Hülkenberg remet en question les restrictions de langage de la FIA
Le pilote allemand critique la nouvelle décision de la FIA qui vise à interdire les jurons en F1. Pour lui, cette mesure est inutile et risque de brider la spontanéité des pilotes.


Nico Hülkenberg n'y va pas par quatre chemins : ces nouvelles règles, il ne les comprend pas. Et il n'est pas le seul ! La FIA a décidé de sanctionner plus sévèrement les pilotes pour leurs écarts de langage, interdisant les jurons et menaçant d'amendes, de déductions de points et même de suspensions.
Un tournant qui ne plaît pas dans le paddock. « Je suis un peu surpris et, honnêtement, je ne comprends pas très bien pourquoi nous avons besoin de cette règle, pourquoi elle était nécessaire », a lâché Hülkenberg aux médias durant les essais à Bahreïn. Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, avait déjà exprimé son ras-le-bol des injures dans les championnats de monoplaces. Mais avec cette décision, il a réveillé une polémique qui fait grand bruit en F1.
Des sanctions absurdes ?
Les pilotes sont maintenant sous surveillance accrue. Adrien Fourmaux, pilote de WRC, en a déjà fait les frais, tandis que Dan Ticktum en Formule E est passé entre les mailles du filet… tout ça parce qu'il a juré sur la radio de son équipe et non devant les médias. « La formulation de cette règle est très large », souligne Hülkenberg. Même en essais, la limite est floue : Max Verstappen et George Russell ont lâché quelques « mots doux » lors des tests de pré-saison. S'ils avaient été en pleine course, ils auraient risqué des sanctions. Ce deux poids, deux mesures dérange.
Hülkenberg soulève un vrai problème : la spontanéité des pilotes est menacée. Et si les fans adorent la F1, c'est aussi pour ses moments d'authenticité. « Par le passé, je n'ai jamais entendu de personnes, fans ou non, se plaindre de la façon dont les pilotes de Formule 1 communiquent ou dire que nous sommes de mauvais modèles », affirme le pilote allemand.
Les émotions font partie du sport, surtout en F1, où l'adrénaline explose après un tour bouillant. Hülkenberg insiste sur une différence majeure avec les autres disciplines : « Si vous comparez avec d'autres sports, il n'y a guère de sport dans lequel tous les athlètes participants se présentent devant 15 caméras de télévision et journalistes de la presse écrite immédiatement après la compétition. Vous êtes encore plein d'adrénaline et il n'y a rien d'inhumain à ce que les émotions soient à leur comble dans le feu de l'action et à ce que vous utilisiez un mot que vous n'utiliseriez pas normalement. »
Qui va oser défier la FIA ?
Avec ces nouvelles règles, un pilote qui critique la FIA peut aussi être sanctionné. Une situation qui inquiète, mais pas Hülkenberg : « Je suis curieux de voir comment la FIA a l'intention de mettre en œuvre cette règle, même si quelqu'un la critique. » Mais au fond, il sait qu'il ne risque pas grand-chose : « Je n'ai jamais été quelqu'un qui se qualifiait pour cette règle quand je regarde ma carrière. Je ne suis pas connu pour cela. »
En attendant, cette décision continue de diviser. Reste à voir si les pilotes vont se plier à ces nouvelles directives… ou si quelqu'un osera les défier en direct.