Un fauteuil pour trois !

Ils sont trois en seize points quand vingt points restent en jeu. Sebastian Vettel et sa Red Bull jouent ce week-end le titre face à Jenson Button, le leader, et son coéquipier chez Brawn GP, Rubens Barrichello.

L'avantage va clairement au Britannique. Avec quatorze longueurs d'avance sur le Brésilien, Button sait qu'il sera sacré dimanche s'il inscrit quatre points à Interlagos. En clair, si Button termine troisième, quel que soit le résultat de Barrichello, le Championnat sera pour lui. Car, même si le Brésilien remporte son Grand Prix national, Button comptera toujours dix points d'avance sur lui. Une autre victoire de Barrichello lors de la dernière course à Abu Dhabi, ponctuée d'un zéro pointé de son coéquipier, ne lui permettrait pas plus de ravir le titre. Car Button devancerait alors son partenaire au nombre de victoires (six contre quatre, dans ce cas de figure).

Les chances de Sebastian Vettel, qui compte seize unités de retard sur Button, sont encore plus maigres. Une simple sixième place du Britannique dimanche lui interdirait tout espoir de sacre. L'Allemand doit en outre briller, soit remporter au minimum l'une des deux dernières courses et terminer deuxième de la seconde, et espérer que ses deux adversaires ne marquent aucun point pour l'emporter. Un scénario mathématiquement possible mais peu réaliste, tant les pilotes Brawn GP se sont montrés constants cette saison.

Pour se redonner du courage, Barrichello et Vettel peuvent toutefois s'inspirer de l'exemple de Kimi Raikkonen en 2007 ou de Alain Prost en 1986. Le Finlandais sur sa Ferrari, qui comptait respectivement 17 et 5 points de retard sur Lewis Hamilton et Fernando Alonso à deux courses de la fin, avait fini par devancer d'un petit point les deux pilotes McLaren-Mercedes au soir de la dernière course. Alain Prost sur sa Mclaren-Tag Porsche, troisième au championnat à deux courses de la fin, a lui aussi bénéficié de la lutte interne chez Williams-Honda entre Nigel Mansell et Nelson Piquet, ainsi que d'autres circonstances, pour s'emparer du titre à la fin de la saison.

Un élément pourrait compliquer les calculs des trois prétendants : la météo, qui s'annonce mauvaise en cette fin de semaine à Sao Paulo. Alors qu'un déluge s'est abattu jeudi matin sur la capitale économique du Brésil, la pluie est annoncée vendredi et samedi. La course de dimanche pourrait être perturbée par des ondées.

Voici l'état d'esprit des pilotes intéressés. Sebastian Vettel dit avoir prié pour la pluie «avec succès». «J'aime beaucoup le circuit avec ses montées et descentes», un tracé qui «devrait convenir» à sa Red Bull «car il y a beaucoup de virages où on a besoin d'appuis, ce qui est notre force», a-t-il observé. «Je ne peux que gagner. La pression est sur Button et Barrichello. Pour moi, c'est assez simple. Il ne faut pas être un génie pour comprendre qu'il faut que je gagne ces deux courses et que ces deux-là rencontrent des difficultés», a-t-il estimé.

«Sebastian dit que la pression est sur nous. Je ne crois pas que ce soit le cas», lui a répondu Button. «C'est la même chose pour tout le monde. C'est la première fois que je me bats pour un Championnat, tout comme Sebastian [Vettel] et Rubens [Barrichello]. C'est une situation excitante à vivre», a souligné le Britannique qui se sait disposer d'un avantage conséquent.

Revenant après plusieurs années difficiles, Rubens Barrichello se souvient que «la route a été longue» pour lui «avant d'arriver au Brésil». «Je me sens tellement bien d'être ici. Pour moi c'est déjà une année gagnante», a constaté l'éternel optimiste. «Je ne peux que dire merci pour la voiture, pour les victoires que j'ai eu, et même pour l'opportunité que j'ai de gagner ici. Cela ne m'ait pas arrivé depuis très longtemps. J'espère que la voiture sera au niveau de performance que nous souhaitons», a déclaré le Brésilien.

Réponse dimanche...