Pour Carlos Sainz, le nombre de jours d'essais en F1 est insuffisant
Meilleur temps durant les tests à Bahreïn, l'Espagnol est néanmoins apparu irrité après ces trois jours. Malgré ses bonnes performances, l'ancien pilote Ferrari a critiqué la durée limitée des essais hivernaux.


Trop peu d'essais en F1. C'est en tout cas ce qu'a déclaré Carlos Sainz à l'issue des trois journées de tests qui viennent de se dérouler à Bahreïn. L'Espagnol, qui a pourtant réalisé le meilleur temps durant ces essais, arrive en Australie avec des incertitudes en raison de conditions météorologiques délicates et de plusieurs drapeaux rouges. Néanmoins, ce n'est pas le principal reproche adressé par l'ancien pilote Ferrari. L'homme aux quatre victoires en F1 s'est dit particulièrement contrarié par le manque de jours de roulage autorisés par la FIA.
« C'est étrange d'avoir eu une journée et demie et de devoir maintenant aller courir », a-t-il confié au micro de RaceFans. « Ça ne semble pas suffisant, c'est très peu. Ridiculement peu, le temps que nous passons dans nos voitures avant de participer à une course. » L'ancien pilote McLaren évoque principalement des difficultés pour les pilotes qui, comme lui, changent d'écurie, car ils doivent s'adapter à une monoplace qu'ils ne connaissent pas en un temps très court. « J'ai l'impression que tous ceux qui changent d'équipe, malheureusement, avec seulement un jour et demi d'essais, ne découvrent réellement leur voiture que lors des premières courses. »
Concernant les rookies, il a déclaré : « Je leur souhaite évidemment bonne chance et je comprends leur frustration face au manque d'essais, car même si je ne suis pas un rookie, cette journée et demie d'essais est déjà frustrante pour moi. Alors, je n'imagine même pas ce que c'est pour un rookie. Je comprends à quel point cela complique les choses et rend le début de saison difficile pour certains d'entre eux. »
Des roulages de moins en moins nombreux
Une situation que n'apprécie pas du tout le pilote espagnol, d'autant que la FIA a imposé cette saison une limite de kilométrage autorisé pour les Tests de Voitures Précédentes (TPC). Même si ces tests permettent aux pilotes changeant d'écurie ou arrivant en F1 de se familiariser avec leur monoplace en testant d'anciennes voitures, l'Espagnol estime que « l'expérience reste l'expérience, et on ne l'acquiert que sur la piste avec une vraie voiture, celle que l'on va piloter pendant la saison. » L'ancien pilote Renault est également revenu sur les autres types de tests possibles en F1, notamment les simulateurs. Selon le nouveau président du GPDA, ces derniers sont moins indispensables que les tests en conditions réelles, et les équipes ne devraient pas autant investir dans ces dispositifs.
« Honnêtement, je pense que la F1 pourrait faire un effort pour améliorer la façon dont nous faisons les essais. Les équipes dépensent des sommes infinies dans les simulateurs, en faisant venir des pilotes de Monaco jusqu'au Royaume-Uni pour les utiliser, et je ne comprends pas pourquoi nous avons seulement trois jours d'essais alors que tout cet argent pourrait être investi – disons – dans huit jours d'essais. » L'ancien pilote Ferrari en a d'ailleurs profité pour proposer quelques solutions pour les prochaines saisons afin de permettre aux rookies d'être plus à l'aise avant de débuter leur première course.
Plus de journées d'essais actuellement à l'étude
« Je ne demande pas grand-chose. Huit, dix jours où chaque équipe choisirait ses lieux d'essais. C'est bien d'avoir un test collectif, cela devrait rester, mais ma proposition serait d'inclure dans le plafond budgétaire un nombre défini de jours d'essais ainsi que l'utilisation des simulateurs, et de laisser les équipes décider où elles veulent investir leur argent : dans le simulateur ou dans dix jours d'essais en piste. »
« Les rookies en bénéficieraient, et je pense que les équipes de F1 aussi, car même si les simulateurs sont performants, ils ne sont pas aussi bons que certains ingénieurs ou personnes ont tendance à le croire. Je choisirai toujours les essais sur piste, et je pense que c'est également mieux pour les rookies que d'aller dans un simulateur. »
Des essais sur deux circuits dès 2026
Des vœux qui pourraient être exaucés. La FIA étudie en effet la question des essais hivernaux. Selon les premières informations, la saison 2026 pourrait disposer de neuf journées d'essais. Elles seraient réparties en deux étapes. Tout d'abord, les voitures prendraient la piste dès le mois de janvier pour un "shakedown" de cinq jours sur le circuit de Barcelone. Chaque écurie disposerait de trois jours parmi ces cinq pour effectuer ces tests.
Ensuite, toutes les équipes se retrouveraient à Bahreïn pour les traditionnels essais hivernaux, mais cette fois-ci pour six jours et non plus trois. Ces journées seraient divisées en deux sessions : la première du 12 au 14 février, puis la seconde du 18 au 20 février. Malheureusement, les tests 2025 sont déjà terminés, et Sainz a déjà expliqué qu'il ne se sentira pas pleinement à l'aise dans la Williams. Néanmoins, les performances réalisées durant les essais lui permettent de présager une bonne saison pour l'équipe de Grove. Réponse dès le 16 mars prochain lors du premier Grand Prix de la saison en Australie.