Retour avec Victor Martins sur son titre de F3 au bout du suspense
Récent champion de Formule 3, Victor Martins s'est confié à nous sur sa saison, son titre ce week-end à Monza et son potentiel futur en Formule 2.

Rédigé pPar
Bastien Barata
Le 14/09/2022 à 17:39, archivé

Quel est ton bilan de la saison ?
« Le travail a été fait et l'objectif a été atteint. On termine sur une note positive. Pour le moment, nous n’avons pas fait de bilan sur toute la saison. J’ai envie d’apprécier le moment et de savourer ce titre. Mais sinon dans l’année nous aurions pu faire mieux. On a commencé à vouloir gérer le championnat avant Zandvoort, finalement en pensant comme ça je faisais limite un peu plus d’erreurs. Je sais qu’on est passé à côté de Budapest et de Spa. Mais sinon partout ailleurs nous avions le rythme pour faire la pole et gagner des courses. Tout allait dans la bonne direction et à la fin nous avons rempli l’objectif principal qui était le titre de champion. »
Hors Monza, quel est ton meilleur souvenir ou ton point positif ?
« Barcelone en termes de points, sinon Zandvoort. C’est là-bas où le championnat à un peu tourné en ma faveur après Budapest et Spa. Zandvoort a été un point positif car il y a eu un travail sur moi-même. Il fallait que je m’améliore. J’étais trop dans le contrôle, je ne prenais pas assez de risques. J’ai essayé d’approcher le week-end de Zandvoort différemment et ça, ça a été un point positif. Et tout cela c'est grâce à tout ceux qui m’entourent, ART, mon team manager, Alpine et mon grand frère.»
As-tu pu revoir tes courses de ce week-end ?
« Alors vite fait, mais je peux dire chaque tour car je m’en rappelle (rires). Sur la première course, à chaud j’étais énervé par rapport à l’accident avec Arthur Leclerc. Je n’avais pas vu les images, mais avant qu’on se touche il y a eu un petit écart de sa part. Sans avoir vu les images, je pensais il m’avait mis un coup de roue. J’ai gardé ma trajectoire depuis le début du virage même si j’avais encore de la place à gauche. Mais c’est complètement mon erreur. J’aurais dû prendre la responsabilité de m’écarter. Avec un peu de recul il va falloir que je travaille dessus et apprendre à contrôler les autres. Ça m’a couté ma sérénité et une potentielle avance pour dimanche.
Ensuite le lendemain. Je faisais la course parfaite pour aller chercher le titre, sans me bagarrer pour rien. J’ai saisi des opportunités et j’ai beaucoup été dans l’observation. »
Raconte-nous tes batailles avec Oliver Bearman et Zane Maloney
« J’ai beaucoup réfléchi vu ce qui s’est passé la veille. Je double Alexander Smolyar au même endroit de l’accrochage entre Arthur Leclerc et moi. J’ai pris plus de marge que la veille. Je me suis bagarré avec Zane Maloney à la deuxième chicane car il y avait moins de risque, on aurait pu couper la chicane tous les deux si besoin, je le connais dans sa manière de pilote et défendre. Comme en karting je me suis mis dans sa roue pour le suivre sans prendre de risque. Ensuite Oliver Bearman m’a dépassé, ce n’était pas aujourd’hui qu’il fallait gagner. J’ai vu que derrière William Alatalo était assez loin. Mon objectif était de faire troisième pour sécuriser le titre. »
Raconte-nous comment tu as vécu le drapeau rouge et les décisions des commissaires
« Au moment du drapeau rouge, nous ne savons pas si la course allait repartir. Mais pendant notre tour de Safety Car on a pu voir le lieu de l'accident. Vu les dégâts des barrières etc… je me suis dit que ça n’allait pas repartir.
Je devais rester concentrer et ne pas montrer la pression que j’avais à ce moment-là. Je ne stressais pas. Quoi qu’il arrive je n’aurais pas lâché le championnat. Je suis très content de comment j’ai vécu ce moment-là. Mes battements de cœur étaient assez bas. J’avais confiance en moi, j’avais fait une super course. On était tous calmes à ce moment-là. »
Comment as-tu vécu la pénalité ?
