F2

Interview : Avant le Grand Prix de Monaco, Victor Martins s'exprime sur ses débuts en Formule 2 et son avenir

A l'occasion du Grand Prix de Monaco, Victor Martins a accepté de répondre aux questions de Motors Inside. Le pilote de l'équipe ART est notamment revenu sur son début se saison, sa transition entre la F3 et la F2 et sa relation avec Théo Pourchaire.

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Victor Martins vit sa première saison de Formule 2.
© Alpine / Victor Martins vit sa première saison de Formule 2.

Comment vis-tu la collaboration avec Théo (Pourchaire) depuis vos débuts ?

Très bonne. Quand j'ai débuté en karting, on a été un peu l'un contre l'autre. Mais quand j'y repense, on a tout le temps été l'un contre l'autre dans mes premières courses nationales. On se connaissait, mais on était adversaire. On essayait de se battre l'un contre l'autre et contre les autres pilotes. On n'avait pas forcément de relation entre nous deux. Mais tout se passait bien. Je me rappelle que dès le plus jeune âge, ça me poussait à être meilleur et à travailler pour pouvoir le battre lui et les autres.

On est ensuite passé au niveau international en 2016, où il était dans une équipe usine, moi dans une équipe belge, en OK-Junior. On a fait toute l'année contre mais il y avait un niveau de fou donc ce n'était pas que contre lui que je roulais. Mais la relation a toujours été bonne. On n'a jamais eu de problèmes mis à part la première fois où on s'est retrouvé sur la piste et qu'on s'est accroché pendant des essais. Il n'y a jamais eu de problème mais il y a toujours eu cette rivalité où on veut être meilleur que l'autre.

On n'a jamais trop roulé ensemble ou contre en monoplace. Il y a toujours eu une catégorie d'écart, quand j'étais en F4, il était dans sa dernière année de karting. Quand je suis passé en Formule Renault, lui venait de passer en F4. Je suis resté en Formule Renault et lui est passé directement en F3. On n'a pas eu de vrais moments où on a roulé contre. Cette année, ce sont les retrouvailles. C'est sympa car on se connait bien, on a beaucoup d'estime au niveau pilotage l'un pour l'autre.

Est-ce que le rôle de la FFSA a été important dans votre relation ?

Oui et non. Je n'étais pas là à l'école, lui non plus. Les stages de la FFSA, on a eu la chance de le faire que depuis l'année dernière. Ils avaient arrêté ce projet où on n'en faisait plus trop. Je me souviens d'un stage en hiver, où on était allé à Val-Thorens. C'est un des premiers qu'on avait refait avec la FFSA Académie, dans l'environnement de l'école.

Après il y a eu les stages de l'Equipe de France. Je sais que la FFSA veut reprendre ces stages pour la cohésion, pour l'expérience et pour apprendre des choses. Mais c'est plutôt récent. La relation entre Théo et moi, à la FFSA, ce n'était que pour l'école. On n'était pas dans la même classe donc on se voyait très peu. On était juste au même endroit, au même moment, mais c'est tout.

Qu'est ce que tu as appris lors de ton arrivée en F2 ?

Je suis arrivé en tant que rookie. Je me suis dit : "Je vais tout donner, je vais juste pousser". Je ne me posais pas de questions. Mais la F2 c'est plus compliqué que cela. La F3, ça peut marcher comme ça. Et c'est aussi pourquoi on voit tant de rookie être rapide. Mais la F2 nécessite plus de réflexions surtout à certains moments. Ce n'est pas toujours être à 100 % et ça va tout le temps passer. J'ai pu le voir encore à la dernière course de Bakou. J'apprends encore sur ça. Aller à la limite, parce que je pense qu'il le faut, mais savoir y aller aux bons moments, aux bonnes phases parce que l'erreur peut arriver très vite. La voiture est difficile à rouler.

La F2 fonctionne-t-elle moins à l'instinct que la F3 ?

Je pense que la F2 a plus de limites physiques. La voiture, à un moment donné, accepte plus ce qu'on veut qu'elle fasse. Alors que la F3 est plus légère, elle a de l'aérodynamisme, c'est une voiture qui est efficace. La voiture est très performante entre le rapport poids/puissance. Je trouve que c'est plus facile de rouler avec une F3. Elle se rattrape tout le temps si on fait une petite erreur. Il y a une surchauffe des pneus mais c'est modéré. Tout est plus facile à gérer. La F2, il y a un moteur turbo à comprendre, ce qui est complexe. La voiture est lourde, elle est grosse. Les pneus 18 pouces sont aussi difficiles à gérer et à mettre en température. Elle est plus difficile à comprendre et à exploiter.

Quel bilan retires-tu de ton test en F1 ?

Le test, pour moi, c'était plus pour découvrir, pour m'initier à la monoplace, voir ce que ça représente. J'avais des attentes, j'avais déjà le simulateur. Donc la journée d'essais, c'était plus pour moi. Après, l'équipe également a pu en tirer des conclusions. Les chronos ne sont pas représentatifs. Même si j'ai fait de bons chronos, l'équipe ne va pas décider que je suis le prochain pilote à rouler. L'objectif de cette journée, c'était vraiment pour moi, pour découvrir et voir ce que c'est. Cela m'a donné encore plus envie d'y être dans le futur.

Quel est ton plan pour accéder en F1 ?

Je pense que j'ai appris pendant les années précédentes. Je passe par des phases d'apprentissage aussi en Formule 2 cette année. Mais je ne pense pas que 2025 soit trop tôt. Je veux voir comment se passe cette année. Mon plan n'est pas de faire deux années en F2. Si le budget était présent et que j'avais l'assurance de dire que je serai encore en F2 l'année prochaine, alors je pourrais faire une saison de plus. Mais aujourd'hui ce n'est pas le cas. Ce n'est pas ce que je me dis alors je donne le meilleur de moi cette année, d'apprendre le plus possible et de marquer des gros points. Je ne vois pas pourquoi je me mettrais en tête de faire deux années quand je vois ma performance.

Le fait de ne pas être sûr d'avoir le budget pour la F2 l'année prochaine te met-il la pression ?

Cette pression, je la connais depuis le début. J'ai tout le temps appris, et su dans quelle écurie j'allais en début d'année lors de la saison en question. J'ai toujours passé les hivers dans l'incertitude, à ne pas savoir où aller car les budgets ne sont pas faciles à trouver.

As-tu d'autres tests en F1 prévus ?

Pour l'instant je n'en ai pas. Mais j'espère en avoir plus tard. Ce n'est pas forcément l'objectif de base. Mais comme je dis, je sais que cela va être par rapport aux résultats et pas qu'aux performances car elles sont là. Mais il va falloir marquer des points. Si je fais ce qu'il faut, ils me donneront d'autres opportunités de pouvoir rouler, de continuer d'apprendre et d'approfondir l'expérience accumulée lors de la première journée.

Qu'est-ce que tu attends du Grand Prix de Monaco ?

Je connais le circuit. Je suis venu en Formule Renault en 2018 donc je le connais un peu. Maintenant, cela fait plus de quatre ans que je n'ai pas roulé. Mais je n'ai pas d'appréhensions, pas de doutes. J'ai gagné en Formule Renault et fait deux podiums pour ma première année. J'adore les circuits en ville, c'est aussi mon circuit préféré. J'attends impatiemment de revenir sur ce circuit et d'y rouler. La préparation se passe bien, et je pense que cela va bien se passer.

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