F1

Pourquoi Helmut Marko refuse de quitter Red Bull ?

À 81 ans, la figure incontournable de Red Bull Racing est toujours prête à dégainer une déclaration fracassante dans le paddock. Si beaucoup se demandent pourquoi il ne prend pas sa retraite, la réponse tient en deux noms : Max Verstappen et Dietrich Mateschitz.

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Helmut Marko et Max Verstappen dans le paddock
© Motors Inside / Helmut Marko et Max Verstappen dans le paddock

Le lien entre Helmut Marko et Max Verstappen ne date pas d'hier. Dès son adolescence, le Néerlandais a impressionné le mentor autrichien : « La première fois que j'ai eu une conversation sérieuse avec Max, il avait 13 ans. Normalement, je parle à un jeune pilote pendant 10 à 15 minutes. Avec lui, c'était plus d'une heure », confie Marko à Formula 1 Magazine. Cette connexion n'a cessé de grandir au fil des années, jusqu'à devenir l'un des piliers de Red Bull. Verstappen lui-même ne cache pas son attachement à l'Autrichien : « Il est comme un deuxième père pour moi ». Et ça, c'est loin d'être anodin dans un sport où les relations entre pilotes et dirigeants sont souvent purement professionnelles. En 2024, quand des tensions internes ont d'ailleurs menacé la place de Marko chez Red Bull, Max a été catégorique : « Si Marko devait partir, Max quitterait également l'équipe ». Une prise de position forte, qui prouve à quel point ces deux-là sont inséparables.

Sa mission : protéger l'esprit Red Bull

L'autre raison qui pousse Marko à continuer, c'est l'esprit de Red Bull, forgé par son ami et fondateur Dietrich Mateschitz, décédé en 2022. « Je fais encore ce travail pour deux raisons : l'une d'entre elles est Max, et l'autre est de protéger l'esprit de Red Bull et de Dietrich Mateschitz au sein de l'équipe », explique Marko. Red Bull a toujours eu une approche unique en F1. Contrairement à d'autres écuries qui achètent des talents, la marque autrichienne les façonne elle-même. « Le patron disait toujours : nous n'achetons pas de stars, nous en fabriquons », rappelle Marko. Et Max Verstappen en est l'exemple parfait : « Max est direct, accessible et un grand sportif. C'est merveilleux de travailler avec quelqu'un comme ça », ajoute Marko. Depuis la disparition de Mateschitz, Red Bull a connu des secousses internes. Des tensions sont apparues, notamment autour de Christian Horner et du management de l'équipe. Marko a dû jouer les équilibristes pour préserver l'ADN de l'écurie, et ce n'est pas toujours simple.

Malgré une domination sans partage ces dernières années, Red Bull a traversé des turbulences en 2024. Si Verstappen a encore écrasé la concurrence, l'écurie autrichienne a dû traverser une saison plus compliquée que prévu. « Les succès de Max ont en fait masqué les problèmes que nous avions avec la voiture », admet Marko. « Même si notre voiture n'était pas la plus rapide, la deuxième plus rapide ou la troisième plus rapide, il en a toujours tiré le meilleur parti ». C'est dire à quel point Verstappen a haussé son niveau de jeu. « Max s'est encore amélioré », confirme Marko, impressionné par son protégé. Alors que la RB20 montrait des faiblesses dès le Grand Prix de Miami, Verstappen a su compenser avec son talent brut et son instinct de tueur.

Un duo indissociable

Helmut Marko le sait : tant que Max Verstappen sera là, lui aussi sera là. Le Néerlandais est bien plus qu'un simple pilote pour lui, c'est un héritier de la philosophie Red Bull, « un fils spirituel » dans le paddock. Même si Marko reste modeste sur cette relation : « Que je sois son deuxième père ? Haha, tu ne m'entendras pas dire cela », plaisante-t-il.

Une chose est sûre : tant que Max sera derrière un volant, on n'a pas fini de voir l'Autrichien arpenter le paddock avec sa casquette et son regard perçant.

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