Le communiqué de la FIA concernant l'appel de McLaren sur la pénalité de Lando Norris aux USA
McLaren a fait appel de la décision des commissaires de course de sanctionner Lando Norris aux USA après son dépassement sur Max Verstappen, hors limites de piste. Cette demande d'appel a été rejetée par la FIA.


Le communiqué de la FIA concerne la requête de McLaren visant à obtenir une révision de la décision des commissaires de course imposant une pénalité de 5 secondes à Lando Norris lors du Grand Prix des États-Unis 2024.
Cette décision a fait polémique car Max Verstappen a défendu en sortant Lando Norris de la piste. McLaren estime donc que la faute revient au pilote Red Bull, alors que les deux hommes se battent pour le championnat du monde des pilotes 2024.
Voici au complet ce que dit le document de la FIA :
1. Le 24 octobre 2024, les commissaires de course ont reçu une requête de l'équipe McLaren F1 demandant un droit de révision conformément à l'article 14 du Code Sportif International de la FIA.
2. Cette demande porte sur une décision antérieure des commissaires, consignée dans le document 69, qui imposait une pénalité de 5 secondes à la voiture 4 pour une infraction à l'article 33.3 du règlement sportif de la Formule 1.
3. Une audience a été organisée le vendredi 25 octobre 2024 à 14h30 (heure du Mexique), convoquant toutes les parties concernées (documents 76 et 77).
4. L'audience a été conduite en visioconférence, avec l'accord de toutes les parties.
5. Participants à l'audience :
- Pour McLaren F1 : Andrea Stella et Randeep Singh
- Pour la FIA : Nikolas Tombazis et Tim Malyon
- Pour Oracle Red Bull Racing : Jonathan Wheatley et Stephen Knowles
6. L'audience visait à déterminer si un élément nouveau, significatif et pertinent, qui n'était pas disponible lors de la décision initiale, avait été découvert par McLaren, comme précisé à l'article 14.3.
7. Les commissaires devaient vérifier si l'élément présenté remplissait les quatre critères suivants :
- Significatif
- Pertinent
- Nouveau
- Indisponible au moment de la décision.
8. M. Singh, pour McLaren, a présenté un élément qu'il considérait comme répondant à ces critères. Il a déclaré que le document de décision comportait une affirmation incorrecte, à savoir :
- « La voiture 4 dépassait la voiture 1 par l'extérieur, mais n'était pas au même niveau que la voiture 1 au point de corde. »
- Selon McLaren, cette affirmation était fausse, car la voiture 4 avait déjà dépassé et se trouvait devant la voiture 1 au moment du freinage.
9. Andrea Stella a soutenu que l'argument de McLaren constituait une explication juridiquement sophistiquée, insistant pour que les commissaires reconnaissent qu'il s'agissait d'une affaire substantielle par rapport aux révisions antérieures.
10. Jonathan Wheatley, de Red Bull, a rappelé que les exigences pour obtenir un droit de révision sont extrêmement élevées. Il a exprimé des doutes sur le fait que les critères avaient été remplis dans ce cas précis.
11. Randeep Singh a cependant affirmé que, selon lui, McLaren avait réussi à atteindre ce seuil.
12. Stella a également mentionné que ses commentaires après la course aux États-Unis reflétaient l'idée que cette affaire avait une portée beaucoup plus profonde que les cas de révision habituels. Les commissaires ont précisé que la décision serait prise sur le fond de l'argument présenté et non sur les remarques antérieures.
13. Les représentants de la FIA n'ont fait aucune déclaration à ce stade.
14. Singh a clôturé son intervention en insistant sur le fait que McLaren avait respecté le niveau d'exigence requis, ajoutant qu'il faudrait peut-être repenser la manière de prendre les décisions correctes en course.
15. Nikolas Tombazis a conclu en remerciant les participants pour leur politesse tout au long de l'audience.
16. L'audience a été suspendue à 14h55 afin de permettre aux commissaires de délibérer sur la conformité des éléments présentés aux critères de l'article 14.1.1.
17. Les commissaires ont également rappelé des décisions similaires rendues par le passé, notamment celles impliquant McLaren (Canada 2023), Aston Martin (Arabie Saoudite 2023) et Ferrari (Australie 2023). Ils ont noté que le niveau d'exigence reste extrêmement élevé pour accorder une révision.
18. Enfin, les commissaires ont estimé qu'il était crucial de clarifier la nature exacte de l'erreur invoquée par McLaren. L'erreur alléguée portait sur l'interprétation selon laquelle la voiture 4 « était en train de dépasser », tandis que McLaren soutenait qu'elle avait déjà terminé le dépassement au moment concerné.
19. Plutôt que de déterminer si cette requête répond à l'un des critères exigés, les commissaires ont décidé de se concentrer sur un critère en particulier, à savoir la pertinence.
20. En ce qui concerne la pertinence, McLaren semble soutenir que le constat des commissaires selon lequel « la voiture 4 n'était pas au même niveau que la voiture 1 au point de corde » est une erreur et que la voiture 4 avait dépassé la voiture 1 avant le point de corde (et que la voiture 1 était donc celle en train de dépasser). McLaren affirme que cette erreur constitue en soi un nouvel élément. Cette affirmation est considérée comme non fondée. Une requête en révision a pour but de corriger une erreur factuelle ou juridique dans une décision. Tout nouvel élément doit démontrer cette erreur. Cependant, l'erreur elle-même ne peut pas être considérée comme le nouvel élément mentionné à l'article 14.
21. Dans ce cas, l'idée que la décision écrite (document 69) constituait l'élément nouveau et pertinent, ou qu'une erreur dans cette décision représentait un élément nouveau, n'est pas valable et est donc rejetée.
22. Par conséquent, en l'absence de tout nouvel élément pertinent, la requête est rejetée.
23. Cependant, les commissaires tiennent à souligner ce qui suit, afin d'attirer l'attention de l'autorité réglementaire :
Le « seuil élevé » actuel, tel qu'il est défini dans l'article 14, semble davantage conçu pour des décisions prises à la suite d'une audience où toutes les parties sont présentes, et non dans le contexte sous pression d'une session de course, lorsque les décisions sont prises en l'absence de certaines parties, comme le permet le Code Sportif International.
24. Les commissaires précisent qu'ils considèrent que la requête de McLaren a été déposée de bonne foi.
L'article 14.3 du Code Sportif International de la FIA stipule : « La décision des commissaires concernant l'existence ou non d'un tel élément n'est pas susceptible d'appel… ».