Entre stabilité et innovation, le dilemme de McLaren pour la fin de saison

F1. Alors que les six dernières manches de la saison approchent, McLaren fait face à un dilemme : apporter des modifications à ses monoplaces ou miser sur la continuité, au risque de laisser ses concurrents prendre l'avantage.

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La MCL38 de Lando Norris dans le paddock de Singapour.
© Motors Inside / La MCL38 de Lando Norris dans le paddock de Singapour.

Deux victoires de suite, 41 points d'avance au championnat constructeurs… McLaren a fait le plein de confiance à Bakou et Singapour avant la dernière longue trêve de la saison. L'écurie de Woking peut aborder les six derniers Grand Prix de la saison avec optimisme. Mais l'exigence de la Formule 1 ne permet pas aux Papayes de se reposer sur ses lauriers.

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La concurrence bat son plein dans cet exercice 2024. Le début de saison a été dominé par Red Bull et ses sept victoires en dix courses. Mercedes a connu un temps fort durant l'été avec trois succès en quatre Grand Prix. Ferrari semble capable de rivaliser sur chaque circuit. Mais c'est bien McLaren qui parait au-dessus du lot récemment avec quatre succès en six courses.

Des améliorations délicates

Le réveil des Papayes s'explique en partie par les difficultés rencontrées par leurs concurrents en termes d'amélioration. Les nouveaux planchers introduits cette année ont rarement donné des résultats satisfaisants. Ferrari puis Mercedes ont chacune dû faire marche arrière après avoir modifié leurs propres planchers. Les Oranges, quant à eux, ont décidé de retarder l'introduction du leur après avoir observé les déboires de leurs homologues.

Concernant Red Bull, sa baisse de forme est la conséquence de problèmes entraperçus dès la saison 2023, comme l'expliquait Christian Horner récemment. Les légères améliorations apportées ces derniers mois n'ont fait qu'aggraver la situation. Pour McLaren, apporter des changements à une monoplace qui fonctionne pourrait donc s'avérer risqué.

Rester inactif comporte des risques

Le directeur d'équipe des Papayes, Andrea Stella, l'admet : ce dilemme est délicat. « Nous avons quelques projets en cours et, évidemment, quand vous avez ce genre de performance en piste, vous pouvez toujours aborder les choses avec prudence en termes de développement », avançait-il après Singapour.

Le dirigeant redoute l'inaction dans le processus de développement : « Vous savez, en Formule 1, je ne suis pas sûr que l'on puisse trop reculer, parce que reculer signifie que les autres peuvent rattraper leur retard », a-t-il déclaré. « Nous ne savons pas quels sont les plans des autres. Red Bull, nous voyons que sur un circuit [de Singapour] où ils pensaient ne pas être très compétitifs en fin de compte, ils ont été [fini] deuxièmes. » Le vent tourne vite, d'autant que chaque circuit a ses spécificités et les monoplaces réagissent différemment selon le tracé.

Améliorer prudemment

L'écurie britannique se veut prudente dans l'optique de la fin de saison. Elle va continuer d'apporter des modifications à sa MCL38 tout en restant précautionneuse. Rob Marshall, concepteur en chef de McLaren, estime qu'il est primordial d'effectuer des ajustements pour chaque course : « C'est bien d'apporter de nombreuses petites améliorations tout le temps, un peu comme notre aileron de poutre ce week-end. »

Néanmoins, il est parfois préférable d'attendre une série d'améliorations pour ne pas perturber l'équilibre de la monoplace. « Si l'on procède petit à petit, on peut introduire une amélioration sur une pièce, puis travailler sur une autre pièce et découvrir qu'elle est un peu compromise par la modification précédente » explique le concepteur. Une série d'améliorations apporte davantage de certitudes : « Si vous les livrez en une seule fois, cette sorte de combinaison de pièces a été étudiée par CFD, développée et testée en soufflerie ensemble, et vous pouvez donc être plus sûr que cette combinaison de pièces fonctionne bien ensemble. »

« McLaren ne compte pas changer ses habitudes [...] Nous devons faire confiance à la façon dont nous avons travaillé jusqu'à présent » indique Andrea Stella. Au vu des récents succès des Papayes, cette stratégie semble bien fondée.

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