« Je n’étais pas au courant de l’enquête. Quand je sors de la voiture, je vois mon frère sur son téléphone et il voit la pénalité pour moi. J’ai tout de suite vu qu’il se passait quelque chose. C’est à ce moment que je cherchais mon ingénieur un petit peu énervé (rires) c’était une incompréhension totale car je n’étais pas au courant. Si j’avais perdu le titre dessus, ça aurait été une injustice. J’étais informé des « zig-zag » en début de course et j’ai arrêté d’en faire. Tout le monde essayait de me calmer. Ils m’ont dit quoi qu’il arrive même avec les cinq secondes de pénalité je serais champion car Oliver Bearman ne gagne pas et William Alatalo derrière prend une pénalité aussi. Mais depuis que j’ai commencé en monoplace, j’ai déjà perdu deux fois le titre dans la dernière course (F4 France, Formule Renault) . Fort heureusement ça a tourné dans le bon sens pour moi dans le money time. »
As-tu pu relâcher la pression et fêter ça ?
« Oui oui ! avec l’équipe et les coéquipiers nous avons diner ensemble à Milan et on avait commencé ceci au circuit (rires) »
Participeras-tu au meeting de Formule 2 à Abu Dhabi ?
« Oui j’ai envie de faire ce meeting. Mais pas sûr qu’il y ait de la place. Pour le moment, je ne m’y intéresse pas forcément. Je n’ai pas envie de le demander. Alpine et mon manager sont à fond derrière moi. Ils savent que la F2 reste la prochaine étape. L’objectif principal à l’heure actuelle reste les tests d’après saison (23/24/25 Novembre à Abu Dhabi) pour éventuellement préparer l’année prochaine. Pour la course cela dépendra, pas sûr qu’il y ai de la place. J’espère tout de même une bonne surprise (rires). Je serai sur place pour la remise des prix FIA F3. Dans tous les cas, il n’y a pas de raison que je ne fasse pas les essais d'après saison. »
ART semble la meilleure solution avec normalement le départ de Théo Pourchaire ?
« Bien sur ! J’ai obtenu tous mes titres avec ART, je ne me vois pas ailleurs. Si je vais en Formule 2 c’est avec ART. Si c'est le cas, question de budget, il va falloir que je gagne dès la première année. Il me faut la meilleure équipe ».
Comment ça se passe avec Alpine et notamment ton ressentit avec le cas Oscar Piastri ?
« Je n’ai pas envie de commenter ce qui s’est passé. Je pense que maintenant, les deux cotés vont devoir faire attention (équipe et pilotes). Moi j’ai envie de rester avec eux. Cela fait 5 ans que je fais parti de l’académie. Ils m’ont toujours mis dans de bonnes conditions, dans les meilleures écuries et le soutient est vraiment super. Ils veulent construire quelque chose avec l’académie et accompagner leurs pilotes peu importe leur projet. Je ne me pose pas de questions dessus, je suis entre de très bonnes mains. »
En parlant de l’académie, comment vois-tu Jack Doohan ? Le vois-tu comme une "menace" ?
« Non pas du tout. Si j’effectue le travail de mon côté, un jour j’aurais peut-etre la chance d’aller en F1. Si je ne fais pas de bons résultats, je ne mériterai pas. Je n’ai pas envie de dire qu’untel prend ma place etc … Comme j’ai déjà vu quelque part, "Tu n’as pas besoin d’éteindre la lumière de l’autre pour faire briller la tienne". C’est quelque chose que je vais garder en moi. Jack fait une très belle saison et s’ils le mettent en F1 ce serait amplement mérité. »
Julien Fébreau va rouler dans Alpine, mais quand est-ce que sera ton tour ?
« (Rires) Je l’ai vu ce week-end dans le paddock et on en a rigolé en disant qu’il allait conduire une Formule 1 avant moi et que nous, nous devons faire toutes les catégories avant et pas lui. (Rires) Plus sérieusement il le mérite, il effectue un travail fantastique et ça me fait plaisir pour lui. Et le jour où j’aurai cette chance, on pourra en discuter pendant des heures. Sinon, si cette chance devait arriver, ce serait en essais privés. Mais à l’heure actuelle je n’ai encore aucune information dessus.»
Le projet WEC Alpine t’intéresse ?
« Non, je n’y pense pas car actuellement je suis focus sur mon parcours et mon objectif principal reste la Formule 1. Peut-etre un jour cela pourrait se produire par manque de budget par exemple. Mais à l’heure actuelle je reste concentré sur mon projet. »
Que vas-tu faire pendant les deux prochains mois ?
« Je vais à Magny Cours fin de semaine pour aider, donner des conseils et faire des tours de référence pour les 4 filles sélectionnées pour une journée de roulage en Formule 3 (Trois filles de la W Séries et une fille de la FRECA). J’aurai aussi des tests Pirelli à faire comme je suis le champion cette saison. Un petit peu de repos, je vais aussi profiter de ma famille. Je vais continuer à me préparer. Je vais aider mon frère avec sa société et son équipe de karting. »
Nous remercions chaleureusement Victor d'avoir pris le temps pour nous. Nous le félicitons grandement pour son titre de champion de Formule 3 !
