Christian Horner dénonce un poids minimum « irréaliste » pour la F1 en 2026
Le directeur de Red Bull fustige la décision de la FIA sur le futur poids des monoplaces, qu'il juge difficilement atteignable. D'autres figures du paddock reconnaissent le défi, tout en défendant l'objectif.


Christian Horner n'a pas mâché ses mots lors de la conférence de presse organisée au Miami International Autodrome. Le patron de l'écurie Red Bull s'est montré particulièrement critique face à la réduction du poids minimum imposée par la FIA à partir de la saison 2026 de Formule 1. Un seuil qu'il juge arbitraire et peu réaliste.
« Un nombre a été sorti de nulle part pour le poids de la voiture, » a-t-il déclaré face aux journalistes. « Nous avons des moteurs significativement plus lourds et un poids de voiture qui a été abaissé. Ce sera donc un immense défi pour toutes les équipes de l'atteindre. »
Après une hausse progressive depuis 2009, où le poids minimal était de 605 kg, la limite avait culminé à 800 kg. En 2026, la FIA prévoit une chute drastique avec un poids fixé à 724 kg, auquel s'ajoutera le poids nominal des pneumatiques, défini après les essais hivernaux selon les nouvelles gommes Pirelli. Ces pneus, comme les voitures, seront de dimensions réduites.
Réduire le poids, mais à quel prix ?
Cette baisse, sensée favoriser des monoplaces plus agiles, s'accompagne de contraintes techniques nouvelles. La FIA envisage notamment de remplacer le titane par de l'acier pour les patins de fond plat, après plusieurs incidents liés aux étincelles ayant provoqué des départs de feu, à Suzuka et Shanghai.
Pour Horner, ces arbitrages sont coûteux : « Économiser du poids coûte une somme colossale, » explique-t-il. « Il y a eu une discussion la semaine dernière sur l'introduction de patins en acier – peut-être que cela justifierait l'ajout de cinq kilos au poids minimum. »
Malgré les critiques, le Britannique reconnaît une vérité universelle en sport automobile : « C'est comme ça, c'est pareil pour tout le monde. Il y aura des choix à faire pour atteindre ce poids, car le poids, c'est du temps au tour gratuit. Chaque 10 kilos, c'est environ 0,35 seconde. »
Une vision partagée mais nuancée
Chez Mercedes, Toto Wolff partage le constat de difficulté, mais soutient la démarche initiée par la FIA. « Comme l'a dit Christian, vous faites des choix en tant qu'équipe. Combien de temps au tour attribuez-vous au poids et au lest ? Où voulez-vous économiser ? », détaille-t-il.
Selon le directeur autrichien, cette réduction de poids n'est pas seulement technique, mais aussi stratégique : « Vous pouvez compromettre d'autres éléments de performance si vous voulez réduire votre poids, ou l'inverse. C'est un défi. Mais la raison pour laquelle nous le faisons est de rendre les voitures plus agiles. Est-ce important ? Je pense que oui. Il faut bien commencer quelque part. Ce premier pas est difficile, mais c'est le même pour tout le monde. »
Nikolas Tombazis, directeur des monoplaces à la FIA, avait lui-même affirmé en 2024 que cet objectif restait « réalisable ». Un point de vue que ne partagent pas totalement les écuries, confrontées à la dure réalité des calculs aérodynamiques, du budget capé, et des nouvelles contraintes techniques à venir.