George Russell : le système est bancal

Un week-end à oublier pour Mercedes. Déjà en difficulté la semaine dernière à Imola (septième place pour Russell, abandon pour Kimi Antonelli) en raison des températures chaudes, l'écurie allemande a cette fois-ci vécu un cauchemar en principauté et termine le Grand Prix sans le moindre point inscrit, une première depuis le Grand Prix d'Australie 2024 lorsque les deux Mercedes d'Hamilton et Russell avaient abandonné. L'ancien pilote Williams était d'ailleurs très critique à l'arrivée du Grand Prix, qualifiant de "bancale" la nouvelle règle introduite par la FIA.

En effet, cette saison, toutes les écuries devaient utiliser trois trains de pneus différents durant la course (ce qui diffère un petit peu des deux arrêts obligatoires), rendant les stratégies encore plus complexes. Néanmoins, cela n'a malheureusement pas vraiment eu l'effet escompté et les dépassements ont une nouvelle fois été rares (Bortoleto sur Antonelli dans le premier tour et Stroll sur Hülkenberg dans le dernier tour). Certaines écuries ont profité d'avoir leurs deux pilotes bien placés pour adopter une stratégie efficace : ralentir le peloton avec un des deux pilotes pour permettre au pilote devant de pouvoir s'arrêter aux stands et ressortir devant son coéquipier.

Mercedes sans solution face aux stratégies adverses

C'est notamment la stratégie employée par Racing Bulls avec Lawson qui a ralenti les Williams et les Mercedes derrière lui pour permettre à Isack Hadjar d'effectuer ses deux arrêts et de ressortir devant eux. Plus tard dans le Grand Prix, c'est Williams qui a opté pour cette même stratégie au grand dam des Mercedes qui étaient juste derrière elles. Après plusieurs tours bloqués derrière la monoplace d'Alex Albon, Russell a volontairement coupé le virage de la "Nouvelle Chicane" pour dépasser le pilote Williams au 48ème tour. Le Britannique a ensuite pris le micro pour affirmer qu'il l'avait fait exprès et qu'il préférait prendre une pénalité plutôt que de rester derrière. Cela a forcément attiré l'attention des commissaires qui ont décidé de le sanctionner.

« C'était clair, d'après le message radio où il a dit qu'il prendrait la pénalité, que le dépassement était volontaire car il estimait être ralenti par la voiture 23, qui conduisait de manière erratique. Prévoyant ce genre de situations, les commissaires avaient demandé au directeur de course d'informer les équipes avant la course qu'ils examineraient de près tout dépassement en coupant la piste au virage 10. Il avait été précisé que la pénalité type de 10 secondes pourrait être insuffisante et qu'une sanction plus sévère pourrait être appliquée », ont-ils expliqué dans leur communiqué. Russell a finalement été sanctionné d'un « drive through », passage aux stands obligatoire sans pouvoir changer de pneus.

Un week-end gâche par des soucis lors des qualifications

À l'arrivée de la course, qu'il a achevée à la 11ème position, le pilote Mercedes n'était pas vraiment affecté par cette sanction. « J'ai été un peu surpris, mais honnêtement, je m'en fichais un peu parce que j'étais hors des points », a-t-il déclaré aux médias, dont PlanetF1. « Je n'ai pas eu l'occasion de profiter de Monaco hier alors je me suis dit "tant pis, je veux profiter, attaquer à fond sur ce circuit". C'est l'un des meilleurs circuits du monde, et c'est ce que j'ai fait. Les 25 derniers tours ont été les plus fun du week-end. J'étais à la limite, je me testais moi-même. Ironiquement, si je ne l'avais pas fait, j'aurais fini 15e ou 16e. »

Le Britannique était surtout frustré de ses qualifications le samedi. Alors que le week-end avait mal débuté pour les Mercedes (10 et 11ème lors des EL3), Russell semblait avoir retrouvé de la confiance avec sa machine au moment des qualifications. Cependant, en fin de Q1, Mercedes a subi un premier choc. Le rookie Kimi Antonelli a percuté le mur après l'enchaînement du bureau de tabac, provoquant des dégâts importants sur sa W16. Si l'Italien est parvenu à atteindre la Q2, il ne s'élança qu'en 15ème position. Alors que l'écurie allemande pensait en avoir fini avec ses problèmes, un autre drame survint. Dès le début de la Q2, Russell roule sur une bosse ce qui coupe immédiatement le moteur de sa Mercedes. Sa monoplace s'est immobilisée dans le tunnel;avec à la clé une 14ème place sur la grille.

Dès lors, le Grand Prix s'annonçait très compliqué pour les flèches d'argent. « Quand tu pars 14e et 15e, tu ne peux rien faire. Tu t'arrêtes au 1er tour, tu termines nulle part ;tu restes en piste, même chose. Ironiquement, j'ai terminé plus haut grâce à ma manœuvre avec Albon que si je n'avais rien fait. Rien que ça prouve que le système est bancal. »

Pour la première fois depuis le Grand Prix des États-Unis 2012, les deux Mercedes ne terminent pas dans les points alors qu'elles ont terminé le Grand Prix. Une statistique qui démontre le week-end très difficile vécu par le clan allemand qui doit vite rebondir lors de la prochaine manche. Une réaction attendue dès cette semaine à Barcelone pour la huitième manche de la saison.