« Le travail a été fait et l'objectif a été atteint. On termine sur une note positive. Pour le moment, nous n’avons pas fait de bilan sur toute la saison. J’ai envie d’apprécier le moment et de savourer ce titre. Mais sinon dans l’année nous aurions pu faire mieux. On a commencé à vouloir gérer le championnat avant Zandvoort, finalement en pensant comme ça je faisais limite un peu plus d’erreurs. Je sais qu’on est passé à côté de Budapest et de Spa. Mais sinon partout ailleurs nous avions le rythme pour faire la pole et gagner des courses. Tout allait dans la bonne direction et à la fin nous avons rempli l’objectif principal qui était le titre de champion. »
Hors Monza, quel est ton meilleur souvenir ou ton point positif ?
« Barcelone en termes de points, sinon Zandvoort. C’est là-bas où le championnat à un peu tourné en ma faveur après Budapest et Spa. Zandvoort a été un point positif car il y a eu un travail sur moi-même. Il fallait que je m’améliore. J’étais trop dans le contrôle, je ne prenais pas assez de risques. J’ai essayé d’approcher le week-end de Zandvoort différemment et ça, ça a été un point positif. Et tout cela c'est grâce à tout ceux qui m’entourent, ART, mon team manager, Alpine et mon grand frère.»
As-tu pu revoir tes courses de ce week-end ?
« Alors vite fait, mais je peux dire chaque tour car je m’en rappelle (rires). Sur la première course, à chaud j’étais énervé par rapport à l’accident avec Arthur Leclerc. Je n’avais pas vu les images, mais avant qu’on se touche il y a eu un petit écart de sa part. Sans avoir vu les images, je pensais il m’avait mis un coup de roue. J’ai gardé ma trajectoire depuis le début du virage même si j’avais encore de la place à gauche. Mais c’est complètement mon erreur. J’aurais dû prendre la responsabilité de m’écarter. Avec un peu de recul il va falloir que je travaille dessus et apprendre à contrôler les autres. Ça m’a couté ma sérénité et une potentielle avance pour dimanche.
Ensuite le lendemain. Je faisais la course parfaite pour aller chercher le titre, sans me bagarrer pour rien. J’ai saisi des opportunités et j’ai beaucoup été dans l’observation. »
Raconte-nous tes batailles avec Oliver Bearman et Zane Maloney
« J’ai beaucoup réfléchi vu ce qui s’est passé la veille. Je double Alexander Smolyar au même endroit de l’accrochage entre Arthur Leclerc et moi. J’ai pris plus de marge que la veille. Je me suis bagarré avec Zane Maloney à la deuxième chicane car il y avait moins de risque, on aurait pu couper la chicane tous les deux si besoin, je le connais dans sa manière de pilote et défendre. Comme en karting je me suis mis dans sa roue pour le suivre sans prendre de risque. Ensuite Oliver Bearman m’a dépassé, ce n’était pas aujourd’hui qu’il fallait gagner. J’ai vu que derrière William Alatalo était assez loin. Mon objectif était de faire troisième pour sécuriser le titre. »
Raconte-nous comment tu as vécu le drapeau rouge et les décisions des commissaires
« Au moment du drapeau rouge, nous ne savons pas si la course allait repartir. Mais pendant notre tour de Safety Car on a pu voir le lieu de l'accident. Vu les dégâts des barrières etc… je me suis dit que ça n’allait pas repartir.
Je devais rester concentrer et ne pas montrer la pression que j’avais à ce moment-là. Je ne stressais pas. Quoi qu’il arrive je n’aurais pas lâché le championnat. Je suis très content de comment j’ai vécu ce moment-là. Mes battements de cœur étaient assez bas. J’avais confiance en moi, j’avais fait une super course. On était tous calmes à ce moment-là. »
Comment as-tu vécu la pénalité ?
« Je n’étais pas au courant de l’enquête. Quand je sors de la voiture, je vois mon frère sur son téléphone et il voit la pénalité pour moi. J’ai tout de suite vu qu’il se passait quelque chose. C’est à ce moment que je cherchais mon ingénieur un petit peu énervé (rires) c’était une incompréhension totale car je n’étais pas au courant. Si j’avais perdu le titre dessus, ça aurait été une injustice. J’étais informé des « zig-zag » en début de course et j’ai arrêté d’en faire. Tout le monde essayait de me calmer. Ils m’ont dit quoi qu’il arrive même avec les cinq secondes de pénalité je serais champion car Oliver Bearman ne gagne pas et William Alatalo derrière prend une pénalité aussi. Mais depuis que j’ai commencé en monoplace, j’ai déjà perdu deux fois le titre dans la dernière course (F4 France, Formule Renault) . Fort heureusement ça a tourné dans le bon sens pour moi dans le money time. »
As-tu pu relâcher la pression et fêter ça ?
