Xavier Marcos, l'ancien ingénieur de piste de Charles Leclerc, revient sur son expérience en F1
Après plusieurs années en Formule 1 chez Ferrari, notamment en tant qu'ingénieur de piste de Charles Leclerc, Xavier Marcos a été interviewé par formula1.it. Il est revenu sur la façon dont le pilote monégasque apprend de ses coéquipiers et s'est exprimé sur les chances de Ferrari de remporter le championnat constructeur la saison prochaine.


Xavier Marcos : "Chez Ferrari, on se sent faire partie de l'histoire"
Xavier Marcos, ancien ingénieur de piste de Charles Leclerc, s'est confié à Alessio Ciancola dans un entretien exclusif publié le 9 février sur Formula1.it. Désormais directeur technique chez Cadillac en championnat du monde d'endurance (WEC), l'ingénieur espagnol a connu un parcours riche, entre la Nascar, plusieurs écuries de F1 et surtout la Scuderia Ferrari, où il a accompagné Charles Leclerc dès son arrivée en 2019. Son passage à Maranello l'a profondément marqué, comme il l'explique : « Tu arrives sur la piste, tu es dans le garage et tout est rouge, et tu commences à te sentir [faire] partie de l'histoire. Tu es dans l'équipe avec la plus grande histoire qui existe. »
Mais avant d'arriver au sommet, son parcours a été jalonné d'expériences formatrices. Diplômé d'ingénierie à Barcelone, il a commencé comme mécanicien dans le karting avant de gravir les échelons en Formule Renault, en GP2 et en F3000. Son entrée en F1 s'est faite en 2010 avec la modeste écurie HRT, où il a appris à jongler avec des ressources limitées. Après un passage chez Williams, il a tenté une aventure en Nascar avant d'être recruté par Ferrari en 2018.
Leclerc et ses anciens coéquipiers : un apprentissage permanent
Xavier Marcos a suivi de près l'évolution de Charles Leclerc aux côtés de ses différents coéquipiers, et notamment Sebastian Vettel. Selon lui, le Monégasque a « beaucoup appris de lui, surtout de sa manière d'être vraiment concentré sur les détails. » Un élément qui a renforcé sa progression, tout comme la rigueur et la constance de Carlos Sainz. « Avec Charles, nous avons toujours pris cet aspect comme référence », ajoute l'ingénieur. Une capacité d'adaptation qui pourrait encore être un atout majeur dans les années à venir.
De son côté, Marcos garde un souvenir fort de son travail avec Leclerc : « Charles est un pilote exceptionnel, doté d'un talent naturel incroyable. Il est aussi une personne humble, toujours respectueuse. Malgré la célébrité et la pression d'être chez Ferrari, il n'a jamais changé. »
L'arrivée de Hamilton : un défi pour Leclerc
Le transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari en 2025 suscite une attente immense, y compris au sein de l'écurie. Xavier Marcos révèle que la première réaction de Charles Leclerc à cette annonce a été de se demander immédiatement « ce qu'il pouvait apprendre de Lewis, comment il pouvait progresser : la bonne approche dans le sport automobile. » Une attitude qui témoigne une fois de plus de l'état d'esprit du Monégasque, toujours tourné vers l'amélioration.
Marcos reconnaît néanmoins que l'arrivée du Britannique représentera un défi pour Leclerc. Non seulement il devra affronter un septuple champion du monde en interne, mais il devra aussi s'assurer que cette cohabitation bénéficie à l'équipe plutôt que de créer des tensions.
Le facteur clé du succès pour Ferrari en 2025
Si Ferrari veut renouer avec la victoire, plusieurs éléments devront s'aligner. Pour Xavier Marcos, l'équipe de Maranello dispose de toutes les compétences nécessaires pour viser les sommets, tout comme Leclerc possède les qualités pour mener ce projet. Mais une inconnue demeure : l'adaptation de Lewis Hamilton. Après tant d'années chez Mercedes, la transition vers une nouvelle structure et une nouvelle philosophie technique représente un défi de taille. « Plus son adaptation sera rapide, mieux ce sera pour Ferrari et pour lui », souligne Marcos. Un paramètre qui pourrait faire toute la différence dans la quête du titre.
De son côté, Marcos a tourné la page de la F1 et se concentre désormais sur son rôle de directeur technique chez Cadillac en WEC et IMSA. Un poste qui lui permet d'avoir une vision plus globale du développement des voitures, loin du stress des week-ends de Grand Prix. Pourtant, il ne cache pas que la Scuderia Ferrari restera toujours une partie importante de sa carrière : « La Ferrari fera toujours partie de ma vie. Avant, elle n'était pas là, maintenant elle l'est et elle le sera toujours. »
Alors que la saison 2025 se dessine déjà en filigrane, Ferrari se retrouve face à une opportunité unique. Avec une paire de pilotes de ce calibre et une équipe technique déterminée, l'espoir d'un retour au sommet n'a jamais semblé aussi crédible.