George Russell : « J'ai dit qu'il fallait rester en piste »
F1. Quatrième à l'arrivée du Grand Prix du Brésil, le Britannique n'a pas caché sa frustration à l'arrivée du Grand Prix. Le pilote Mercedes regrette que l'équipe ne lui ait pas fait confiance et ait décidé de l'arrêter aux stands.
C'est une opportunité de victoire qui a été manquée par Mercedes ce dimanche sur le circuit d'Interlagos. Déjà vainqueur en 2022, George Russell avait l'occasion de rééditer cette performance après un week-end qui démarrait bien pour le pilote britannique.
Un rythme convaincant tout au long du week-end
Dès la première séance d'essais libres, où il a terminé deuxième, le vainqueur du Grand Prix d'Autriche cette saison a montré qu'il était rapide au volant d'une monoplace pourtant difficile à manœuvrer, comme en témoigne la course difficile de son coéquipier Lewis Hamilton, qui s'est battu avec sa machine. Finalement sixième des qualifications sprint, le Britannique a terminé à la même position durant la course de samedi. Une performance attendue pour Russell, conscient que sa voiture n'avait pas le rythme pour jouer les toutes premières places. « C'est exactement ce que nous attendions. Nous sommes isolés entre le top 5 et l'autre groupe. C'est la situation dans laquelle nous sommes à l'heure actuelle. »
« Je finis six secondes derrière Carlos [Sainz] et six secondes devant [Pierre] Gasly, c'est exactement ce qu'on attendait. On doit continuer à progresser, mais on n'aura pas une voiture pour la pole d'ici aux qualifications. » Pourtant, lors des qualifications, reportées au dimanche matin en raison des mauvaises conditions météorologiques du samedi, Russell réalise une excellente performance sur une piste humide, avec une deuxième place sur la grille, derrière la McLaren de Lando Norris. Interrogé sur cette performance, l'ancien pilote Williams a révélé vouloir simplement faire une bonne course après deux week-ends consécutifs où il est parti à la faute et a endommagé sa Mercedes.
Une première partie de course maîtrisée
Sur une piste toujours aussi humide, c'est le Britannique qui prend le meilleur départ et s'empare de la première position aux dépens de son compatriote Lando Norris. Une situation idéale pour Russell, qui n'est désormais plus perturbé par les projections d'eau de la voiture devant lui et peut ainsi contrôler la course. « C'était très difficile, mais nous étions à l'aise dans les premiers tours, tout était sous contrôle. J'avais 12 secondes d'avance sur la troisième place, je gérais l'avance sur Lando. » Néanmoins, au 28e tour, tout bascule pour le pilote Mercedes.
Une erreur stratégique de la part de Mercedes
Après l'incident de Nico Hülkenberg, les commissaires décident de déployer la voiture de sécurité virtuelle. Cependant, cette annonce intervient après que Russell et Norris ont franchi la ligne d'arrivée. Un tour plus tard, ils décident tous deux de s'arrêter pour passer un nouveau train de pneumatiques intermédiaires. Cependant, la pluie redouble d'intensité, ce qui incite la FIA à déployer la Safety Car en raison des conditions de piste trop dangereuses. Alors que les pilotes s'alignent derrière la voiture conduite par Bernd Mayländer, Franco Colapinto perd le contrôle de sa Williams dans le virage 15, provoquant l'apparition du drapeau rouge. Une décision idéale pour les trois premiers de la course : Ocon, Verstappen et Gasly, qui peuvent ainsi changer de pneus gratuitement.
Finalement quatrième, juste derrière Pierre Gasly, Russell n'a pas caché sa frustration à l'arrivée du Grand Prix. Le Britannique regrette que l'équipe ne l'ait pas écouté et de ne pas avoir suivi l'exemple de Spa, où il avait été le seul pilote de tête à n'effectuer qu'un seul arrêt, ce qui lui avait permis de remporter la course avant d'être finalement disqualifié. « Très douloureux, tout bien considéré, pas grand-chose à dire vraiment. C'était "stand". J'ai dit "rester en piste". C'était encore "stand", j'ai dit "rester en piste". Et ils ont dit "stand" encore une fois. J'ai dit que je voulais rester en piste. Et au dernier moment, il faut y aller... Parfois, il faut faire confiance à son instinct. La dernière fois que j'ai fait confiance à mon instinct, ça s'est bien passé. »
Une victoire possible ?
Le pilote Mercedes aurait aimé que l'équipe suive ses directives, lui qui estime être mieux placé pour analyser la course et connaître les conditions de piste. Selon lui, son résultat aurait pu être meilleur. « Depuis le cockpit, il était très clair que ça allait être un drapeau rouge ou une voiture de sécurité, parce que les conditions étaient intenables. Et puis j'ai eu Shov [Andrew Shovlin, directeur de l'ingénierie en piste de Mercedes] qui a pris la parole pour annuler les instructions de mon ingénieur et dire "stand". Aujourd'hui, qui sait si nous aurions pu gagner la course ? Mais si nous n'étions pas rentrés aux stands, nous aurions été en tête au redémarrage, contrôlant le rythme durant les 30 premiers tours. Avec Lando derrière nous, nous avions aussi une très bonne vitesse de pointe. P2 aurait été un minimum. »
« Clairement, les pilotes qui ne se sont pas arrêtés ont fini 1-2-3 et nous avons fini en tête des pilotes qui l'ont fait. Donc, je peux en retirer un peu de satisfaction. » Le résultat reste tout de même satisfaisant pour le pilote britannique et lui permet de dépasser son coéquipier au classement des pilotes. Cependant, la victoire était possible ce week-end, et l'écurie devra donc être capable de mieux optimiser ses courses lors des trois dernières manches de la saison si elle veut donner à l'un de ses pilotes une dernière victoire en 2024.
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