George Russell défend l'authenticité des pilotes après les nouvelles règles de la FIA contre les jurons

Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, a clairement exprimé son intention de réduire les jurons en F1. Selon ses récentes déclarations, il envisage même d'introduire des sanctions sévères, telles que l'interdiction de courir ou des déductions de points pour les pilotes qui commettraient trop d'infractions linguistiques. Une règle qui entrerait en vigueur pour la saison 2025.

« Les choses ont un peu dérapé ces derniers mois », admet George Russell, soulignant que certaines situations sont devenues « incontrôlables ». Selon le pilote britannique, les jurons peuvent avoir un impact sur l'image des pilotes : « Non seulement nous sommes des pilotes de course, mais nous sommes des personnalités », dit-il à BBC Sport.

La radio, un terrain d'expression pour les pilotes

Pour Russell, il existe un véritable « temps et un lieu » pour les jurons. S'il reconnaît l'importance d'une communication soignée lors des conférences de presse ou des interviews publiques, il estime que sur la radio pendant une course, les pilotes doivent pouvoir exprimer leurs émotions sans filtre. « Il faut s'assurer que nos émotions restent réelles et vraies, surtout quand il s'agit de la radio (en voiture), et potentiellement d'une interview juste après la course », confie-t-il. « C'est ça qui est si pur. »

Après tout, qui n'a jamais poussé un cri de frustration en voiture après un dépassement raté ou une erreur de stratégie ? La radio devient alors un exutoire, un espace pour être « aussi authentique que possible », comme le dit Russell.

À l'approche du Grand Prix d'Australie, un compromis a été trouvé entre les pilotes et la FIA. La nouvelle règle prévoit que les pilotes ne seront pas sanctionnés pour des jurons à la radio pendant la course, mais les insultes prononcées en conférence de presse ou lors des interviews médiatiques seront désormais punies.

Tout en défendant le droit à l'émotion à la radio, Russell précise que « parler un jeudi après-midi devant plusieurs personnes, peut-être que jurer n'est pas vraiment nécessaire ou requis ». Il plaide donc pour une distinction claire entre les moments où l'émotion est justifiée et ceux où la communication doit rester plus professionnelle.

Un appel à la liberté d'expression des pilotes

« Si vous êtes un individu qui veut jurer autant que vous le souhaitez, cela a un certain impact sur votre marque et votre perception indépendamment de l'implication de la FIA », déclare George Russell. Pour le pilote britannique, il est essentiel que la FIA laisse une certaine marge de manœuvre aux pilotes pour exprimer leur véritable personnalité, tant que cela se fait dans un cadre approprié.

Après tout, c'est cette spontanéité qui fait partie du charme de la F1. Et si cette partie du spectacle est réprimée au nom de l'image, le sport risque de perdre une dimension précieuse aux yeux des fans qui suivent ces athlètes pour leur caractère aussi bien que pour leurs performances. Le compromis trouvé pourrait bien être une solution pour équilibrer respect de l'image et authenticité des pilotes, mais seul l'avenir dira si cette approche satisfera tout le monde.