« Oui oui ! avec l’équipe et les coéquipiers nous avons diner ensemble à Milan et on avait commencé ceci au circuit (rires) »
Participeras-tu au meeting de Formule 2 à Abu Dhabi ?
« Oui j’ai envie de faire ce meeting. Mais pas sûr qu’il y ait de la place. Pour le moment, je ne m’y intéresse pas forcément. Je n’ai pas envie de le demander. Alpine et mon manager sont à fond derrière moi. Ils savent que la F2 reste la prochaine étape. L’objectif principal à l’heure actuelle reste les tests d’après saison (23/24/25 Novembre à Abu Dhabi) pour éventuellement préparer l’année prochaine. Pour la course cela dépendra, pas sûr qu’il y ai de la place. J’espère tout de même une bonne surprise (rires). Je serai sur place pour la remise des prix FIA F3. Dans tous les cas, il n’y a pas de raison que je ne fasse pas les essais d'après saison. »
ART semble la meilleure solution avec normalement le départ de Théo Pourchaire ?
« Bien sur ! J’ai obtenu tous mes titres avec ART, je ne me vois pas ailleurs. Si je vais en Formule 2 c’est avec ART. Si c'est le cas, question de budget, il va falloir que je gagne dès la première année. Il me faut la meilleure équipe ».
Comment ça se passe avec Alpine et notamment ton ressentit avec le cas Oscar Piastri ?
« Je n’ai pas envie de commenter ce qui s’est passé. Je pense que maintenant, les deux cotés vont devoir faire attention (équipe et pilotes). Moi j’ai envie de rester avec eux. Cela fait 5 ans que je fais parti de l’académie. Ils m’ont toujours mis dans de bonnes conditions, dans les meilleures écuries et le soutient est vraiment super. Ils veulent construire quelque chose avec l’académie et accompagner leurs pilotes peu importe leur projet. Je ne me pose pas de questions dessus, je suis entre de très bonnes mains. »
En parlant de l’académie, comment vois-tu Jack Doohan ? Le vois-tu comme une "menace" ?
« Non pas du tout. Si j’effectue le travail de mon côté, un jour j’aurais peut-etre la chance d’aller en F1. Si je ne fais pas de bons résultats, je ne mériterai pas. Je n’ai pas envie de dire qu’untel prend ma place etc … Comme j’ai déjà vu quelque part, "Tu n’as pas besoin d’éteindre la lumière de l’autre pour faire briller la tienne". C’est quelque chose que je vais garder en moi. Jack fait une très belle saison et s’ils le mettent en F1 ce serait amplement mérité. »
Julien Fébreau va rouler dans Alpine, mais quand est-ce que sera ton tour ?
« (Rires) Je l’ai vu ce week-end dans le paddock et on en a rigolé en disant qu’il allait conduire une Formule 1 avant moi et que nous, nous devons faire toutes les catégories avant et pas lui. (Rires) Plus sérieusement il le mérite, il effectue un travail fantastique et ça me fait plaisir pour lui. Et le jour où j’aurai cette chance, on pourra en discuter pendant des heures. Sinon, si cette chance devait arriver, ce serait en essais privés. Mais à l’heure actuelle je n’ai encore aucune information dessus.»
Le projet WEC Alpine t’intéresse ?
« Non, je n’y pense pas car actuellement je suis focus sur mon parcours et mon objectif principal reste la Formule 1. Peut-etre un jour cela pourrait se produire par manque de budget par exemple. Mais à l’heure actuelle je reste concentré sur mon projet. »
Que vas-tu faire pendant les deux prochains mois ?
« Je vais à Magny Cours fin de semaine pour aider, donner des conseils et faire des tours de référence pour les 4 filles sélectionnées pour une journée de roulage en Formule 3 (Trois filles de la W Séries et une fille de la FRECA). J’aurai aussi des tests Pirelli à faire comme je suis le champion cette saison. Un petit peu de repos, je vais aussi profiter de ma famille. Je vais continuer à me préparer. Je vais aider mon frère avec sa société et son équipe de karting. »
Nous remercions chaleureusement Victor d'avoir pris le temps pour nous. Nous le félicitons grandement pour son titre de champion de Formule 3 !