Toto Wolff, entre frustration et lucidité : « Ne pas être à Imola, c'est un crève-cœur »
Absent du Grand Prix d'Imola pour des raisons personnelles, Toto Wolff s'est exprimé vendredi à Monaco sur cette décision, la situation actuelle de Mercedes et ses ambitions pour la suite de la saison. Un discours franc et mesuré, mêlant regrets et volonté de rester combatif.


Dès l'ouverture de la conférence, Toto Wolff n'a pas éludé la question qui pesait sur lui : son absence à Imola, une première depuis plusieurs années. « Ne pas être là à Imola, c'est un crève-cœur », a-t-il confié. « C'est un circuit que j'adore, qui fait partie des classiques, et ne pas pouvoir vivre ce week-end aux côtés de l'équipe est dur. »
Bien qu'il ait suivi les essais et la course à distance, Wolff reconnaît que cela n'a rien remplacé. « La technologie aide, mais ce n'est pas la même chose que d'être dans le paddock, au contact direct de l'équipe. »
Une Mercedes toujours en reconstruction
Sur le plan sportif, le patron de Mercedes a reconnu que la W15 est encore loin de la forme idéale. « Nous avons fait des progrès, mais ce n'est pas assez. » Il a souligné la difficulté à rattraper Red Bull et Ferrari : « Ici à Monaco, ils sont très forts, notamment dans les virages lents et la traction. »
Il a rappelé les efforts continus de l'équipe : « Nous avons travaillé sur plusieurs micro-ajustements, suspension, aérodynamique, le moteur… On essaie d'améliorer chaque détail, mais le concept de base reste compliqué à maîtriser. »
L'état d'esprit pour Monaco
Pour ce week-end monégasque, la stratégie est claire : limiter les dégâts et profiter de toute opportunité. « Ce que je veux voir, c'est un Lewis Hamilton mordant, qui n'a pas peur de prendre des risques. Et un George Russell malin, capable de perturber les plans des autres. »
La prudence reste de mise, car les deux écuries rivales ont un avantage conséquent : « Nous savons que Ferrari et Red Bull sont hors de portée ici, mais on veut quand même être dans la bataille. »
Regarder vers l'avenir
Wolff a enfin évoqué la suite de la saison et la transition vers 2026, avec le nouveau règlement moteur. « Montréal sera important, nous y aurons un package plus complet. C'est là que nous espérons faire un pas significatif. »
Malgré la situation difficile, le dirigeant autrichien affiche une humilité assumée : « Je suis habitué à gagner, et c'est frustrant de ne pas être devant. Mais il faut accepter la réalité, apprendre de nos erreurs, et être plus malin. »
Un message clair : la Mercedes de 2025 est encore en chantier, mais Wolff et son équipe restent déterminés.
La franchise affichée par Toto Wolff reflète une prise de conscience claire au sein de Mercedes : le temps de la domination sans partage est révolu. Cette lucidité, mêlée à une certaine forme de frustration, pousse l'équipe à revoir ses méthodes et à adopter une stratégie plus subtile face à ses adversaires. L'absence de Wolff à Imola symbolise aussi ce moment de transition difficile, où l'émotion et la gestion à distance cohabitent avec une volonté farouche de rester compétitifs.
L'autocritique prononcée en public souligne l'exigence interne du clan Mercedes, où chaque détail compte et où la pression pour retrouver le sommet est permanente. Cette posture, à la fois humble et déterminée, vise à rassurer les partenaires, les pilotes, et les supporters, en montrant que même dans l'adversité, la bataille continue sans compromis.