F2

Interview de Théo Pourchaire : "Avec Victor, on veut pousser l'équipe vers le haut"

Actuellement en tête du championnat du monde en F2, Théo Pourchaire a accordé une interview pour Motors Inside avant le Grand Prix de Monaco. Circuit où il s'est déjà imposé en 2021.

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Théo Pourchaire arrive en principauté avec 5 points d'avance sur Vesti et 7 sur Iwasa.
© Alfa Romeo / Théo Pourchaire arrive en principauté avec 5 points d'avance sur Vesti et 7 sur Iwasa.

Avec Victor Martins vous vous connaissez bien, en quoi c’est bien ou moins bien d’avoir quelqu'un que tu connais bien en tant que coéquipier ?

« Y’a beaucoup de positif surtout en ce qui concerne la performance au sein de l’équipe. On est Français et la communication se fait beaucoup plus facilement, tout le monde parle français donc c’est plus rapide et plus simple. On se connait tous très bien même dans l’équipe, Victor et moi on est chez ART depuis un moment. On se connait depuis le karting en 2014, donc ça fait quelques années qu’on est dans les mêmes catégories. À part en monoplace où il y est allé un peu avant moi et puis moi j’ai fait de la F3 direct. On se retrouve finalement en Formule 2 en se connaissant très bien, donc c’est très bénéfique pour l’équipe. »

Vous arrivez à mettre des mots sur une sorte de rivalité ? Sachant que l'objectif c’est d’être le meilleur dans l'équipe. Vu que vous vous connaissez bien, est-ce que vous arrivez à rendre ça constructif ?

« Je ne pense pas qu’il y ait de grosse rivalité, on essaye d’être les meilleurs possibles, d’aider l’équipe pour avoir la meilleure voiture donc on donne tout en piste. Bien sûr qu’en roulant en F2, on veut tous accéder à la F1 et faire les meilleurs résultats. Avec Victor on s’aide beaucoup, on fait les briefings ensemble. On reste une équipe et on travaille pour construire cette saison tous ensemble donc c’est hyper positif de pouvoir s’entraider. Pour gagner, il faut avoir deux bons pilotes qui exploitent le maximum de la voiture et avoir une meilleure performance et surtout pouvoir espérer jouer la gagne et remporter les deux trophées que ce soit pilote ou constructeur. Rien que la communication ça aide beaucoup, c’est un détail sûrement mais c’est super important. »

Au niveau des détails techniques sur la voiture, vous pouvez régler la voiture comme vous le voulez chacun de votre côté ou vous êtes obligés de faire des compromis pour avoir une voiture qui correspond plus à vous deux ?

« On peut faire ce qu’on veut et on essaye d’écouter l’équipe qui a beaucoup d’expérience, ils ont toujours beaucoup de données. Quand on part en direction d’un circuit, on a toujours des setups de base, réalisés par l’équipe et nous on peut s’adapter et changer des réglages pour qu’on se sente au mieux dans la voiture. Avec Victor on n’est pas obligé d’avoir exactement le même setup, on a fait plusieurs courses avec des setups différents cette année. On a des styles de pilotage différents, on peut avoir des envies différentes en fonction du circuit, du type de gommes ou des conditions météo, donc on peut demander ce qu’on veut.
Cependant, on sait avec Victor qu’on est jamais très loin en terme de setup. On est toujours très proche du setup idéal de l’équipe et après c’est à nous de nous améliorer avec les petits détails notamment sur l’aileron avant ou la balance de frein. Après, on peut aller plus loin dans le setup si vraiment on ne se sent pas bien mais pour le moment ce n’est pas arrivé. »

Globalement, avec Victor vous avez les mêmes envies jusqu'à présent ?

« Oui effectivement, on fait partie d’une équipe qui a obtenu beaucoup de titres dans cette catégorie donc on part toujours avec une voiture plus ou moins très bonne. Alors forcément, c’est jamais parfait donc on essaye toujours de s’améliorer même si on est souvent content avec ce qu’on a. »

A Bahreïn vous étiez loin devant les autres, vous êtes tous les deux des bons pilotes mais la voiture avait quelque chose en plus par rapport aux autres monoplaces. Du coup, comment vous arrivez à cerner pourquoi à Bahreïn vous aviez une seconde d’avance alors que sur d’autres circuits c’est plus compliqué ?

