Quel futur pour les ingénieurs moteurs de Viry-Châtillon du groupe Renault ?
F1. Alpine a annoncé ce mardi mettre fin à la fourniture des moteurs Renault pour se tourner - bien que ce ne soit pas encore officiel, vers celui de Mercedes, jugé plus performant. Une décision qui questionne l'avenir des salariés de chez Viry-Châtillon qui ont été informés après le CSE de l'arrêt de leurs activités.
Renault a pris une décision radicale sous l'impulsion de son nouveau conseiller spécial, Flavio Briatore : la marque au losange cesse immédiatement de concevoir et de fabriquer des moteurs pour la Formule 1. Ce choix, motivé par des performances insuffisantes et une fiabilité décevante de ses blocs propulseurs, intervient après de nombreux abandons des pilotes de l'écurie Alpine. En conséquence, l'équipe basée à Enstone négocie actuellement avec Mercedes pour obtenir ses moteurs dès 2026, voire potentiellement dès l'année prochaine.
Un séisme pour le centre technique de Viry-Châtillon
Cette décision a des répercussions majeures pour l'usine de Viry-Châtillon, qui est l'épicentre des moteurs Renault en Formule 1 depuis 1977. La fin de cette activité représente une page qui se tourne douloureusement pour la marque et le sport automobile français. Si les négociations entre Alpine et Mercedes aboutissent, l'usine de Viry-Châtillon devra se réorienter vers de nouveaux défis en dehors de la Formule 1.
Selon nos informations, des solutions sont déjà à l'étude pour reclasser les salariés situés à Viry-Châtillon et pour leur proposer des postes dans le groupe Renault mais hors F1. Parmi les options envisagées figurent le développement de technologies à hydrogène et l'approfondissement des recherches sur les batteries.
Bruno Famin, le patron de l'écurie Alpine, a exprimé toute sa gratitude envers les employés de Viry-Châtillon lors du Grand Prix d'Espagne, soulignant leur dévouement constant malgré des périodes difficiles : « Nous devons beaucoup de respect à tout le monde à Viry travaillant sur ce projet. »
Alpine envisage également de transformer l'usine de Viry-Châtillon en un centre de technologie de pointe pour les nouvelles énergies, ce qui permettrait de conserver les talents au sein de l'entreprise. Cette initiative vise à éviter un traumatisme important pour les salariés et les fans de l'écurie, tout en positionnant Renault comme un acteur clé du développement durable et de la transition écologique.
En Avril 2020, les locaux avaient été totalement transformés pour être améliorés et aérés. « L'objectif premier est de ré-oxygéner les espaces actuels de travail. Nos ateliers étant ce qu'ils sont, nous avons jusqu'à maintenant sacrifié des espaces de travail pour pouvoir circuler. Cette nouvelle extension permettra à nos équipes de travailler dans de meilleures conditions », expliquait Christian Blum, chef de projet de l'agrandissement au Parisien.
Le risque de perdre un talent et ingénieur
L'abandon de la fabrication de moteurs F1 marque indéniablement la fin d'une ère pour la marque et pour le sport automobile français qui n'aura donc plus de motoriste en F1, ce qui avait été toujours le cas depuis 1977. Même lors du départ de Renault des équipes de F1, Viry-Châtillon fournissait des moteurs à Red Bull et Toro Rosso.
Si le groupe aura tout intérêt à conserver ses employés, ingénieurs à forts potentiels et connaissances, pour les dispatcher sur d'autres projets, il faudra cependant compter sur la concurrence des nombreux autres motoristes en F1 à l'avenir pour vouloir "voler" ces talents.
Red Bull a l'intention de se baser sur les moteurs Honda pour créer ses propres unités de puissance avec les Red Bull Power Trains et fait notamment un partenariat stratégique avec Ford. Ford et Red Bull Power Trains seront donc forcément intéressés par les employés Renault.
Ce ne sera sans doute pas les seuls. Avec aucune expérience dans la motorisation en Formule 1, Audi se lance dans l'inconnu lors de leur arrivée officielle en tant qu'équipe usine en 2026. Si l'écurie sera basée sur les connaissance châssis de Sauber, côté moteur, tout est à faire. Nul doute donc que Audi sera également intéressé par les ingénieurs qui développaient actuellement les groupes motopropulseurs de 2026.
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