Alpine F1 : Briatore veut “expérimenter” dès 2025, et vise des profils de pilotes pour 2026
Franco Colapinto joue gros ce week-end au Canada. Soutenu, mais sous pression, le jeune pilote pourrait ne pas aller au bout de la saison si ses résultats ne s'améliorent pas. En coulisses, Alpine songe déjà à 2026, avec les noms de Perez, Bottas et Schumacher dans le viseur.


Colapinto : des débuts loin des attentes. Franco Colapinto n'a que 21 ans, mais le voilà déjà face à une première épreuve de vérité. Propulsé chez Alpine F1 pour remplacer Jack Doohan à partir d'Imola, l'Argentin bénéficie d'un solide soutien sportif, politique et financier, mais ses performances sont scrutées avec attention. Et pour l'instant, elles peinent à convaincre.
À Imola, le rookie s'est crashé dès le week-end de ses débuts. À Monaco, il n'a guère pesé. Puis à Barcelone, malgré une course terminée, il s'est classé 15e quand son coéquipier Pierre Gasly atteignait la Q3 avant de finir à une belle 8e place. Le contraste est marquant, et Flavio Briatore n'a pas hésité à le souligner, tout en maintenant publiquement sa confiance : « Il s'est crashé dès le premier week-end de course. Dire que j'étais satisfait serait un mensonge. »
Mais aussi : « Franco est encore en phase d'adaptation. Je suis satisfait de la façon dont les pilotes et l'équipe s'investissent pour se sortir d'une situation difficile. »
Un flou stratégique assumé pour 2025
Le message de Briatore est clair : 2025 ne sera pas une année de stabilité, mais une saison de transition. Le conseiller d'Alpine veut tester différentes options, quitte à bouleverser l'ordre établi. L'objectif ? Être prêt pour le grand changement réglementaire de 2026, avec un duo solide, expérimenté et performant.
« 2025 est une année où nous devons nous préparer pour 2026, avoir le meilleur duo. Donc, quelles que soient les expériences que je souhaite mener, nous les ferons. »
Dans ce cadre, Franco Colapinto n'a aucune garantie d'achever la saison. Le flou entretenu par Briatore sur son avenir alimente les spéculations.
« Je ne sais pas pour le moment si Franco restera pour la saison ou non, mais on verra bien. Nous ne regardons que la performance, rien d'autre. »
Bottas, Perez, Schumacher… des profils expérimentés dans le viseur
Alors que Colapinto s'apprête à disputer sa quatrième course ce week-end au Canada, plusieurs noms circulent déjà pour 2026, voire pour une arrivée anticipée si les résultats ne suivent pas. Sergio Perez, en fin de contrat chez Red Bull, Valtteri Bottas, dont l'aventure chez Sauber touche à sa fin, ou encore Mick Schumacher, actuellement réserviste chez Mercedes et pilote Alpine en endurance, sont sur les radars.
Tous trois ont l'expérience de la F1, un bagage technique et une connaissance des structures de haut niveau. Pour une équipe en crise comme Alpine, qui lutte cette saison pour rester dans le top 8 des constructeurs, l'arrivée d'un leader ou d'un pilote stable serait un levier de relance. Briatore n'a d'ailleurs pas cherché à nier : « Si Colapinto est performant, il pilote la voiture. Sinon, on verra. »
Une saison test, une équipe en reconstruction
Depuis le début de la saison, Alpine enchaîne les déceptions, aussi bien en piste qu'en interne. Pat Fry, Otmar Szafnauer, Alan Permane : les figures clés du projet ont été évincées en 2023. La nomination de Briatore comme conseiller exécutif a acté un virage plus autoritaire, mais les résultats ne suivent pas encore.
Dans ce contexte, les pilotes deviennent des variables d'ajustement. Gasly, sous contrat jusqu'à fin 2025, fait figure de pilier. Colapinto, lui, joue sa place à chaque Grand Prix. Et derrière, d'autres frappent à la porte. La gestion humaine et sportive de cette période transitoire sera décisive pour l'image et la compétitivité d'Alpine.
Canada, crash-test grandeur nature
Le Grand Prix du Canada pourrait marquer un tournant. Si Colapinto montre un regain de forme, il consolidera sa place. Sinon, il pourrait devenir le symbole d'un projet en pleine redéfinition.
Briatore l'a dit sans détour : « On ne regarde que la performance. » Dans une F1 ultra-concurrentielle, l'apprentissage a ses limites, surtout quand la reconstruction passe par des décisions fortes.