Comment Ferrari a raté le coche lors de la première course de l'année en Australie
Charles Leclerc et Lewis Hamilton ont terminé 8e et 10e au Grand Prix d'Australie après un appel trop tardif de Ferrari dans les stands ce dimanche. Mais pas que.


Ils étaient attendus au tournant. La hype était élevée avec l'arrivée de Lewis Hamilton chez la Scuderia. Peut-être trop ? Ferrari a en tout cas laissé ses fans sur leur faim lors de ce premier week-end de la saison de F1, en Australie. Une séance de qualifications décevante, samedi, un mauvais rythme et une erreur stratégique en course ont eu raison du premier Grand Prix de l'écurie italienne. Va-t-on déjà baisser les bras ?
Un samedi de qualifications compliqué
Les nuages ont commencé à s'amonceler au-dessus de la Scuderia samedi, lors de la séance de qualifications. Après des essais hivernaux prometteurs et une première journée d'essais libres encourageante, l'écurie italienne nourrissait l'espoir de se battre pour la pole position. Pourtant, la SF-25 n'a pas répondu aux attentes, permettant à McLaren de s'offrir un doublé tandis que Ferrari se retrouvait reléguée en quatrième ligne sur la grille.
Frédéric Vasseur, directeur de la Scuderia, n'a pas caché sa déception après la séance de qualifications. Ferrari a concédé près de sept dixièmes à McLaren, un écart qui, selon lui, ne reflète pas fidèlement le véritable potentiel de la SF-25. « En Q1 et Q2, nous étions proches de McLaren. Nos temps n'étaient pas spectaculaires, mais nous étions dans la course. Puis nous avons perdu du rythme en Q3, et c'est dommage », avait-il indiqué.
Avant d'ajouter, à raison, que « la saison n'est pas terminée ;ce n'est qu'une séance de qualifications. Il n'y a pas sept dixièmes de seconde entre nous et McLaren. C'est plutôt entre un et trois dixièmes, comme à chaque séance, sauf en Q3, où nous avons raté quelque chose et manqué le dernier tour. » Il comptait sur la course pour renverser la situation. Sauf que...
« Trop de messages à la radio »
Dimanche, Ferrari a encore fait du Ferrari. Et pas celui des grandes années. Des messages radio intempestifs ont semblé perturber les deux pilotes.« Trop d'informations à mon goût », répond Charles Leclerc à son équipe, qui lui mentionne un détail technique. Il se répètera plus tard dans la course. Ce qui rappelle amèrement l'épisode, l'année dernière, des "Questions" et "Réponses" à la radio avec son ingénieur, qui est d'ailleurs parti vers d'autres horizons depuis. On a aussi eu droit à une réponse lunaire de son ingénieur, lorsque le Monégasque se plaint, au tour 25, d'avoir de l'eau partout dans sa voiture, sur son siège. Il demande s'il n'y a pas une fuite quelque part. Réponse ? « C'est de l'eau. » De l'eau provenant de la pluie. On n'y avait pas pensé...
Même son de cloche pour le tout fraîchement débarqué de Mercedes Lewis Hamilton. Lui aussi s'est plaint de messages radio alors qu'il tentait visiblement de rester l'esprit accroché à la piste. « Laissez-moi faire », indique-t-il à son ingénieur, à plusieurs reprises. On sait bien qu'il faudra une période d'ajustement, autant au Britannique septuple champion du monde qu'à la Scuderia, pour s'adapter à ce changement. Lewis Hamilton est le pilote le plus expérimenté qui soit passé par l'équipe italienne depuis de nombreuses années - sans doute Sebastian Vettel, et on sait comme ça s'est fini... - et il était habitué à ce que tout glisse avec son ingénieur chéri "Bono", Peter Bonnington, qui prend désormais soin du poulain Kimi Antonelli. Il doit maintenant compter sur son nouvel ingénieur chez Ferrari, Riccardo Adami. Bref, espérons que le nouveau couple trouve rapidement la bonne communication...
Une erreur fatale en course à Melbourne
Évidemment, s'il n'y a que des problèmes de com', on n'en ferait pas toute une histoire (encore que...). Mais Ferrari nous donne un peu plus de raisons de parler d'elle à cause d'une nouvelle erreur stratégique ce dimanche, comme elle nous en a offert tant d'autres la saison dernière (on n'avait pourtant rien demandé).
On vous refait le déroulé : vers le tour 40, Fernando Alonso tape contre les barrières et se met hors-jeu. La voiture de sécurité sort le temps de dégager l'Aston Martin de la piste. La plupart des pilotes en profitent directement pour rentrer aux stands et changer de gommes, alors que la pluie s'intensifie. La plupart, mais pas d'appel aux stands chez Ferrari. Ou plutôt, oui, mais bien trop tard, après tout le monde. Les deux monoplaces ressortent donc très loin dans le classement...
Un commentaire de Fred Vasseur, dans tout ça ? « Le résultat n'est pas bon », a-t-il indiqué en toute transparence, dans son style bien à lui, au micro de Canal +. Espérons que les leçons seront rapidement tirées d'ici le Grand Prix de Chine, à Shanghai, le week-end prochain déjà. De son côté, Lewis Hamilton a également dit que « c'était très délicat et ça s'est passé bien pire que prévu. La voiture était vraiment très difficile à piloter. » Le Britannique s'est toutefois dit « reconnaissant de l'avoir gardée hors du mur, car c'est là qu'elle voulait aller la plupart du temps. » C'est vrai que vu comme ça...