Les pilotes doivent être des modèles lorsqu'ils sont en public, selon Fernando Alonso
F1. L'Espagnol a indiqué que les pilotes de Formule 1 doivent accepter le fait qu'ils soient des modèles pour le public et qu'ils doivent donc être capables de maîtriser leur frustration. Une manière de répondre au conflit entre la FIA et Verstappen lors du Grand Prix de Singapour.
Fernando Alonso ne fait décidément pas comme tout le monde. Alors que la grande majorité des pilotes se sont rangés du côté de Verstappen face à la FIA, qui l'a sanctionné par des travaux d'intérêt général après que le triple champion du monde a utilisé un langage inapproprié lors d'une conférence de presse à Singapour, l'Espagnol s'est plutôt aligné avec l'instance dirigeante de la Formule 1, estimant que les pilotes doivent être capables de mieux maîtriser leurs émotions. Pour lui, la popularité grandissante de la discipline ces dernières années, en particulier chez la jeune génération, oblige finalement les pilotes à se tenir à carreaux et à utiliser un langage adapté, en particulier en conférence de presse, car elles sont diffusées et visibles par tous.
Pas de grossièretés devant les médias
« Ce que les fans apportent aux pilotes et aux sportifs, je pense que c'est une énorme responsabilité parce que vous êtes un modèle pour beaucoup de gens », a déclaré le double champion du monde lors d'un événement pour un sponsor d'Aston Martin à Chennai, en Inde. « Donc, vous devez bien vous comporter. Vous devez être prêt à être un modèle quand vous voulez l'être, et quand vous ne voulez pas l'être, vous devez quand même l'être. Quand vous voulez dire quelque chose qui n'est pas correct, vous devez vous retenir et être politiquement correct. » Pour Alonso, il est nécessaire d'avoir un comportement adéquat, car cela constitue une manière de remercier les fans pour le soutien qu'ils apportent et c'est aussi une façon de les respecter à travers des propos qui ne vont pas heurter leur sensibilité.
Être des modèles de respect selon Alonso
« Je rencontre beaucoup de fans à travers le monde qui, évidemment, suivent la Formule 1, mais ils disent toujours “tu es mon inspiration, tu n'abandonnes jamais, tu es un combattant”. Ces genres de choses vous rappellent qu'il y a beaucoup de gens qui vous regardent et observent comment vous abordez les choses. Donc, quand vous êtes un pilote ou que vous êtes sous les feux de la rampe, vous devez bien vous comporter. Je pense que les fans vous donnent beaucoup d'amour, vous motivent énormément, mais ils vous donnent aussi une énorme responsabilité pour faire ce qu'ils attendent de vous. » Des propos qui ne sont pas anodins, dans un contexte où la FIA vient d'annoncer vouloir limiter l'utilisation de jurons de la part des pilotes, un impératif que Max Verstappen n'avait pas respecté. Lors de la conférence de presse précédant les essais libres à Singapour, le Néerlandais était revenu sur son week-end à Bakou, soulignant que sa monoplace était « pourries » pour parler poliment.
Très vite, Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA, a condamné cette attitude du triple champion du monde et l'a sanctionné par des travaux d'intérêt public. Une décision critiquée par la plupart des pilotes, mais également par Red Bull, qui trouve cette sanction trop sévère. De son côté, Alonso soutient ce choix, expliquant que les pilotes sont regardés par des millions de personnes à travers le monde et qu'ils ne peuvent donc pas se permettre de dire tout ce qu'ils pensent. Des explications qu'il aurait pu ne jamais donner puisque l'ancien pilote Ferrari a révélé ne pas avoir choisi d'être pilote de Formule 1. « Je n'ai pas choisi d'être pilote. C'était mon père, je dois l'admettre. Dans mon cas, j'ai fait ma première course de karting à l'âge de trois ans, ce que vous pouvez imaginer, je n'ai pas choisi de faire cette course. Mon père était très heureux ce jour-là, ma mère moins. »
Une passion pour le foot plus que pour la Formule 1 au départ pour Alonso
« Ensuite, je pense que vous appréciez évidemment ce que vous faites, vous développez des compétences à un jeune âge et, si vous vous débrouillez bien, vous avez plus d'opportunités. Vous réussissez, vous gagnez, vous passez les catégories et finalement, vous arrivez en F1. » L'Espagnol envisageait d'abord de devenir footballeur professionnel, mais son père était tellement fier de lui lorsqu'il roulait au karting qu'il s'est finalement tourné vers la monoplace. « Quand j'avais huit, neuf, dix ans, je me souviens que je faisais des courses le week-end, mais en semaine, j'étais à l'école à jouer au football et j'étais gardien de but. Et je me souviens que je m'amusais plus à jouer au football que lors des week-ends de course. Mais je ne pouvais pas le dire à mon père. Et puis au football, il y a des centaines, des milliers de joueurs. En Formule 1, il n'y en a que 20. Donc, c'était plus attrayant, plus exclusif ! »
Un troisième titre mondial en vue ?
Désormais âgé de 43 ans, l'Espagnol sait qu'il vit ses derniers instants en Formule 1. Après ça, il espère atteindre de nouveaux objectifs, au niveau familial mais aussi sportif, même s'il ne compte pas retenter les 500 miles d'Indianapolis pour le moment. « Je n'ai pas d'enfants : c'est quelque chose que je veux avoir, comme un objectif personnel, dans les prochaines années, pas trop longtemps, j'espère. Il y a cette chose très attrayante, qui est de remporter le Grand Prix de Monaco en Formule 1, de gagner Le Mans en endurance et de gagner l'Indy 500 sur ovale, ce qu'on appelle la triple couronne du sport automobile. J'ai tenté l'Indy 500 trois fois, sans succès. C'est la seule qui manque. »
« Mais pour l'instant, ce n'est pas dans mes plans. Et après ça, parce que j'aurai 45, 46 ans, je pense que l'engagement qu'il faudrait pour aller à l'Indy 500, la quantité d'apprentissage que je devrais refaire, ce serait un peu trop. » Le Dakar pourrait donc être la cible privilégiée pour Alonso après sa fin de carrière, une carrière qui fut longue et couronnée de succès, même si l'ancien pilote Renault espère toujours remporter un troisième titre mondial avant de dire adieu au monde de la Formule 1.
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