Les tarifs douaniers de Trump agitent le monde du sport automobile
Donald Trump a récemment instauré des droits de douane très critiqués, qui ne se contentent pas d'augmenter le prix de presque tous les biens importés, mais pourraient aussi compliquer l'approvisionnement de certains produits devenus trop coûteux à produire sur le sol national.


Drapeau noir pour Donald Trump. Depuis une semaine, le monde ne tourne plus qu'autour de l'annonce des droits de douane excessifs. Le sport automobile et la F1 ne sont pas en reste. Un taux de base de 10 % a été annoncé pour tous les pays, mais ceux qui sont jugés en « déficit commercial » avec les États-Unis verront leurs importations surtaxées à des niveaux bien plus élevés.
Ces droits de douane, qui représentent un pourcentage de la valeur des produits importés, risquent de faire grimper les prix à la consommation. Par exemple, un produit coûtant initialement 10 dollars pourrait désormais en valoir 15 avec une taxe de 50 %. Cette politique protectionniste suscite déjà de vives inquiétudes, d'autant plus qu'elle pourrait ne pas avoir obtenu l'aval du Congrès.
Trois écuries impactées
Red Bull accompagnée par Ford, Haas avec Haas Automation et la nouvelle arrivée Cadillac sont touchées par la hausse des droits de douane.
Le cas Cadillac
L'entreprise s'appuie sur une déclaration du président de l'American Automotive Policy Council, Matt Blunt, qui soutient la vision de Trump tout en appelant à éviter toute hausse des prix pour les consommateurs. Pour l'instant, aucun détail sur la stratégie d'approvisionnement en matériaux n'a été communiqué, mais avec trois bases aux États-Unis et une au Royaume-Uni, Cadillac devra inévitablement faire face aux nouvelles taxes à un moment ou à un autre.
Matt Blunt déclare : « Les constructeurs automobiles américains sont attachés à la vision du président Trump d'augmenter la production automobile et les emplois aux États-Unis […]. Il est particulièrement essentiel que les tarifs douaniers soient mis en œuvre de manière à éviter une augmentation des prix pour les consommateurs et à préserver la compétitivité du secteur automobile nord-américain, qui a été l'un des principaux succès de l'accord USMCA du président. »
Même si l'on ne sait pas encore précisément où Cadillac s'approvisionnera en matériaux, fournitures et composants pour son groupe motopropulseur et son châssis à l'avenir, la construction en Amérique nécessitera l'importation de marchandises soumises à des droits de douane à un moment donné du processus.
Red Bull et Ford
Ford, de son côté, s'associe à Red Bull Racing pour la fabrication de groupes motopropulseurs, un projet principalement basé au Royaume-Uni. Là encore, toute circulation de pièces entre les deux continents pourrait être soumise aux droits de douane, complexifiant la logistique et augmentant les coûts.
Haas dans le sillage
Enfin, nous avons Haas, dont le siège social est en Caroline du Nord. Cette base semble toutefois principalement consacrée au développement, tandis que la construction de la voiture et ses opérations courantes se déroulent à Banbury, en Angleterre. Étant la seule équipe américaine actuellement en F1, elle pourrait souffrir indirectement via son entreprise mère. Haas Automation, l'entreprise de machines-outils dirigée par le propriétaire de l'écurie de Formule 1 Gene Haas, a averti que l'introduction par le président américain Donald Trump de droits de douane élevés sur les marchandises avait un « impact significatif » sur ses activités.
L'équipe Haas F1 a déclaré dans un communiqué que l'annonce de Haas Automation « n'a aucun impact sur MoneyGram Haas F1 Team. Les activités de l'équipe se poursuivent comme d'habitude et il n'y a aucun changement dans notre plan de développement, notre processus de recrutement et nos autres projets. »
Cependant, bien que l'écurie MoneyGram Haas F1 affirme que ses opérations ne sont pas affectées, l'instabilité économique pourrait, à terme, fragiliser son soutien financier. La plus grande préoccupation du côté de Haas viendra probablement de son activité principale en tant que fabricant de machines CNC et pas nécessairement de l'équipe de F1 elle-même. Si les pays étrangers adoptent des tarifs douaniers de rétorsion contre les États-Unis, le prix des machines CNC Haas montera en flèche. (La machine-outil à commande numérique CNC Computer Numerical Control en anglais est un appareil spécifique piloté par commande numérique via un ordinateur. Son principal domaine d'application est la fabrication mécanique.)
Un vent fort va souffler sur les circuits
Les répercussions s'étendent bien au-delà de la Formule 1. La NASCAR et l'IndyCar, disciplines historiques dans le pays, pourraient également prendre de plein fouet ces mesures, notamment en ce qui concerne l'importation de pièces détachées ou de matériaux techniques venus d'Europe ou d'Asie.
Trump a d'ailleurs menacé de frapper encore plus fort en cas de représailles, comme on a pu le voir avec la récente escalade tarifaire en Chine, passant de 34 % à 104 %. L'ensemble du sport automobile américain semble pris dans une zone de turbulences. À ce stade, une seule chose est certaine : si la guerre commerciale se poursuit, ses effets ne tarderont pas à se faire sentir sur les circuits.