Les employés de Viry-Châtillon refusent d'abandonner les moteurs de F1
F1. Les employés de l'usine Renault s'opposent à la décision de cesser la production des moteurs pour l'écurie Alpine. Ils dénoncent l'abandon d'un héritage historique, malgré le développement réussi du moteur RS26 A, prévu pour 2026. Ils appellent la direction à revenir sur cette décision, craignant pour l'avenir de l'usine et de leur emploi.
Durant l'été, en plein milieu de la pause estivale, des tensions ont gagné l'usine Renault de Viry-Châtillon. Le président du groupe Renault, Luca de Meo, a pris la décision de cesser la production des moteurs pour l'équipe Alpine. En réponse, à partir de 2026, Alpine devrait devenir une écurie cliente de Mercedes. Au travers d'un communiqué partagé peu avant le Grand Prix des Pays-Bas, les employés de Viry-Châtillon s'insurgent de la décision.
Un bloc propulseur 2026 déjà très efficace
Pour les employés de l'usine Alpine de Viry-Châtillon, cette décision équivaut à renier l'héritage historique de la fabrication des moteurs Renault. Elle qui doit être rendue officielle d'ici au 30 septembre, elle a suscité les protestations du personnel de l'usine. Renault et la Formule 1, c'est 50 ans d'histoire qui sont prêts à se terminer. Par le biais d'un communiqué de presse partagé par Viry-Châtillon eux-mêmes, les équipes demandent à leur président de revenir sur cette décision.
Si pour le moment la rupture n'est pas définitive, le moteur de 2026, lui, est déjà prêt, leur dernier projet, le moteur RS26 A, a déjà fait ses premiers essais sur les bancs en juin dernier. Selon le communiqué de presse, il a déjà atteint les objectifs fixés pour les courses de début 2026. « Le groupe propulseur dépasse les 400kW de performance dès les premières heures de fonctionnement », ont-ils déclaré. « Le rendement démontré dépasse les 48%. Le moteur est plus léger et moins long de 12% offrant une marge conséquente de développement pour l'intégration châssis. Aucune défaillance de fiabilité critique n'a par ailleurs été signalée. ». De son côté, Alpine, semblait plus pessimiste en niant les progrès de Renault.
Malgré un projet déjà réalisé, la construction du moteur n'a pas été simple pour l'équipe. Tout au long de la conceptualisation, les ingénieurs ont dû faire face aux différentes exigences d'Alpine. Un manque de liberté auquel les employés Renault ont dû faire face pour produire le groupe moteur. « Depuis 2021, l'écurie souffre d'une intervention répétée de la direction du Groupe, imposant pas moins de quatre directions techniques successives à Viry, ou encore quatre directeurs d'équipes en quatre saisons. » pouvait-on lire dans le communiqué. « Cette instabilité prive l'équipe d'une construction sur le long terme nécessaire au succès en Formule 1. ».
Le départ de la F1 est définitif
Depuis l'annonce de leur départ, Renault n'a pas encore communiqué sur le sujet. De son côté, Flavio Briatore, conseiller exécutif de Luca de Meo, a déclaré aux médias qu'il n'avait « aucune idée de la décision concernant le moteur Renault » et que cette décision appartenait entièrement au président du groupe Renault. Le communiqué, diffusé à l'occasion de Zandvoort, met en lumière l'incompréhension face au choix des nouveaux moteurs. « M. De Meo nous avait affirmé que l'âme de la marque Alpine devait se nourrir de ses racines et qu'il n'était pas question de les couper. Il nous avait affirmé que l'argent n'était pas un problème et que seule l'innovation comptait. » ont-ils affirmé. « Nous ne comprenons pas ce qui justifie de tuer cette entité d'élite qu'est le site de Viry-Châtillon et de trahir sa légende et son ADN en greffant un cœur Mercedes dans notre F1 Alpine. ».
Tandis que le communiqué pointe l'absurdité de mettre fin au développement des groupes motopropulseurs par Renault, les salariés n'oublient pas le véritable problème. Avec une compétitivité impressionnante en Formule 1, le départ de la firme de la discipline est définitif. « À l'avenir, la barrière technologique sera trop haute à reconquérir, les compétences seront disséminées, les investissements initiaux trop coûteux pour imaginer un retour en Formule 1 » ont-ils mis en garde.
Alors que le plan de transformation du site n'a pas séduit, les équipes demandent à la direction de revenir sur leur projet d'arrêter la production. « Nous ne pouvons accepter qu'Alpine et le Groupe Renault abîment leurs images[celle des groupes motopropulseurs], c'est pourquoi nous demandons à M. De Meo et son conseil d'administration de renoncer à cette décision. », lisait-on. « Les hommes et les femmes de Viry-Châtillon ne peuvent cautionner l'arrêt définitif par Renault de son programme de développement de moteurs F1. »
Après l'arrêt des moteurs d'ici 1 an, l'usine de Viry-Châtillon devrait être réinvestie dans les autres disciplines sportives dans lesquelles Renault est déjà engagé. Si cela semble une décision réfléchie, elle met en réalité les ingénieurs de la Formule 1 dans une position délicate. Une grande partie d'entre eux se retrouvera dans d'autres services déjà complets en matière de personnels. Forçant une partie d'entre eux à un départ précipité alors que d'autres motoristes en F1 vont recruter massivement comme Red Bull Power Train avec Ford ou Audi. Le savoir-faire des ingénieurs Renault sera donc mis à profit au sein de d'autres équipes.
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Et taper les Alpine en 2026.
Je suis né à Viry. Vécu 27 ans.
41 ans de Renault.
Roulé en Berlinette.
J'ai vraiment les boucles.
Autrement je ne pourrai plus garder mon Alpine Renault parce que j'aurai trop honte !
Bien à vous,