Pirelli veut entrer dans la danse

Depuis quelques temps nous vous annoncions une guerre du pneu pour la saison 2011. Aujourd'hui Motorsinside.com peut vous confirmer que Pirelli, le géant italien du pneu, est prêt à entamer des pourparlers avec les équipes de Formule 1, afin de dessiner les contours d'un futur contrat d'approvisionnement.

Pirelli, le 5ème manufacturier mondial, a connu ses dernières heures de gloire en F1, entre 1989 et 1991 (dernière victoire au GP du Canada avce Nelson Piquet sur Benetton). Son implication dans le sport automobile est importante puisque l'entreprise créée par Giovanni Battista Pirelli en 1872, est le fournisseur exclusif du WRC, elle est aussi présente en FIA GT, en Grand AM, en Ferrari Challenge, mais aussi en compétition moto notamment en Superbike.

Cette semaine lors d'une réunion d'investisseurs, les responsables de la holding, ont donné leur feu vert à l'évaluation d'un retour à la compétition en Grand Prix.

Actuellement, les différentes écuries du plateau sont en pleine phase de réflexion sur leur avenir "pneumatique". Michelin et Avon Cooper ont pris de l'avance pour 2011, en leurs adressant des contrats d'approvisionnement.

Paul Hembury, le directeur du sport automobile chez Pirelli, explique que la décision de l'entreprise a été motivée par le fait que la F1 pourrait passer à des jantes de 18 pouces, et que les équipes sont maintenant prêtes à accepter des conditions commerciales appropriées pour un fournisseur de pneus.

Il déclare : «Rien n'est encore concret, mais nous pensons qu'il y a une vraie possibilité pour que la taille des jantes passe à 18 pouces, et compte tenu du fait que la réalité commerciale a vraiment changé par rapport aux précédentes années, la F1 est quelque chose que nous envisageons maintenant, sérieusement. Nous sommes toujours restés en contact avec la FIA et le promoteur de la F1, c'est quelque chose qui continue d'année en année. Nous avons été mis au courant de la situation actuelle en F1 et c'est vraiment ce qui nous a poussé à analyser notre situation.»

Alors que Michelin veut revenir aux affaires en exigeant la présence d'une réelle concurrence pour que le mot compétition prenne tout son sens, Pirelli par la voix d'Hembery, a clairement annoncé sa volonté d'être un fournisseur exclusif:

«Nous ne pourrions pas exclure une guerre des pneus pour l'instant, mais par les temps qui courent, je ne pense pas qu'il soit judicieux de dépenser de grosses sommes d'argent en développement des pneumatiques. Bien sûr il y a des hauts et des bas, à un certain moment ce peut être la bonne approche, mais pour l'instant, les équipes sont plus intéressées par la diminution des coûts.»

Pour Pirelli il s'agit, dans un premier temps, de réaliser son étude de faisabilité, ensuite ce sera le moment d'entamer un dialogue avec les équipes, Hembery admet qu'il sera compliqué d'être sur les rangs pour l'année 2011, mais pour lui rien n'est impossible :

«Être là l'an prochain c'est très ambitieux, mais il ne faut jamais dire jamais. Si les conditions commerciales sont bonnes, et de notre point de vue nous croyons que c'est la bonne direction, et si le dossier présenté est approuvé par notre conseil d'administration et par la FIA, alors nous verrons où nous en sommes.»

Concernant le choix de leur partenaire pneumatique, beaucoup d'écuries se sont fixées comme limite le GP d'Espagne. L'arrivée plus tardive de Pirelli, pourrait conduire nombres d'entre elles à repousser leurs décisions.

Les Américains associés aux Anglais affrontent Français et Coréens, alors que les Italiens pointent le bout de leur nez, la planète du pneu se prépare à une guerre mondiale.