George Russell : "Mon style de pilotage a bien fonctionné avec ces voitures"
Le Britannique a réalisé une nouvelle saison convaincante. En 3 ans de collaboration avec Lewis Hamilton, il a fait beaucoup plus que résister au septuple champion du monde britannique. Des performances qu'il estime être dues à son pilotage minimaliste, qui convient parfaitement aux nouvelles monoplaces.


George Russell vient de boucler l'une de ses meilleures saisons en Formule 1. Malgré quelques erreurs, le pilote Mercedes a livré une prestation plus que convaincante en 2024, avec à la clé deux victoires (en Autriche et à Las Vegas) et quatre podiums.
Si 2022 a été l'année où il a marqué le plus de points (275 unités), sa campagne 2024 fut tout aussi probante. Dans une monoplace souvent difficile à comprendre et à piloter, et face à une concurrence de plus en plus féroce, l'ancien pilote Williams a montré tout son talent, en particulier dans l'exercice des qualifications.
Des qualifications largement à l'avantage de Russell en 2024
En 24 manches, le Britannique a devancé son coéquipier à 18 reprises dans les qualifications officielles et a systématiquement battu Lewis Hamilton lors des qualifications sprint. Ses excellentes performances dans l'exercice du tour rapide ont forcément attiré l'attention, en particulier quand on connaît le rythme affiché par son coéquipier, sept fois champion du monde.
Interrogé pour savoir s'il avait une explication à ce rythme, l'ancien champion de Formule 2 a mis en avant son style de pilotage. « Je pense que mon style de pilotage naturel a probablement bien fonctionné avec ces voitures. »
Un pilotage tendre qui l'avantage
En effet, le style qualifié de minimaliste de George Russell lui a beaucoup servi depuis les nouvelles réglementations de 2022 et le retour des voitures à effet de sol. Le Britannique adopte souvent des trajectoires assez douces et ne met qu'un seul coup de volant au moment de prendre un virage. Cela lui permet de ne pas forcer sur les pneumatiques, réduisant ainsi leur pression tout en les maintenant à une température optimale, une pratique cruciale en qualifications, où une bonne température des pneus est indispensable pour réaliser le meilleur tour possible.
À l'inverse, Lewis Hamilton adopte un style plus agressif. L'ancien pilote McLaren est un adepte des freinages tardifs, qu'il combine avec des coups de volant assez brusques. Un style qui entraîne une instabilité sur l'arrière de la voiture, ce qui lui a coûté cher à plusieurs reprises et a rendu sa monoplace de plus en plus difficile à piloter, en particulier en qualifications. Néanmoins, George Russell a tenu à nuancer ses propos, affirmant que les nouvelles monoplaces ne sont pas la seule source de son rythme plus élevé ces derniers temps.
« Mais, en même temps, mon bilan en qualifications face à mes coéquipiers avec la précédente génération était bon, et dans chaque catégorie, mes résultats en qualifications ont été solides. »
« Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de particulier avec cette génération. Mais, évidemment, Lewis a été mon coéquipier le plus coriace, donc je pense que c'est pourquoi cela a été un peu plus mis en lumière. »
Une compréhension de la monoplace de plus en plus marquée
Selon lui, c'est surtout l'expérience acquise au fil de la saison qui lui a permis de mieux comprendre la monoplace et les pneus, et de maximiser ses résultats — ce qu'il est parvenu à faire, en particulier en fin de saison (sept top 5 sur les huit dernières manches).
« Vous apprenez au fil de la saison ce qu'il faut faire pour tirer le meilleur parti des pneus, là où vous pouvez exploiter les points forts de la voiture et là où vous devez être prudent face à ses faiblesses. [À la fin de 2024], je sais exactement où se situent les points forts et les faiblesses et les éléments auxquels je dois faire attention. »
« Gérer les mauvais résultats est également essentiel, je pense que je suis plutôt bon pour tourner la page et passer à autre chose, tout en apprenant de ces moments, alors que dans ma jeunesse, j'aurais probablement ressassé les choses plus longtemps. Maintenant, même si je suis derrière Lewis lors d'une séance EL3, ou même en Q2, je ne stresse pas. Je sais que ce qui s'est passé avant n'a pas d'importance. C'est ce tour unique en Q3 qui fera la différence. »
Avec le transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari, George Russell devient désormais le leader de Mercedes. Un nouveau rôle pour le Britannique, qui va devoir mener l'équipe vers les sommets.
Malgré tout, son rythme de fin de saison prouve qu'il a toutes les cartes en main pour permettre à l'écurie allemande de regagner des trophées, d'autant qu'il sera accompagné d'un jeune pilote très talentueux : Andrea Kimi Antonelli. Avec tous ces changements, Mercedes sera assurément l'une des équipes à suivre en 2025.