F1

Facturée 550 000 euros par la Formule 1, l'étude sur la faisabilité du Grand Prix de Nice par le GIP interroge

Si de nombreux fans français souhaiteraient le retour d'un Grand Prix de F1 en France, le choix du site divise. De grosses sommes d'argent ont d'ailleurs été déboursées pour financer une étude d'un projet d'organisation de Grand Prix à Nice. Cette somme serait totalement passée sous les radars et elle fait aujourd'hui polémique après les révélations de Mediapart. La Formule 1 est impliquée.

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Le circuit Paul-Ricard lors du GP de France Historique en 2022
© Motors Inside / Le circuit Paul-Ricard lors du GP de France Historique en 2022

Après la fin du Grand Prix de France au Paul Ricard, jugé être un circuit plutôt ennuyeux et peu accessibles par les équipes et la FOM, Formula One Management, le GIP, Groupe d'Intérêt Public pour l'organisation du Grand Prix de France, alors géré par Eric Bouillier, avait commandé une étude sur la faisabilité d'organiser une Grand Prix à Nice.

Christian Estrosi, fan de sports mécanique et depuis Maire de la ville de Nice, était à l'époque Président du Conseil General des Alpes-Maritimes et avait montré un très fort intérêt pour organiser un Grand Prix à Nice, dans un milieu plus urbain que celui du circuit du Castellet, en pleine campagne. Si l'idée a pu séduire, c'est la Formula One World Championship qui s'en est visiblement mis plein les poches d'après les révélations de Mediapart.

Si la ville de Nice était retenue pour accueillir un Grand Prix de F1, le circuit se trouverait autour de l'Allianz Riviera, un stade inauguré en 2013. Pourtant, ce projet serait bien sûr extrêmement coûteux. De plus, le site se trouve trop près de Monaco pour que les retombées d'une si grande quantité d'argent soient suffisantes.

Les zones d'ombre de l'étude menée par le groupement d'intérêt public (GIP)

Mediapart explique que cette structure, chargée de l'organisation de l'ex-Grand Prix de France et menée par Christian Estrosi, (également maire de Nice), a commandé une étude pour examiner un projet de Grand Prix dans les alentours de Nice. Lancée « sans que les administrateurs [de la structure] en soient informés », pour un total de 550 000 dollars, cette étude a été confiée à la Formula One World Championship (FOWC), mais « aucun rapport n'a permis de matérialiser la réalité des prestations effectuées », expliquent les magistrats de la chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur (Paca) dans un rapport provisoire.

Christian Estrosi, un avis changeant sur la question

« Il n'est pas question qu'il y ait un Grand Prix de France qui se tienne à Nice », avait-il déclaré à L'Équipe quelques jours avant le premier versement pour l'étude controversée. [...] « Je ne
vois pas dans quelles conditions nous pourrions l'organiser à Nice »
, précisait-il. Mais, en 2024, il assurait dans le même journal : « Nice dispose de tous les atouts que nous avons inventoriés ».

Un timing préoccupant

Dans son rapport, la CRC souligne qu'« Alors que la situation financière [du GIP] était déjà dégradée et que le groupe FOM [Formula One Management] ne souhaitait pas renouveler un Grand Prix sur le circuit du Castellet, les dirigeants ont excédé leurs attributions en engageant des négociations relatives à la faisabilité d'un Grand Prix à Nice ou autour de Nice pour un coût de 550 000 dollars engageant ainsi le GIP hors de son objet statutaire. »

Contacté par Mediapart, Christian Estrosi a donné la voix à son avocat, Olivier Baratelli : « le rapport d'observations provisoires [de la CRC] est un rapport confidentiel qui ne peut en aucun cas être diffusé avant le rapport définitif »

Le GIP, trop optimiste ?

La CRC explique que « les retombées économiques avancées s'appuient sur une méthodologie simple qui tend à les surestimer », tandis que d'autres études ont conclu au contraire à un « impact nul ou négatif de l'événement ». « Ce sont plus de 101,5 millions d'euros d'argent public qui ont été mobilisés pour organiser quatre épreuves de Formule 1 », rappellent les magistrats.

L'avenir d'un Grand Prix de F1 en France reste donc incertain. Entre les ambitions contradictoires de Christian Estrosi concernant Nice, les doutes sur la viabilité économique du projet et les interrogations sur la gestion des fonds publics par le GIP, le retour durable de la Formule 1 en France nécessitera une stratégie plus transparente et économiquement viable. Le circuit du Castellet reste pour l'instant la solution la plus réaliste, malgré les réserves émises par certains acteurs du milieu.

Le Castellet favori pour le retour du Grand Prix de France ?

Si « le Castellet remplit la majorité des exigences de la FOM : à savoir un circuit déjà homologué FIA (Grade 1), immédiatement apte à accueillir un Grand Prix, une expérience récente, et des infrastructures solides », a assuré Christian Estrosi, il n'en reste pas moins le favoris pour le retour d'un Grand Prix de France.

Perçu comme un circuit d'essais et sans trop d'intérêt du point de vue du spectacle, il y a peu de change que Liberty Media, propriétaire de la F1 reviennent un jour au Paul Ricard. Le contrat du Grand Prix de France avait d'ailleurs été bouclé alors que Bernie Ecclestone possédé encore la F1. Bernie Ecclestone étant également toujours le propriétaire du circuit du Paul Ricard.

Cette solution est donc loin de faire l'unanimité, et ces derniers temps des envies plus parisiennes sont entendues, comme l'a récemment expliqué Flavio Briatore qui préférerait un Grand Prix du côté de Paris : « Aujourd'hui, avec tous les sponsors derrière la F1 et tous les gens qui travaillent autour, il faut impérativement des capacités hôtelières importantes. Et ce n'est pas le Castellet qui peut les offrir. Paris, oui ».

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