Mercedes veut s'inspirer du tour de qualification de Verstappen
L'écurie allemande n'a réalisé que les 5e et 6e places lors des dernières qualifications au Japon. Un résultat en dessous des attentes de l'écurie, qui a indiqué prendre note de la stratégie employée par sa rivale Red Bull lors de la Q3, amenant Verstappen à la pole puis à la victoire.


Pour réussir, il faut parfois s'inspirer des meilleurs. C'est exactement ce que cherche à faire Mercedes après un week-end frustrant au Japon. Sur le podium lors des deux premières manches (deux troisièmes places pour Russell en Australie et en Chine), l'écurie allemande n'a pas pu faire mieux qu'une cinquième position à l'arrivée sur le circuit de Suzuka. La faute, notamment, à des qualifications plus difficiles en raison d'une erreur stratégique.
C'est le directeur technique de l'équipe James Allison qui l'a expliqué au micro de RaceFans. Le Britannique regrette l'approche adoptée par l'écurie lors de la Q3, moment déterminant où toute la performance de la voiture est révélée. Alors que Red Bull et son pilote Verstappen ont décidé d'attaquer très fort dès le premier secteur, quitte à avoir des pneus qui surchauffent un peu à la fin du tour, l'écurie de Brackley a, au contraire, demandé à son pilote George Russell de ne pas trop attaquer dans son tour de sortie afin d'empêcher les pneus de surchauffer à la fin du tour. Cependant, cette stratégie ne s'est pas révélée payante puisqu'avec des pneus encore froids au moment d'entamer son tour, l'ancien pilote Williams a beaucoup perdu dans le premier secteur face au Néerlandais qui avait, lui, des pneus déjà dans la bonne fenêtre de température dès le début du tour.
Mercedes piégée par le nouveau revêtement à Suzuka
Un choix qui ne s'est pas révélé payant, Russell n'a pris que le cinquième temps, tandis que Verstappen s'est élancé en pole. Pour James Allison, cette erreur est due en partie aux modifications apportées cette saison au circuit de Suzuka, que l'équipe n'a pas réussi à exploiter. « Ils ont refait la moitié du circuit », a-t-il expliqué dans une vidéo publiée par Mercedes. « En fait, la zone ayant reçu le plus de nouvel asphalte est le premier secteur, ce virage un et deux très rapide et exigeant, puis la montée dans les Esses. Le principal défi avec un nouvel asphalte, c'est qu'il est beaucoup plus difficile de faire chauffer les pneus pour qu'ils atteignent une température leur permettant d'adhérer à cette surface. »
Une mise en chauffe des pneus pas optimale chez Mercedes
« En général, il faut attaquer fortement la dernière partie du tour de sortie pour que les pneus soient prêts dans le premier secteur. Mais cela peut se payer plus tard dans le tour. » Mercedes avait déconseillé à Russell d'utiliser cette méthode, estimant que cela aurait surchauffé les pneus beaucoup trop rapidement, ce qui aurait affecté la fin de son tour chrono. Un choix que l'écurie allemande regrette. « Pour notre dernier run — et ce n'était clairement pas la bonne chose à faire — nous lui avons conseillé de commencer le tour avec des pneus un peu plus froids. Il sentait que ce n'était pas la bonne stratégie, qu'il fallait au contraire attaquer. Résultat, les pneus n'étaient pas prêts dans le premier secteur, et on a perdu beaucoup de temps, ce qui a rendu le reste du tour quasiment inutile. Même dans la deuxième moitié du tour, nous n'avons pas pu en tirer profit, car le chrono global était peu compétitif. »
« Si vous regardez les voitures qui ont performé — et en particulier le tour que Max a sorti pour décrocher une pole impressionnante — il a vraiment attaqué la fin de son tour de sortie, mettant les pneus dans la bonne fenêtre pour pouvoir tout donner dans le premier secteur, puis essayer de limiter la casse dans la suite du tour. Nous aurions dû faire pareil. Et si nous l'avions fait, nous aurions certainement eu une meilleure position sur la grille. » Heureusement pour l'équipe de Toto Wolff, elle a l'occasion de se rattraper dès ce week-end à Bahreïn, circuit où la dégradation des pneus sera encore plus importante et affectera forcément le comportement des monoplaces.
Des gommes encore plus mises à l'épreuve à Bahreïn
« On peut s'attendre à ce que ce soit un circuit beaucoup plus exigeant en matière de dégradation des pneus que ceux parcourus jusqu'à présent. L'asphalte là-bas est très, très grossier et rugueux. Et plus un asphalte vieillit, plus il devient rugueux. Ce type de surface use fortement les pneus et les fait surchauffer plus facilement. On peut donc s'attendre à un week-end très compliqué en matière de gestion des températures des pneus, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière, et de la dégradation sur l'ensemble du tour. »
Le Britannique a d'ailleurs indiqué que dans ces circonstances, et au vu de ce qui s'est passé lors des essais hivernaux il y a un mois et demi sur ce même tracé, McLaren devrait avoir l'avantage. « Si on regarde la grille, je dirais que les McLaren ont probablement un avantage par rapport aux autres équipes sur ce circuit. »
Malgré tout, l'écurie de Woking a montré qu'elle pouvait parfois faire des erreurs. Avec un peloton aussi serré, cette erreur coûte cher et Mercedes espère, à la manière de Red Bull au Japon, pouvoir tirer profit de ces occasions données par l'écurie papaye pour aller chercher des podiums et des victoires. Va-t-on assister à un quatrième vainqueur différent en quatre courses ? Rendez-vous ce week-end à Bahreïn pour le découvrir.