La direction de course peut ordonner à une équipe de faire quitter la piste à une voiture endommagée
Désormais, la direction de course aura la possibilité de forcer une équipe à faire sortir une monoplace endommagée de la piste si elle estime qu'il est dangereux de la laisser terminer son tour pour revenir aux stands. Les monoplaces débutant une course depuis la voie des stands seront également obligées d'effectuer le tour de formation avec les autres concurrents.


Les écuries de F1 utilisent beaucoup d'énergie afin d'exploiter les failles du règlement de la FIA, car les cas limites des réglementations peuvent apporter beaucoup à une équipe. De son côté, la FIA s'attelle à anticiper au mieux les intentions des écuries, ou au moins à rectifier le règlement lorsqu'elle décèle des problèmes pendant les courses. C'est ainsi que la FIA a publié récemment une mise à jour du règlement.
Allongement des articles, conséquence logique
La FIA est donc contrainte de préciser régulièrement un peu plus son règlement, afin d'exclure au fur et à mesure les cas limites que peuvent exploiter les équipes pour prendre l'avantage. On a déjà eu le cas cette année avec la fin du point pour le tour le plus rapide en course. Red Bull a profité en 2024 de posséder deux écuries : les deux équipes se sont mises d'accord afin que Lando Norris n'obtienne pas le point pour le tour le plus rapide lors du Grand Prix de Singapour et ainsi réduire les risques que Max Verstappen ne gagne pas le championnat des pilotes. Cette stratégie a évidemment été démasquée immédiatement. Étant donné que l'écurie junior se trouvait en dehors des points, elle n'avait aucun intérêt particulier à faire rentrer l'un de ses pilotes, Daniel Ricciardo, pour lui faire chausser des pneus tendres en fin de course, si ce n'est justement pour que Lando Norris, qui détenait le meilleur tour à ce moment, n'obtienne pas de point supplémentaire.
Plutôt que d'interdire la possession de plusieurs écuries par un même groupe, la FIA a choisi une solution plus simple : ne plus accorder de point supplémentaire pour le tour le plus rapide.
Le cas des monoplaces endommagées
La stratégie de continuer à rouler avec une voiture endommagée pour éviter une voiture de sécurité, voire un drapeau rouge et ainsi ne pas pénaliser un coéquipier qui a une certaine avance sur ses adversaires a également déjà été utilisée, et la FIA veut y mettre fin. Dans le règlement précédent, la règle était : « Si un pilote rencontre de graves difficultés mécaniques, il doit quitter la piste dès qu'il est possible de le faire en toute sécurité. » Ainsi, Sergio Perez avait écopé d'une pénalité de trois places pour le Grand Prix d'Espagne en 2024, après avoir continué à rouler avec une monoplace endommagée lors du Grand Prix du Canada.
Cette règle de sécurité a donc été rallongée afin d'apporter des précisions, et on peut désormais lire : « Tout pilote dont la voiture présente des dommages significatifs et évidents sur un composant structurel, entraînant une condition posant un risque immédiat pour lui-même ou pour les autres, ou dont la voiture subit une défaillance ou un problème majeur l'empêchant de retourner raisonnablement à la voie des stands sans gêner inutilement un autre concurrent ou perturber le déroulement de la course, doit quitter la piste dès qu'il est possible de le faire en toute sécurité. À la seule discrétion du directeur de course, si une voiture est jugée comme ayant des dommages significatifs et évidents sur un composant structurel, ou une défaillance ou un problème majeur, le concurrent pourra être informé que la voiture doit quitter la piste dès qu'il est possible de le faire en toute sécurité. »
La dernière partie plus précisément permet à la FIA de s'assurer que la décision de laisser une voiture en piste ne revienne pas à l'équipe. Cependant, il reste un extrait flou dans cet ajout : « la voiture doit quitter la piste dès qu'il est possible de le faire en toute sécurité ». Les équipes risquent donc de juger qu'il n'était pas possible pour le pilote de quitter la piste en toute sécurité, si le faire rentrer aux stands leur est plus profitable.
Le cas du départ depuis la ligne des stands
Une seconde règle vient compléter la précédente. Auparavant, les monoplaces qui s'élançaient depuis la voie des stands pouvaient en tirer un avantage selon la situation : n'étant pas contraintes de prendre part au tour de formation, les voitures économisaient un peu de carburant, ce qui pouvait faire une différence en fin de course. Sachant à l'avance qu'un de leurs pilotes s'élancerait depuis la voie des stands, une écurie était en mesure d'adapter la quantité de carburant embarquée. De plus, lors des départs sous voiture de sécurité en cas de conditions difficiles, les écuries pouvaient adapter leur stratégie pendant le tour de formation et éventuellement changer de pneus avant le départ. Désormais, même les voitures partant de la voie des stands devront prendre part au tour de formation :
« Lorsque les feux verts du portique de départ s'allument, toutes les voitures sur la grille en mesure de le faire doivent commencer le tour de formation, avec le pilote en pole position en tête. En quittant la grille, tous les pilotes doivent respecter la limite de vitesse de la voie des stands jusqu'à ce qu'ils dépassent la pole position. »
« Une fois que toutes les voitures en piste ont dépassé la sortie de la voie des stands lors du tour de formation, la sortie des stands sera ouverte et toutes les voitures partant depuis la voie des stands, en mesure de le faire, devront quitter les stands et rejoindre le tour de formation », spécifie désormais l'article 49.3 du règlement sportif.