« C’est de la F2 donc tout le monde a la même voiture et il n’y a pas de développement. Je pense qu'à Bahreïn on a fait du bon travail, que ça soit l’équipe ou alors nous les pilotes. Victor est champion de F3 en titre et moi vice-champion de F2, donc on a plutôt bien roulé. Les deux premières courses de la saison, on fait chacun une pole. La voiture est très bonne mais c’est un tout, il faut que l’équipe entière soit au top pour qu’on puisse faire des performances comme à Bahreïn ou Djeddah. »

Donc pour toi, c’est pas vraiment quelque chose trouvé par l’équipe sur la monoplace, c’est dû au fait d’avoir bien travaillé avec les ingénieurs mais aussi que vous soyez performants par la suite ?

« Non comme je l’ai dit juste avant, toutes les équipes possèdent la même monoplace, les mêmes pneus, quasiment le même niveau d’essence. Les réglages c’est ce qui fait la différence, à Bahreïn les réglages étaient au top. En F2, il y a beaucoup de bonnes équipes notamment Prema, Carlin ou encore MP, chacun travaille bien et fait du bon travail. Ça se joue vraiment sur des détails, il faut faire le moins d’erreur possible et être toujours concentré et surtout bien préparer chaque séance. En F2 il y a 22 pilotes, quasiment toute la grille, c’est des très bons pilotes et aussi des très bonnes équipes. »

Comment tu te prépares psychologiquement par rapport aux années précédentes avant un week-end ? Et est-ce que tu utilises les jeux vidéos ou autre pour te préparer ?

« Psychologiquement, juste j’essaye de m’améliorer, de travailler avec mes ingénieurs et de voir ce que j’ai fait de mal l’année précédente, de pouvoir le changer. Après dans ma mentalité, je donne toujours tout ce que j’ai et je lâche jamais rien. Je travaille chaque jour pour m’améliorer, je suis souvent sur le simulateur, chez Alfa Romeo ou chez ART GP. »

Le simulateur de chez Sauber est adapté à ta F2 ou c’est une F1 ?

« C’est un simulateur de F1, mais je fais quand même le circuit où je vais rouler pour la prochaine course. C’est clairement un autre monde parce qu’il y a beaucoup plus de budget donc plus de possibilités. Ça m’aide même si c’est de la F1. »

Pour continuer sur Sauber, sachant que le championnat de F2 est divisé, il y a un moment où il ne se passe rien, est-ce que c’est propice pour trouver un contrat dans une écurie de F1 et toi de ton côté quelle date tu te fixes pour connaitre ton avenir ?

« En étant 100% honnête, je ne sais pas et Sauber non plus. Après moi de mon côté, je dois me concentrer en abordant les week-ends les uns après les autres et faire du mieux possible. À côté je suis pilote de réserve chez Alfa Romeo donc je dois me tenir prêt à chaque week-end de F1, si jamais ils ont besoin de moi je serai là et prêt pour faire du mieux possible. Pour l’avenir, je donne tout pour l’instant et on verra plus tard. »

Concernant Pauline (soeur de Théo), elle faisait déjà du karting avant toi, c’est ta soeur aînée, quel a été son impact sur ton choix de carrière ?

« On a commencé quasiment en même temps mais j'étais beaucoup plus jeune. On en faisait le mercredi et le samedi quand il n’y avait pas école. Le karting cependant c’est très cher, notre père nous aidait pas mal et on arrivait à en faire à un bon niveau. On a tous les deux été champions de France dans nos catégories. Cependant vient un moment où c’est trop cher quand on part à l’international ou encore même en F4, F3 et F2, donc pour mon père c'était impossible de tout financer. »

« C’est mon père qui nous a fait commencer, mais un peu comme tout le monde, c’était pas forcement sérieux mais plus pour qu’on s’amuse. Au début des compétitions, c’était un jeu puis petit à petit, c’est devenu une passion, et plus on monte dans les hautes catégories et là ça devient un travail. Je suis en F2 là et j’espère aller plus loin. Mais pour répondre à la question, à l’origine ça vient de mon père. »

Ta soeur, Pauline, est présente sur les Grand Prix, que faites-vous ensemble concrètement ?

« Elle m’accompagne sur toutes les courses, elle gère les voyages par exemple les réservations pour l’avion et l’hôtel. Elle s’assure que j’aille bien au circuit. Actuellement on est à Monaco dans un appartement, le soir elle m’aide à faire à manger. Les sponsors elle s’en occupe aussi. C’est toute la phase cachée du sport auto et sans ça, je ne pourrais pas rouler. »

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