Le GP du Canada bloqué par une histoire de taxes
F1.
Le gouvernement fédéral du Canada a statué ce lundi que, Bernie Ecclestone, grand manitou de la Formule 1, ne profitera pas d'une quelconque exception lui permettant de ne pas payer de taxes fédérales canadiennes. Selon le ministre du revenu canadien, Jean-Pierre Blackburn, les lois de l'Agence du revenu du Canada « ne fluctuent pas selon telle ou telle personne, ou tel groupe. Nous devons être équitables envers tous les Canadiens. Il n'y a pas de privilège ».
Le gouvernement canadien souhaite toutefois qu'un accord soit trouvé afin que le Grand Prix du Canada demeure à Montréal, mais cela devra se faire selon les lois existantes : « Il n'y aura pas de deal, » a asséné M. Blackburn. Les lois actuelles canadiennes permettent à certains événements sportifs ou culturels, de profiter d'exemptions d'impôts, si les organisateurs peuvent prouver que les recettes ne seront pas suffisantes.
«Si quelqu'un, par exemple, ne veut pas qu'il y ait de déductions par rapport à son projet, il doit prouver dans un plan d'affaires qu'il n'y aura pas suffisamment de revenus pour faire en sorte qu'on ait besoin de demander des déductions.» A-t-il déclaré.
De son côté, Bernie Ecclestone aurait demandé d'avoir une confirmation écrite faisant état d'une exemption complète d'impôt, en se basant sur d'anciennes dettes impayées en rapport avec les deux dernières épreuves du Grand Prix Canadien. Avant de lui fournir le document, le gouvernement veut s'assurer que l'affaire est légale et habituelle.
Le grand patron de la Formule 1 veut être certain de ne pas payer le moindre impôt au Canada, même si les provinces de Québec, Ottawa et Montréal lui verseront 75 millions de dollars en subventions sur une durée de cinq ans. Bernie Ecclestone joue sur le fait que sa société, Formula One Mangement, est enregistrée en Grande-Bretagne et qu'il y paie déjà des impôts : « La structure d'accueil pour recevoir les sommes des trois gouvernements nécessite encore du travail, » a résumé une source proche de ces tractations. «Ecclestone cherche une façon "optimale" pour lui de recevoir ces subventions au Canada.» "Optimale" signifiant qu'il ne veut pas payer d'impôts au Canada. « Il doit payer des impôts de toute façon en Grande-Bretagne.»
Bernie Ecclestone avait lancé un ultimatum lors du Grand Prix du Japon. Le grand argentier y avait déclaré : « Quand je reviendrai du Japon, j'aurai besoin de réponses finales à toutes nos questions. Si je ne les ai pas, il n'y aura pas de Grand Prix à Montréal. » Depuis, chacun des partis en cause poursuit les négociations et le gouvernement canadien a lancé une vaste étude sur les retombées financières d'un tel évènement.
Le ministre canadien des Finances, M. Bachand, en charge du dossier s'est dit vendredi et malgré tout « confiant que la course aurait lieu à Montréal. Il y a toujours des éléments compliqués dans un contrat avec Mr. Ecclestone, quand les avocats mettent ça sur papier. Il y a des problèmes qui surviennent parfois, » a-t-il ajouté.
Après une absence remarquée en 2009, le Grand Prix de Montréal devrait normalement être de retour en juin 2010.