Prost, le professeur fait la leçon à McLaren

Interviewé, l'ancien quadruple champion français et dirigeant d'écurie Alain Prost apporte son regard critique sur la saison de McLaren en F1 qui vient de s'achever. Compte-rendu de la discussion :

Grand ciel dégagé en début de saison :
Tout avait bien commencé. Les pilotes sont exceptionnels, les voitures aussi. Le championnat est monopolisé par les deux McLaren qui se tirent la bourrent entre elles, Alonso apporte son savoir faire à toute l'équipe, Hamilton montre qu'il n'a rien à apprendre de son coéquipier, et les Ferrari rencontrent des problèmes de fiabilité.

Jusqu'au jour ou un nuage nommé "FIA" est venu griser l'ambiance du team anglais.

Temps maussade à partir de la mi-saison :
La sentence est tombée : McLaren accusé d'espionnage. Au-delà de la sanction, c'est l'image et le moral de la marque qui prennent un coup sur la tête.

Durant cette affaire, les tensions se sont créées entre certaines personnes qui auraient trahi toute l'équipe, pendant que la Scudéria Ferrari est complètement redynamisée pour le championnat. Alain Prost souligne que c'est à partir de ce moment-là que le championnat prend une tournure.

Fin de saison sous la tempête :
Alors que les medias et les fans en veulent tous après McLaren, les pilotes, toujours en lice pour le championnat, sont complètement divisé dans l'équipe, et ont chacun leurs propres ingénieurs. Chez Ferrari, à l'inverse, tout le monde est soudé, la fiabilité est meilleure et tout le monde est derrière Kimi, même son coéquipier Massa, qui ne s'en cache même pas.

Alain Prost, ayant connu une situation similaire dans le passé, ne peux pas s'empêcher de constater l'énorme erreur stratégique de McLaren.

« Alonso aurait du être Numéro un dès le début de la saison, McLaren avait le titre en poche ! » s'étonne-t-il.

Alors que les pilotes Ferrari sont clairement organisés, les pilotes McLaren s'affrontent entre eux et finissent à ex-æquo avec 109 points chacun.

Le professeur explique sa théorie sur les déboires d'Hamilton en fin de saison, et sur les stratégies douteuses de son équipe. McLaren était contre Alonso, ils se focalisaient sur sa course et c'était l'homme à battre, ils en avaient oublié tous les autres concurrents ! La team McLaren, complètement dépassée par les événements de la mi-saison, a perdu toute logique sur les derniers grands prix. Ils ont pris des décisions sur des coups de tête et cela leur aura coûté le championnat.

Alain pousse le résonnement encore plus loin en abordant l'aspect psychologique :

« En F1, le plus important, c'est le moral. La condition mentale doit être au top, la moindre faiblesse peut couter très cher, et la saison 2007 de McLaren en est la parfaite illustration. A l'inverse, Ferrari était exactement dans la même position que moi en 1986, ils n'avaient aucune pression morale. »

« Kimi était souriant et détendu juste avant le départ du grand prix. La concentration maximale est la clé de la réussite. Lorsque les pilotes enfilent leur casque et qu'ils montent dans leur voiture, ils doivent arriver à faire le vide dans leur esprit. Ce sont tous ces petits problèmes rangés dans un coin de sa mémoire qui ont mis la pression au jeune Lewis et à sa team, lui coutant d'indispensables points pour remporter le championnat pilotes. »

Pour les téléspectateurs, les erreurs commises par le jeune britannique paraissent impardonnables, et McLaren avait tellement confiance en ce pilote qu'elle en a oublié que ce n'était qu'un débutant en Formule 1 ! Cette team n'aurait pas du lui attribuer des stratégies aussi agressives lors des 2 derniers grands prix, selon l'analyse d'Alain.