Notre critique de "F1, le film"
Le film F1 débarque en salles ce mercredi dans toute la France, avant sa sortie officielle aux États-Unis et au Canada prévue pour le 27 juin. Motors Inside a été invité à l'avant-première parisienne organisée il y a quelques jours, en présence de nombreux créateurs de contenu et de membres de l'équipe Canal+, dont le commentateur emblématique Julien Fébreau. Voici nos premières impressions sur ce long-métrage aussi ambitieux qu'attendu.


Synopsis du film
D'une durée de 2h36, le film retrace le parcours de Sonny Hayes, un ancien pilote de Formule 1 des années 1990 qui a mis un terme à sa carrière suite à un grave accident. Désormais engagé dans d'autres disciplines automobiles, il est rappelé sur le devant de la scène par Ruben Cervantes, propriétaire de l'écurie fictive Apex Grand Prix (APXGP). Ce dernier lui propose de revenir en F1 pour encadrer un jeune espoir, Joshua "Noah" Pearce (interprété par Damson Idris), et l'aider à faire ses premiers pas dans l'élite et à devenir champion.
Réalisation et casting
Avec un budget colossal d'environ 260 millions d'euros et coproduit par Apple et Warner Bros, F1 s'impose comme l'un des films les plus ambitieux de l'année. Aux commandes, le réalisateur Joseph Kosinski (Top Gun : Maverick) s'associe à Brad Pitt dans le rôle principal. Le septuple champion du monde Lewis Hamilton apporte également son expertise en tant que coproducteur et consultant, veillant à l'authenticité de l'univers de la Formule 1. La bande-son, signée Hans Zimmer, renforce l'immersion avec une composition soignée, tandis que le travail sur les effets sonores accentue le réalisme des scènes de course.
Pour renforcer l'authenticité de son univers, F1 intègre de nombreux visages familiers du paddock. Plusieurs pilotes ayant couru lors des deux dernières saisons de Formule 1 apparaissent à l'écran, contribuant à une immersion encore plus réaliste. Le film met également en scène plusieurs figures emblématiques du milieu dans leur propre rôle : Günther Steiner, ancien directeur de l'écurie Haas, Frédéric Vasseur (Ferrari) et Zak Brown (McLaren) participent notamment à une scène de conférence de presse, tandis que Toto Wolff (Mercedes) fait aussi une apparition remarquée. Côté médias, les incontournables Will Buxton (connu pour son rôle de commentateur dans Drive to Survive), David Croft et Martin Brundle (Sky Sports F1) viennent compléter un casting qui mêle habilement fiction et réalité. On y voit aussi Kym Ilman, le célèbre photographe australien qui parcourt les Grand Prix depuis plusieurs années.
Le tournage
Après plus d'un an de préparation, le tournage du film débute en juillet 2023, à l'occasion du Grand Prix de Grande-Bretagne. Pour l'occasion, une écurie fictive baptisée APEX Grand Prix est intégrée directement au paddock, aux côtés des véritables équipes du championnat. Placée entre les stands de Mercedes et Ferrari, l'équipe bénéficie d'une mise en scène particulièrement soignée : garages entièrement équipés, signalétique personnalisée, matériel technique authentique et ailerons de rechange alignés sur des racks, comme dans une véritable structure de F1. De nombreuses scènes ayant été tournées pendant les week-ends de course, le spectateur est plongé au cœur de l'univers des Grand Prix, avec un réalisme rarement atteint au cinéma.
Les deux monoplaces utilisées pour le tournage sont des Formule 2 modifiées, avec un châssis allongé spécialement conçu pour accueillir plusieurs caméras. Leur livrée noire et or rend hommage aux mythiques couleurs des Lotus-JPS, tout en arborant les logos de marques bien connues, à l'image des véritables écuries. À Silverstone, Brad Pitt et Damson Idris ont eux-mêmes pris le volant de ces voitures sous les regards intrigués du paddock et des spectateurs.
Pour rendre le film encore plus crédible, des séquences de course ont été tournées en immersion, avec les voitures brièvement mêlées au peloton réel pendant quelques virages (principalement après les séances d'essais libres et les qualifications).
Le film a également été tourné sur plusieurs autres circuits emblématiques du calendrier de Formule 1, renforçant son authenticité et sa dimension spectaculaire. Parmi les tracés reconnaissables à l'écran figurent Monza, Zandvoort, Suzuka, Spa-Francorchamps, Mexico, Las Vegas et Abou Dabi. Chaque lieu apporte sa propre atmosphère, permettant de restituer toute l'intensité, la diversité et le rythme effréné des Grand Prix à travers le monde.
Notre critique
F1 impressionne tant au niveau visuel que par la bande-son immersive, avec des scènes de luttes en piste et des accidents saisissants, qui rappellent avec justesse la dangerosité inhérente au sport automobile. Les acteurs sont crédibles à la fois sur la piste et dans le paddock. Dans le décor clinquant de Las Vegas, le film glisse également une touche de romance (portée par le personnage de la responsable technique de l'équipe APEX GP), apportant un contraste bienvenu dans un univers encore largement masculin. Conçu clairement pour séduire un public nord-américain, le film atteint son objectif : le soutien massif d'Apple et Warner Bros. se traduit par une production spectaculaire, calibrée pour le grand public.
Techniquement très bon sur la forme, le film impressionne par sa réalisation et son montage dynamique. L'intrigue, bien que classique, se déroule efficacement, rendant les 2h36 agréablement rythmées. Les passionnés de Formule 1 et puristes, en revanche, pourraient rester quelque peu sur leur faim face à certaines libertés prises avec la réalité technique du sport. Reste que F1 offre un bon moment de cinéma, accessible et immersif, idéal pour initier les néophytes (notamment les plus jeunes) à l'univers des Grand Prix. Et pourquoi pas profiter de la fête du cinéma (du 29 juin au 2 juillet) pour aller le voir ?