1 partagent leurs secrets
Les pilotes de Formule 1 ont souvent des rituels qu'ils pratiquent avant une course pour se sentir plus confiants. Croient-ils vraiment aux superstitions ? Motors Inside est allé leur poser la question dans le paddock du Grand Prix du Canada.
Superstition. Définition. « Fait de croire que certains actes, certains signes entraînent mystérieusement des conséquences bonnes ou mauvaises. » Les athlètes de haut niveau n'ont qu'un seul objectif, tous le même : Gagner !
Ils ne sont que vingt sur la planète à s'élancer 24 dimanches par an sur un circuit de Formule 1. La crème de la crème. À ce niveau-là plus question de talent, ils en ont tous. Ce qui fera la différence ? Leur monoplace évidemment et le travail acharné des meilleurs ingénieurs et mécaniciens mais aussi, peut-être, un petit peu de chance. Sans oublier la dangerosité de leur sport qui lui rajoute un caractère exceptionnel.
Sous-vêtement porte-bonheur, rituel... On a voulu savoir si certains pilotes avaient leur petite manie porte-bonheur. Alors micro à la main, on est parti arpenter le paddock en quête de réponses.
La châtaigne de Lewis Hamilton
Celui qui dispute actuellement sa 17e saison en F1, a été, à ses débuts, un adepte des superstitions. Si cela a disparu avec l'expérience, il nous dévoile une anecdote plutôt originale.
« Je ne suis plus superstitieux maintenant, mais c'était le cas jusqu'à ce que j'aie 18 ou 19 ans. J'avais une châtaigne porte-bonheur. D'une manière ou d'une autre, je la mettais dans ma combinaison, comme Sanka mettait l'œuf porte-bonheur dans Cool Runnings. Et je ne sais pas comment, mais il a disparu lors d'une course. Les sous-vêtements porte-bonheur aussi. Ma mère les a rétrécis. Et puis je pense qu'il y a une certaine routine, si vous regardez les joueurs de tennis, lorsqu'ils font rebondir la balle plusieurs fois, ou si vous montez dans la voiture d'un côté ou si vous mettez votre chaussette droite en premier. Vous savez, c'est la routine que l'on suit normalement. J'ai raté l'une de ces routine et je me suis crashé. C'était lors d'une course en Allemagne quand j'étais en Formule 3, et je me suis dit qu'après ça, plus de superstitions », nous confie le septuple champion du monde.
Il n'est pas le seul à avoir accordé une importance particulière à ses sous-vêtements. Le natif de Montréal, Lance Stroll, avait pour habitude d'en prendre grand soin à ses débuts.
« À l'époque du karting, je lavais religieusement mes sous-vêtements tous les soirs et je m'assurais qu'ils allaient au lavage. Et si j'étais vraiment désespéré, il arrivait qu'ils n'aillent pas au lavage ! Mais non, après de nombreuses années, ces choses-là s'estompent. Et les sous-vêtements sont devenus un peu petits au fil des ans, alors j'ai dû les abandonner ! »
Du côté de nos Français, Pierre Gasly, lui, a ajouté un rituel plus spirituel à sa routine sans se considérer comme quelqu'un de superstitieux. « Je pense que c'est juste de la routine. Des trucs de routine. Mon échauffement et oui, il y a quelque chose, je prie avant de monter dans la voiture et c'est pour moi le plus important », nous assure-t-il.
Ceux pour qui la chance ne se force pas
Il y a ensuite ceux qui ne croient pas aux superstitions. Pour eux, pas question qu'une petite habitude puisse leur porter chance ou non.
« Je n'ai pas de superstition. Désolé, c'est une réponse ennuyeuse ! Je pense que nous avons tous une certaine routine avant de monter dans la voiture. J'aime monter dans la voiture par la gauche, mais uniquement parce que je trouve cela plus confortable que de monter par la droite. Donc, si je dois monter de l'autre côté de la voiture, je le fais », déclarait Oscar Piastri. Pareil pour son voisin de garage chez McLaren, Lando Norris, qui trouve même ça un peu ridicule. « Je n'en ai pas. Je n'en ai jamais eu. Je n'ai jamais cru en ces trucs. Vous avez de la chance ou vous n'en avez pas et c'est la vie. Je fais les choses comme je les sens sur le moment et c'est tout. »
Enfin, Sergio Perez rejoint le club de ceux qui n'ont pas l'intention de placer leur chance entre les mains d'une petite manie. « Je n'en ai pas, mais j'aime beaucoup celle de Fernando [Alonso] qui consiste à éviter certaines personnes avant de monter dans la voiture ! Pour certaines caméras, je le ferais. Mais non, j'aime garder les choses simples. »
Bien que les superstitions puissent sembler inutiles aux yeux de certains, avec l'efficacité technique et la concentration nécessaires pour piloter une monoplace à haute vitesse, elles sont surtout un moyen de faire face à l'adrénaline et à la pression. Et qui sait ? Peut-être que ces rituels peuvent vraiment apporter une bonne chance aux pilotes !
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