Norris peut-il encore rattraper Verstappen après la désillusion d'Interlagos ?
Après sa sixième place au Grand Prix de São Paulo, Lando Norris voit ses espoirs de titre s'amenuiser face à Max Verstappen. Avec 62 points de retard et seulement 86 points encore en jeu, le pilote McLaren peut mathématiquement encore être sacré, mais devra compter sur une série de contre-performances du Néerlandais. McLaren affirme que le titre pilote n'était pas leur objectif principal, privilégiant le championnat constructeurs.
Le Grand Prix de São Paulo 2024 devait être celui du grand rapprochement. Avec Lando Norris en pole position et Max Verstappen relégué en 17ème place sur la grille, tous les espoirs étaient permis pour McLaren. Mais la course brésilienne a finalement tourné au cauchemar pour le Britannique, terminant sixième pendant que son rival signait l'une des plus belles remontées de sa carrière jusqu'à la victoire.
De 44 points avant Sao Paulo, l'écart au championnat s'est creusé à 62 points, laissant à Norris une équation quasi impossible à résoudre avec seulement trois Grand Prix restants. Le calendrier, qui emmènera la Formule 1 à Las Vegas, au Qatar puis à Abu Dhabi, offre encore 86 points à prendre, en comptant la course sprint qatarie. Un total théoriquement suffisant, mais qui nécessiterait un scénario digne des plus grands retournements de situation de l'histoire de la discipline.
Le miracle mathématique de Norris
Pour garder un espoir de coiffer sa première couronne mondiale, Lando Norris doit d'abord survivre au Grand Prix de Las Vegas. Une course qui pourrait déjà sacrer Verstappen si le Néerlandais maintient un écart supérieur à 60 points. En d'autres termes, Norris doit impérativement marquer trois points de plus que son rival dans les rues de Sin City.
En effet, Verstappen n'a besoin que de 18 points (soit une deuxième place) pour être assuré du titre avant même les deux dernières courses. De son côté, Norris doit absolument gagner à Las Vegas tout en espérant que son rival ne prenne que 15 points maximum (soit une quatrième place). Seulement même dans ce scénario, l'écart serait réduit à moins de 60 unités, laissant une infime chance au pilote McLaren de relever le défi.
L'histoire de la Formule 1 n'est pourtant pas avare en miracles de dernière minute. En 2007, Kimi Räikkönen accusait un retard de 17 points, l'équivalent de 43 points aujourd'hui, sur Lewis Hamilton à deux courses de la fin. Mais grâce à une remontée spectaculaire, le Finlandais avait réussi à remporter deux des trois dernières courses et finalement décrocher le titre pour un petit point.
Plus impressionnant encore, Nelson Piquet avait comblé en 1983 un déficit de 14 points, soit environ 39 points actuels, sur Alain Prost à trois courses du but et remporté le titre. A la fin ils n'étaient séparés que de deux points, pourtant tout comme Verstappen actuellement, Prost avait mené la course au titre pendant la majeure partie de la saison.
Mais, la domination du triple champion néerlandais cette saison rend le défi encore plus complexe pour Norris. Le pilote Red Bull n'a manqué de marquer des points qu'une seule fois, lors du Grand Prix d'Australie où un problème avec son frein arrière droit l'avait contraint à se retirer de la course. Sa régularité implacable contraste avec les performances en dents de scie de McLaren, malgré les progrès considérables de l'écurie britannique depuis le début de saison.
McLaren relativise, Norris reste pragmatique
Dans le paddock, l'équipe McLaren tente de garder la tête froide. Andrea Stella, son directeur, a d'ailleurs clarifié la position de l'écurie après São Paulo, « Le championnat pilotes n'a jamais été notre objectif principal. Notre priorité a toujours été le championnat constructeurs, même lorsqu'il fallait prendre des décisions stratégiques concernant nos pilotes. »
Ce changement de discours serait-ce une façon de protéger Norris, dont la pression aurait pu expliquer certaines erreurs au Brésil ? Non, d'après Stella, « Je ne pense pas qu'il y avait une pression particulière pour Lando. Nous profitions de cette quête, même si de l'extérieur, certaines erreurs ont pu être surinterprétées. », a-t-il déclaré après la course.
L'intéressé, quant à lui, garde un discours pragmatique face à la situation, « J'ai fait tout ce que je pouvais aujourd'hui », déclarait-il simplement après sa sixième place à Interlagos. « Max a gagné la course, bravo à lui. Mais ça ne change rien à notre approche. »
La réalité mathématique laisse donc une faible chance à Norris. Mais entre un miracle statistique et sa concrétisation sur la piste, l'écart reste considérable. McLaren, qui mène le championnat constructeurs avec 36 points d'avance sur Ferrari, semble d'ailleurs avoir déjà choisi son combat principal. Pour Lando Norris, la quête d'un premier titre mondial devra probablement attendre, à moins d'un retournement de situation qui marquerait l'histoire de la Formule 1.
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