McLaren ne compte pas changer son approche malgré l'accident au Canada

Un point de bascule dans la saison ? McLaren, qui démontre depuis le début de l'année qu'elle est l'écurie la plus performante du plateau, semblait avoir trouvé le parfait équilibre entre compétitivité sur la piste et entente en dehors. Mais cet équilibre s'est quelque peu fragilisé dimanche au Canada. Alors qu'ils étaient en lutte pour un éventuel podium face à Kimi Antonelli, Lando Norris et Oscar Piastri se sont livrés à une bataille intense dans le dernier secteur du circuit de Montréal. Une lutte acharnée qui s'est malheureusement terminée dans le mur de la ligne droite des stands pour Norris.

Si certains imaginaient que l'écurie britannique allait imposer des consignes, il n'en est rien. Andrea Stella, le directeur de l'équipe, a estimé que l'incident ne nécessitait pas une quelconque hiérarchie entre les pilotes.

Une simple erreur, plus qu'un véritable accrochage

L'Italien a mis en avant la relation encore cordiale entre Piastri et Norris, évoquant une simple « erreur de jugement » de la part du Britannique, qui a d'ailleurs immédiatement reconnu sa responsabilité. Pour l'ancien ingénieur de Ferrari, la ligne est claire : l'incident ne doit pas se reproduire, mais les deux pilotes peuvent continuer à se battre en piste.

« Être libre de se battre et être clair sur la manière dont on se bat fait partie des valeurs fondamentales du sport automobile », a expliqué Stella aux médias, dont RacingNews365.

« C'est une valeur que nous voulons préserver et respecter autant que possible. Plutôt que de contrôler chaque duel depuis le muret des stands. À trop vouloir diriger, les courses deviendraient artificielles. »

Un incident qu'il ne faudra pas reproduire

Malgré cette volonté de liberté, Stella a appelé ses pilotes à plus de prudence. McLaren veut éviter tout nouvel accrochage dans la course au titre, d'autant plus que ses principaux rivaux, Max Verstappen et George Russell, ont terminé 1er et 2e au Canada et n'ont pas encore dit leur dernier mot dans la lutte pour le championnat. L'écurie ne souhaite pas non plus favoriser l'un de ses pilotes. Elle a toujours affirmé ne pas avoir de numéro 1 ni de numéro 2, et entend maintenir cette politique jusqu'au bout.

« Nous voulons donner à Lando et Oscar la possibilité de se battre et de se retrouver, à la fin de la saison, à la place qu'ils méritent — en fonction de leur mérite, de leurs performances et de la qualité de leur pilotage tout au long de l'année », a déclaré Andrea Stella.

« Plutôt que de voir leurs points influencés par les choix de l'équipe. Ce n'est pas un exercice simple, mais nous voulons le mener du mieux possible. »

Une approche similaire mais un titre pilote menacé ?

« Je ne pense pas que l'épisode canadien changera notre approche. Au contraire, il renforce nos principes et incite nos pilotes à être encore plus prudents. Si nous disons qu'il ne doit pas y avoir de contact entre les deux McLaren, alors nous devons nous assurer que les marges soient suffisantes pour éviter tout accrochage. Même en situation de DRS, la voiture peut être presque ‘aspirée' par celle de devant, ce qui peut entraîner une mauvaise évaluation des distances. »

Si le titre constructeurs semble d'ores et déjà acquis pour l'écurie de Zak Brown, le titre pilotes reste ouvert. Et un nouvel incident entre Norris et Piastri pourrait relancer totalement la course au championnat. McLaren n'a pas de pilote numéro 1, mais les prochains rendez-vous en piste pourraient bien l'obliger à faire un choix. En Autriche, un seul mot d'ordre prévaudra dans le garage orange : ne vous touchez pas.