Cadillac et GM, sauveurs de l'usine moteur de Viry-Châtillon ?
Alors qu'Alpine a déclaré il y a quelques jours mettre fin à sa collaboration avec Renault pour les moteurs de Formule 1 afin de s'associer avec Mercedes, laissant ainsi 350 employés sans emploi, deux grands constructeurs automobiles pourrait changer la donne.
Après un demi-siècle de collaboration couronnée de nombreux succès, l'écurie Alpine a annoncé la fin de son partenariat avec l'usine de Viry-Châtillon, responsable de la partie moteur pour l'équipe française. Bruno Famin, ancien directeur d'Alpine, a annoncé vendredi lors du Grand Prix de Belgique que l'écurie d'Enstone envisageait de devenir cliente pour ses moteurs, d'où les nombreuses discussions en cours avec le constructeur allemand Mercedes.
Une Décision Controversée et ses Répercussions
Cette décision a suscité une grande frustration parmi les employés de Viry-Châtillon, qui travaillaient déjà sur les futurs moteurs de la marque. Ils ont dû abandonner immédiatement leurs projets, déclenchant une révolte. Certains employés ont même menacé de ne plus faire démarrer les moteurs de l'écurie. Cependant, une issue possible pourrait se profiler, selon certains journalistes comme Adam Cooper.
En effet, Bruno Famin avait expliqué son intention de ne pas licencier les 350 employés du secteur Formule 1, mais de les réaffecter à d'autres activités, notamment le programme de voitures de route d'Alpine. Bien que cette solution soit équilibrée, elle menace l'identité même de l'usine de Viry-Châtillon, qui produit des moteurs Renault depuis des décennies.
Andretti et General Motors pour Sauver l'Écurie Alpine ?
Cependant, une solution miracle semble être possible pour conserver l'intégrité de l'usine : vendre le projet 2026 à General Motors et créer une unité de puissance (Ensemble moteurs) Cadillac qui pourrait mettre Andretti sur la grille. Une possibilité certes délicate à instaurer, compte tenu du discours prononcé par Liberty Media au début de l'année rejetant vivement l'entrée d'Andretti en Formule 1 en 2026, mais qui pourrait être financièrement avantageuse pour Renault, étant donné la puissance des constructeurs Andretti et General Motors sur le marché américain.
Pour Andretti, l'affaire serait idéale puisqu'elle permettrait à l'équipe d'intégrer la Formule 1 avec un projet déjà en place à Silverstone, dirigé par Nick Chester et Pat Symonds, anciens membres de l'écurie Renault F1, ce qui pourrait renforcer les liens et les discussions entre les deux parties.
Cela constituerait un renversement de situation puisqu'en 2023, l'écurie Alpine, qui obtenait des résultats beaucoup plus prolifiques, avait annoncé sous l'égide de leur directeur Laurent Rossi : « Nous avons convenu que s'ils obtiennent leur licence pour courir en Formule 1, alors nous leur fournirons un groupe motopropulseur. »
Andretti a toujours eu pour principale ambition d'être un client de Renault en 2026-27, puis de lancer son propre PU (Ensemble moteurs) Cadillac construit aux États-Unis en 2028. Malgré le refus de Liberty Media, cette possibilité n'est pas totalement exclue si l'on en croit la lettre de rejet fournie par la F1 au constructeur américain le 31 janvier dernier.
« Nous considérerions différemment une demande d'entrée d'une équipe dans le championnat 2028 avec une unité de puissance GM, soit en tant qu'équipe d'usine GM, soit en tant qu'équipe cliente GM concevant tous les composants autorisés en interne. Dans ce cas, il y aurait des facteurs supplémentaires à considérer en ce qui concerne la valeur que le candidat apporterait au championnat, en particulier en ce qui concerne l'introduction d'un nouveau constructeur prestigieux dans le sport en tant que fournisseur de PU. »
La porte est donc ouverte pour une unité de puissance produite par Cadillac pour 2026. Cependant, la tendance pourrait être tout autre si Andretti décide de reprendre le projet Alpine, abandonné depuis quelques jours après la fin de la collaboration entre Alpine et Renault.
Un Intérêt Mutuel
Une convergence d'intérêts entre Renault, désireux de se désengager de la F1, et Cadillac, déterminé à fournir un moteur à Andretti, pourrait sauver l'usine de Viry-Châtillon. Cela permettrait également de réduire les coûts logistiques, Alpine payant actuellement des sommes importantes pour produire ses propres moteurs.
Avec l'arrivée de GM et d'Andretti, l'équipe française bénéficierait d'une source de revenus cruciale, maintenant l'usine de Viry opérationnelle et capable de poursuivre d'autres projets. Les usines d'Enstone et de Viry-Châtillon continueraient leur cohabitation, maintenant l'équilibre au sein de la structure, tiraillée depuis plusieurs jours par les nombreux changements opérés au sein du groupe.
Si les rumeurs relayées par des médias comme Auto Motor und Sport se concrétisent, Cadillac pourrait avoir une unité de puissance deux ans plus tôt que prévu. L'opération à Viry pourrait se poursuivre sans heurts, et les actionnaires de Renault accueilleraient favorablement le financement injecté. La F1 compterait toujours six fabricants d'unité de puissance en 2026.
De nombreux avantages pourraient ainsi sortir la marque française et ses employés de ce contexte difficile. Reste désormais à convaincre les responsables de Renault, notamment le patron Luca De Meo, fervent opposant à l'arrivée d'Andretti en Formule 1 puisque cela diminuerait la valeur et les bénéfices générés par son équipe, consécutivement à l'arrivée d'une 11e écurie.
Le temps presse pour Andretti, désireux de se faire une place en Formule 1 dès 2026, et pour Renault, qui doit gérer ses 350 employés sans travail. Une décision rapide est nécessaire pour éviter que ces employés ne soient recrutés par d'autres équipes de Formule 1, telles qu'Audi ou Red Bull.
