Comment un tour hors limites de Hülkenberg a privé Albon de la Q2 à Bahreïn
Lors des qualifications du Grand Prix de Bahreïn, un dépassement des limites de piste non sanctionné de Nico Hülkenberg a privé Alex Albon de sa place en Q2. La FIA a reconnu son erreur trop tardivement, suscitant la colère de Williams qui estime que son pilote aurait pu viser une bien meilleure position sur la grille de départ.

À l'issue des qualifications du Grand Prix de Bahreïn, une polémique a éclaté concernant le pilote Nico Hülkenberg, qui a accédé à la Q2 avec un tour qui aurait dû être invalidé pour non-respect des limites de piste. Cette erreur a directement impacté Alex Albon, qui s'est vu refuser injustement l'accès à la deuxième partie des qualifications.
Un tour illégal passé inaperçu
L'incident s'est produit lorsque Hülkenberg a réalisé son dernier tour rapide en Q1, dépassant clairement les limites de la piste au virage 11. Le pilote Sauber a lui-même admis son erreur sur la radio d'équipe en déclarant : « J'ai foiré le virage 11. » Malgré cette infraction, son chrono de 1:31.998 lui avait permis de devancer Albon de seulement 0,042 seconde, le qualifiant ainsi pour la Q2.
Ce n'est qu'après le début de la Q2, alors que Hülkenberg avait déjà pris part à la session, que les commissaires ont été informés de l'infraction. À ce moment-là, il était trop tard pour permettre à Albon de participer à la Q2, même si le chrono de Hülkenberg a finalement été supprimé. En effet, après investigation, les commissaires ont déclaré : « Comme il s'agit d'une situation inhabituelle, les commissaires ont décidé de régler cette question en exerçant leur autorité conformément à l'article 11.9.2.a du Code Sportif International de la FIA. » En conséquence, les temps de Hülkenberg enregistrés en Q1 et Q2 ont été supprimés, le classant finalement en 16e position, juste derrière Albon en 15e.
La FIA admet sa faute, Vowles mécontent
James Vowles, directeur de l'écurie Williams, n'a pas caché sa frustration face à cette situation qui a privé son pilote d'une potentielle meilleure position sur la grille : « C'est frustrant, car la Q1 est désormais très serrée. Nous n'avons pas réalisé le meilleur tour avec Alex, mais c'était une voiture capable d'atteindre le top 10 aujourd'hui, » a-t-il déclaré après les qualifications.
Il a également souligné l'incohérence du système, car d'autres cas de sorties de piste avaient été traités relativement rapidement : « On peut voir que la FIA a réagi très rapidement sur certains tours, comme ceux de Verstappen et Tsunoda, et généralement leur délai de réaction devrait être de quelques secondes. La question est de savoir pourquoi ce n'était pas le cas cette fois-ci. »
La FIA a reconnu son erreur dans un communiqué publié après les qualifications, admettant : « Nous avons eu tort ». L'instance a expliqué pourquoi l'incident n'a pas été repéré tout de suite : « Il existe plusieurs zones sensibles concernant les limites de piste qui sont surveillées en continu. En fonction des sessions précédentes, le virage 11 n'était pas considéré comme une zone prioritaire pour la surveillance des limites de piste. Avec le recul, ce virage aurait dû figurer plus haut dans notre liste de priorités. »
L'impact de cette erreur va bien au-delà du simple classement final des qualifications. Vowles a regretté que cette suppression n'ait aucun impact sur la situation de Williams et insisté qu'Albon aurait pu améliorer considérablement sa position : « Le fait que Hülkenberg soit rétrogradé derrière nous est formidable, mais cela n'a aucune incidence sur le fait que nous sommes probablement six à huit places en dessous de notre position réelle, et cela ne sera pas corrigé pour demain. »
Un système de surveillance à améliorer
La FIA a expliqué que son système de surveillance des limites de piste fonctionne avec des zones prioritaires équipées de caméras spéciales. Le virage 11 n'étant pas considéré comme une zone sensible, la vérification des infractions à cet endroit prenait plus de temps : « Malheureusement, dans ce cas, en raison du moment où la vérification a été effectuée, il n'était pas possible d'agir avant le début de la Q2. Dès que nous avons pris connaissance de l'incident, nous avons pris des mesures, » a-t-elle ajouté dans son communiqué.
Cette situation rappelle un incident similaire survenu lors du Grand Prix d'Autriche en 2022, où Sergio Perez avait été autorisé à participer à la Q3 alors que Pierre Gasly s'était vu refuser cette opportunité. Les commissaires ont géré les deux situations de la même manière, en s'appuyant sur l'article 11.9.2.a du Code Sportif International de la FIA qui leur donne autorité pour régler toute question pouvant survenir lors d'un événement.
L'instance automobile, qui s'appuie sur une équipe basée à Genève pour analyser les images en temps réel, a promis d'améliorer ses systèmes et processus pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l'avenir : « Nous travaillons à l'augmentation des ressources et à l'amélioration des systèmes et des processus. », a-t-elle précisé. En attendant, Alex Albon devra se contenter de sa 15e place sur la grille de départ pour le Grand Prix de Bahreïn, une position qui ne reflète pas le potentiel qu'il aurait pu exprimer s'il avait eu l'opportunité de participer à la Q2.
Tout comme Vowles, le pilote thaïlandais estime que la Williams pouvait viser la Q3, comme en témoigne la performance de son coéquipier Carlos Sainz, qualifié 8e : « Il [Sainz] a été bon ce week-end et je pense qu'on est assez proches en performance. Donc je dirais proche de la Q3, mais ça allait toujours être serré. » En ce qui concerne la course, il a déclaré : « Notre rythme en course était bon. La stratégie va être importante. Ce ne sera pas un Suzuka, il y aura plusieurs tours, plusieurs stratégies différentes. On verra laquelle sera la bonne pour nous. »