Fiasco financier pour la Formule E à Montréal
Formule E. La finale de la saison 4 de Formule E n'aura pas lieu à Montréal car la municipalité a décidé de stopper les frais au bout d'une seule édition, à cause d'un déficit beaucoup trop important.
Depuis son lancement, la Formule E surfe sur sa capacité à intégrer le centre-ville de grandes métropoles avec ses voitures électriques, en net contraste avec la Formule 1, qui est rejetée sur des circuits en lointaine périphérie.
Cependant, la ville de Montréal a fait le choix de se concentrer sur la F1 et non sur sa rivale électrique. La mairesse Valérie Plante a ainsi annoncé qu'elle renonçait à son épreuve, initialement prévue pour la fin juillet 2018 : « Au bas mot, une nouvelle course de Formule E à Montréal en 2018 aurait coûté entre 30 et 35 millions de dollars en subventions et investissements pour la ville. Il faut savoir tracer la ligne. La Formule E ne sera pas de retour à Montréal dans ces conditions. » La femme politique a ainsi évoqué « un fiasco financier », ne se privant pas de critiquer ouvertement le modèle économique mis en place par la précédente administration.
L'inconvénient majeur de l'organisation au coeur de grandes villes est que, précisément, cela a un fort impact sur la ville en question. Ainsi un quartier complet a été enclavé pendant plusieurs semaines par la mise en place des gros blocs de bétons, qui ceinturent la piste. Ceux-ci ont ainsi coûté la bagatelle de 7,5 millions de dollars aux organisateurs. Les commerçants locaux se sont ainsi plaints de la baisse de leur fréquentation et donc de leurs revenus.
Une solution alternative était de déplacer l'épreuve sur le circuit Gilles Villeneuve, accessible très facilement en métro. Cependant, il est déjà prévu qu'un chantier à 50 millions de dollars soit lancé dans la foulée du Grand Prix de F1, prévu pour le week-end du 8 au 10 juin, afin de moderniser significativement le paddock.
Il aurait également été possible de changer l'emplacement de l'épreuve dans un autre quartier de la ville mais cela n'aurait pas résolu l'équation financière nettement déficitaire. C'est pourquoi la municipalité a demandé un report de l'épreuve pendant un an, pour un retour en 2018-2019 mais cela a été refusé par la Formule E, qui entend pérenniser ses épreuves et ne veut donc pas voir des allers-retours au calendrier.
La ville québécoise tire donc un trait sur cette épreuve, dont le succès populaire n'aura pas été rendez-vous puisque le promoteur révélait en novembre dernier que sur les 45 000 billets édités, 20 000 avaient en fait été offerts aux fournisseurs et résidents de la zone concernée. Selon les informations du journal local TVA Nouvelles, les véritables ventes de billets n'atteindraient que 5 000 unités. A titre de comparaison, Montréal est l'épreuve qui a rassemblé le plus de spectateurs en F1 sur la saison 2017, avec 360 000 personnes sur l'ensemble du week-end.
La FE doit donc trouver rapidement une nouvelle destination en mesure d'accueillir les deux épreuves prévues au calendrier.
Avec la participation de www.racingbusiness.fr
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