Andy Cowell : "Aston Martin doit se concentrer sur l'efficacité de ses pièces"
Le nouveau directeur d'équipe se dit fier que l'écurie est installé autant de mises à jour cette saison. Cependant, il a souligné l'importance de les analyser correctement et efficacement avant de les introduire dans les monoplaces.


Une saison qui ne fut pas à la hauteur des ambitions de l'écurie. En 2024, Aston Martin a connu une saison décevante, ponctuée par une cinquième place au classement des constructeurs, bien devant Alpine mais très loin derrière Mercedes. Une anomalie pour une équipe qui dispose d'un budget et d'infrastructures censés lui permettre d'être aux avant-postes. Cependant, si le travail effectué à l'extérieur est fructueux, à l'intérieur, l'équipe éprouve des difficultés, notamment en matière de développement de la voiture. Depuis la saison dernière, un constat alarmant s'impose : chaque nouvelle pièce introduite par l'écurie britannique semble inefficace.
À lire aussi :Le nouveau patron d'Aston Martin opère une réorganisation interne avant le début de la saison 2025
Des mises à jour qui n'ont pas fait progresser la monoplace
Après six courses dans les points lors des six premières manches, l'écurie de Lawrence Stroll a profité du début de la tournée européenne pour introduire de nombreuses améliorations à Imola. Parmi celles-ci : un tout nouveau plancher, un aileron avant, une géométrie de suspension arrière et des pontons. L'objectif était de se rapprocher un peu plus des quatre équipes de pointe. Cependant, ces évolutions ont eu l'effet inverse : la voiture a finalement régressé.
Lors des quatre courses suivantes, l'équipe basée à Silverstone n'est rentrée qu'une seule fois dans les points, au Canada. Cette tendance s'est confirmée tout au long de la saison. Malgré de multiples améliorations, la voiture n'a jamais semblé se rapprocher de la tête de course et a même été devancée en termes de performances par Haas, Alpine et Racing Bulls, en fin de saison.
Des analyses plus approfondies à effectuer
Pour le nouveau directeur, Andy Cowell, cette situation est inconcevable. Selon lui, l'équipe doit revoir son fonctionnement. Plutôt que de chercher à tout prix à introduire des évolutions, il faudrait d'abord les analyser de manière approfondie à l'usine, afin d'être certain qu'elles fonctionnent avant de les installer sur les monoplaces et de les rendre performantes. « Il n'y a pas de manque d'efforts dans toute l'équipe », a expliqué le Britannique, parfaitement conscient que les ingénieurs travaillent d'arrache-pied pour trouver des solutions. Cependant, l'efficacité doit désormais être priorisée au sein de la structure.
« Nous avons clairement remporté le championnat du monde du nombre de mises à jour en 2024, mais ces mises à jour n'ont pas permis de réduire les temps au tour – et ce que tout le monde veut dans ce domaine, c'est réduire les temps au tour. Ça ne veut pas dire que nous devons avoir raison à chaque fois. J'ai vu des statistiques montrant que, dans des environnements de véritable recherche et développement, un taux de réussite de 20 % est considéré comme élevé. »
« Si nous pouvons atteindre 20 % de succès, c'est bien, mais cela doit se produire sur le campus technologique AMR, et non en piste. » Pour l'ancien responsable moteur chez Mercedes, la clé de la réussite d'Aston Martin dépend de sa capacité à tirer profit des outils à sa disposition et à rendre les mises à jour plus efficaces.
Une efficacité technique à trouver
« Nous devons nous assurer que tous nos outils et processus au campus technologique fonctionnent suffisamment bien pour que chaque mise à jour apportée en piste ait au moins 90 % de chances de fonctionner et de répondre à nos attentes. Ce n'est pas facile à atteindre, mais c'est ce que nous devons viser. Nous avons des outils CFD très puissants et la soufflerie la plus avancée du sport, qui sera bientôt opérationnelle. »
« Il y aura toujours un risque que les données ne correspondent pas complètement à ce que nous trouvons sur le circuit, mais nos simulations peuvent nous donner une direction solide. Je suis convaincu que nous pouvons atteindre un point où nous avons raison 90 % du temps. C'est le niveau auquel opèrent les équipes championnes du monde, donc cela doit être notre objectif minimum. »
Remporter des titres reste l'objectif d'Aston Martin
Si Aston Martin est encore loin des premières positions, l'objectif reste le même : remporter des championnats. Pour celui qui a remplacé Mike Krack en tant que directeur d'équipe, cet objectif, bien que difficile à atteindre, permet de pousser tout le personnel à donner le meilleur de lui-même pour tenter de l'atteindre. « Il est acceptable de fixer un objectif sans savoir comment l'atteindre au départ – un objectif que les gens pensent impossible en termes de temps et de performances. Il s'agit ensuite de décomposer les choses. »
« Tout le monde veut la voiture la plus rapide, mais la seule façon d'y parvenir est de fixer des objectifs extrêmement ambitieux, qui vont vraiment vous pousser. C'est pour cela que nous sommes là – il ne sert à rien de concevoir et de construire une voiture de F1 qui n'est pas la plus rapide. La Formule 1, c'est l'ingéniosité compétitive. Les gens dans ce sport sont des pionniers. Il le faut si vous voulez réaliser l'ambition de devenir champion du monde, et c'est notre ambition. »
Si les ambitions d'Aston Martin sont élevées, la réalité de la piste est pour l'instant bien différente. Malgré tout, l'arrivée d'Adrian Newey et les récents investissements donnent une dimension plus positive au projet. Et si Aston Martin, déception de la saison 2024, devenait la bonne surprise de 2025 ? Rendez-vous dès la manche d'ouverture à Melbourne, le 16 mars, pour le découvrir.
Cher visiteur, vous pouvez ajouter Motors Inside dans vos sources favorites sur Google News.