Théo Pourchaire et Victor Martins dans une démarche constructive malgré la rivalité pour accéder à la F1


Pour rappel, la saison dernière, Victor Martins s'est imposé en F3 devenant ainsi champion de la catégorie. Porté par l'Alpine Driver Academy, il a remplacé Vesti qui est parti lui chez Prema. De ce fait, le pilote français est devenu coéquipier de Théo Pourchaire, une première pour les deux hommes en monoplace.
Pour le moment dans la saison 2023, Théo Pourchaire est en tête du classement pilote avec 65 points tandis que le rookie de la F2 pointe à la 15ème place avec 17 points après des accrochages en piste.
Les deux pilotes ART Grand Prix se connaissent depuis longtemps, En 2014, ils faisaient du karting ensemble.
Dans une interview accordée à Motors Inside, Théo Pourchaire déclare que c'est un plus d'avoir un coéquipier qu'il connait bien : « Il y a beaucoup de positif surtout en ce qui concerne la performance au sein de l’équipe. On est Français et la communication se fait beaucoup plus facilement, tout le monde parle français donc c’est plus rapide et plus simple. »
« On se connait tous très bien même dans l’équipe, Victor et moi on est chez ART depuis un moment. On se connait depuis le karting en 2014, donc ça fait quelques années qu’on est dans les mêmes catégories. » explique le pilote grassois, né à quelques encablures du circuit monégasque.
« À part en monoplace où il y est allé un peu avant moi et puis moi j’ai fait de la F3 direct. On se retrouve finalement en Formule 2 en se connaissant très bien, donc c’est très bénéfique pour l’équipe. »
Être soudé pour l'équipe
Lorsque deux pilotes de la même écurie possèdent les moyens de jouer le titre de champion, cela peut amener à des tensions ou des rivalités. Dans le cas de Pourchaire et Martins, ce n'est pas le cas.
« Je ne pense pas qu’il y ait de grosse rivalité, on essaye d’être les meilleurs possibles, d’aider l’équipe pour avoir la meilleure voiture donc on donne tout en piste. Bien sûr qu’en roulant en F2, on veut tous accéder à la F1 et faire les meilleurs résultats. Avec Victor on s’aide beaucoup, on fait les briefings ensemble. »
« Pour gagner, il faut avoir deux bons pilotes qui exploitent le maximum de la voiture et avoir une meilleure performance et surtout pouvoir espérer jouer la gagne et remporter les deux trophées que ce soit pilote ou constructeur. Rien que la communication ça aide beaucoup, c’est un détail sûrement mais c’est super important. »
Pas de grosse rivalité entre les deux pilotes
Victor Martins confirme que cette relation est « très bonne » à notre micro. « Quand j'ai débuté en karting, on a été un peu l'un contre l'autre. Mais quand j'y repense, on a tout le temps été l'un contre l'autre dans mes premières courses nationales. On se connaissait, mais on était adversaire. On essayait de se battre l'un contre l'autre et contre les autres pilotes. On n'avait pas forcément de relation. Mais tout se passait bien. » explique Victor Martins.
« Je me rappelle que dès le plus jeune âge, ça me poussait à être meilleur et à travailler pour pouvoir le battre lui et les autres. »
Les deux hommes ne sont pas passés par les mêmes étapes. Hormis le karting, durant les championnats de monoplaces ils ne se sont jamais retrouvés ensemble. Victor Martins est arrivé en F4 en 2016, bien avant Théo Pourchaire puis est passé par la Formule Renault avant d'entrer en F3 en 2021. Théo Pourchaire était lui en F4 seulement en 2019 mais a pu franchir rapidement les étapes pour arriver en F3 en 2020 et accéder à la F2 l'année suivante. C'est donc la première année qu'ils se retrouvent en piste ensemble, à parler français dans une écurie française et à travailler pour un baquet en F1.
« On n'a jamais eu de problèmes mis à part la première fois où on s'est retrouvé sur la piste et qu'on s'est accroché pendant des essais. Il n'y a jamais eu de problème mais il y a toujours eu cette rivalité où on veut être meilleur que l'autre. »
« On n'a jamais trop roulé ensemble ou été contre en monoplace. Il y a toujours eu une catégorie d'écart, quand j'étais en F4, il était dans sa dernière année de karting. Quand je suis passé en Formule Renault, lui venait de passer en F4. Je suis resté en Formule Renault et lui est passé directement en F3. On n'a pas eu de vrais moments où on a roulé contre. Cette année, ce sont les retrouvailles. C'est sympa car on se connait bien, on a beaucoup d'estime au niveau pilotage l'un pour l'autre. »
Interviews réalisées avec Gabin Lécrigny et Romain Mathon.