Le manque de constance dans les décisions de la FIA encore pointé du doigt à Austin

Le resurfaçage du circuit n'aura donc pas changé la donne. Après une édition 2023 qui avait été particulièrement marquée par un abus des limites de piste, les instances de la Formule 1 ont décidé cette année d'apporter des modifications afin de remédier à ce problème. L'intérieur des virages 6, 13, 14 et 15 a vu sa zone d'asphalte réduite de 1,5 mètre et remplacée par du gazon, ainsi que l'adoption d'une zone de graviers à la sortie du virage 11, qui conditionne la longue ligne droite du circuit. Des adaptations qui étaient censées éviter aux pilotes de couper les virages. Pourtant, ce dimanche, les sanctions pour limites de piste ont été omniprésentes.

De nombreux pilotes sanctionnés... de 5 secondes

Cependant, ces pénalités ont été infligées dans le cadre de dépassements en dehors des limites de la piste et ont concerné quatre pilotes : Lando Norris, Pierre Gasly, George Russell et Yuki Tsunoda. Pour ce qui est du premier cité, sa pénalité est sans doute la plus controversée en raison des événements qui sont survenus entre Norris et Verstappen. Après un départ difficile et un premier relais à l'économie, le vainqueur du Grand Prix de Singapour est passé à l'attaque dans son dernier relais avec les pneumatiques durs et est parvenu à rattraper le Néerlandais, en difficulté avec sa Red Bull.

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Après plusieurs tours coincé derrière la monoplace autrichienne, le Britannique a tenté un dépassement dans le virage 12 au 52e tour. Norris, muni de son DRS, a attaqué par l'extérieur en retardant son freinage. Son rival ne s'avoua pas vaincu et retarda encore plus son freinage. Une situation qui a finalement vu les deux pilotes sortir de la piste, avec un Lando Norris prenant l'avantage sur le triple champion du monde. Malgré les directives de Verstappen, Norris ne relâcha pas et reçut une pénalité de cinq secondes, le privant ainsi de la dernière place sur le podium qui est revenue au Néerlandais.

Dans son rapport, la FIA a expliqué que : « La voiture n°4 [Lando Norris] était en train de dépasser la voiture n°1 [Max Verstappen] par l'extérieur, mais n'était pas à la hauteur de la voiture n°1 à la corde 5 [du virage 12]. Par conséquent, selon les directives sur les normes de conduite, la voiture n°4 avait perdu la "priorité" dans le virage. En conséquence, comme la voiture n°4 a quitté la piste et est revenue devant la voiture n°1, nous considérons qu'il s'agit d'un cas de sortie de piste et de gain d'un avantage durable. » Selon les commissaires, Verstappen avait la priorité dans le virage et Norris ne pouvait donc pas le doubler en dehors de la piste. Plus loin dans le document, les commissaires ont expliqué les raisons qui les ont poussés à ne lui infliger que cinq secondes au lieu des dix qui sont désormais distribuées durant les courses.

« Une pénalité de 5 secondes est imposée au lieu de la pénalité de 10 secondes recommandée dans les directives parce qu'après s'être engagé dans le dépassement par l'extérieur, le pilote de la voiture n°4 n'avait pas d'autre choix que de quitter la piste en raison de la proximité de la voiture n°1, qui avait également quitté la piste. Compte tenu de ce qui précède, nous déterminons que cela ne compte pas comme un "avertissement" de dépassement des limites de piste pour la voiture n°4. » Une sanction réduite mais malgré tout coûteuse, puisque le vice-champion de Formule 2 2018 perd trois points au classement par rapport à son rival néerlandais. Malgré tout, cette décision n'est pas prête d'être oubliée, d'autant que Verstappen a été épargné par une pénalité après avoir forcé un autre pilote en dehors de la piste, à la différence de Norris et de trois autres pilotes.

Gasy, Russell et Tsunoda sanctionnés... mais pas Verstappen

Du côté de Gasly, la situation est similaire à celle entre Norris et Verstappen. Le Normand a décidé d'attaquer la Williams d'Albon au virage 15 par l'extérieur et doubla son adversaire en dehors des limites de la piste. Albon, de son côté, était bien resté dans les limites de la piste, ce qui justifie plus facilement cette pénalité, difficile à avaler pour le pilote Alpine. « La voiture 10 [Gasly] dépassait la voiture 23 [Albon] à l'extérieur, était à la hauteur de la voiture 23 au sommet du virage mais a brièvement reculé avant la sortie du virage. Par conséquent, selon les directives de conduite, la voiture 10 avait perdu le 'droit' au virage. Ainsi, comme la voiture 10 a quitté la piste et est revenue devant la voiture 23, il s'agit d'un cas de sortie de piste avec avantage durable », ont expliqué les commissaires, qui ont finalement infligé une sanction de cinq secondes.

Enfin, pour Russell et Tsunoda, le contexte est similaire à celui opposant Norris et Verstappen, avec un pilote à l'intérieur forçant un autre pilote à s'écarter de la trajectoire et l'obligeant à sortir de la piste. Pour le Britannique, il s'agissait de Valtteri Bottas, tandis que le Japonais a été reconnu coupable de sa manœuvre sur Alexander Albon. Un verdict similaire a donc été transmis par la FIA. « Les directives de conduite stipulent que lors d'un dépassement à l'intérieur, le pilote ne doit pas forcer l'autre voiture à sortir de la piste et doit laisser un espace acceptable et équitable pour la voiture dépassée. Cela n'a pas eu lieu dans ce cas. Cependant, en atténuation, une pénalité de cinq secondes est imposée au lieu de la pénalité standard de 10 secondes, car les commissaires estiment que le fait de forcer la sortie de piste n'était pas délibéré, et que [Russell/Tsunoda] contrôlait la voiture à tout moment. »

Un manque de cohérence chez la FIA dans l'application des pénalités

En contrepartie, aucun des quatre pilotes cités n'a reçu de point de pénalité sur sa Super Licence. Néanmoins, les critiques pleuvent concernant le manque de constance dans les décisions prises par la FIA, qui a sanctionné ces quatre pilotes pour des raisons similaires à l'action effectuée par Max Verstappen au départ. De son côté, le Néerlandais n'a même pas reçu un simple avertissement. Une directive qui va longtemps faire parler, surtout si le titre ne se joue qu'à quelques points à la fin de la saison.

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